Transition énergétique : A vos pédales, citoyens !

lundi 10 juin 2013, par Benoit Odille

Qui a entendu parler du « Débat national sur la transition énergétique »  ? Pas grand monde. Pourtant, c’est un sujet essentiel pour l’avenir de l’économie française. C’est pourquoi nos militants se sont invités (faute de l’avoir été) à un débat organisé le 1er juin par les Jeunes écologistes, réunissant les mouvements de jeunesse des partis « respectables » : UMP, PS, Parti de Gauche, Parti Radical de Gauche, UDI et Communistes. Le thème : « Transition énergétique : Des choix, pas du bla-bla ! »

Ce qui nous frappa d’emblée, c’est de voir que tous, sans exception, pensent que le CO2 est le grand ennemi mortel de l’humanité, que « ça ne fait plus débat » et que la seule mission du politique est d’en réduire nos émissions. Une mission quasi-divine ! Mais le jeune de l’UDI fit remarquer que « même si les rejets de la France étaient nuls, cela ne repousserait le cataclysme climatique que de 90 jours... » C’est toujours ça de pris ! « Le problème est donc forcément international. »

Et il a raison. Car les États-Unis et la Chine n’ont pas la moindre intention de se soumettre à cet impératif messianique. Sans compter que l’Europe a délocalisé en Chine ses émissions pour faire bonne figure ! Un paradoxe que la salle n’osa pas trop aborder. De même, lorsqu’un de nos militants fit remarquer que la Chine se lance dans un ambitieux programme nucléaire pour développer les réacteurs de génération IV. Le sentiment antinucléaire paralysa l’assistance.

Car, à l’exception du jeune UMP mais pour de mauvaises raisons et du jeune UDI qui est ouvert sur la question, tous étaient persuadés que les « renouvelables » permettraient de remplacer les énergies fossiles et fissiles. Pourquoi ? Parce que, selon eux, les ressources sont limitées et qu’on le subisse ou qu’on l’organise il faudra consommer moins dans le futur... Bien sûr cela vaut pour une société de services qui abandonne l’industrie !

Même une dirigeante de Greenpeace, invitée pour l’occasion, concéda que la sidérurgie française continuera à engloutir de l’énergie dans le futur. Le grand remède miracle semble être alors « l’efficacité énergétique ». Certes, on peut développer des technologies moins gourmandes en énergie. Mais si grâce à elles l’on consomme moins, ne peut-on pas envisager alors de produire plus de choses utiles ? Par exemple, des équipements médicaux (proton-thérapie), des transports rapides (aérotrain), des instruments de recherche (LHC, Laser Mégajoule, Curiosity), des écoles équipées pour que les élèves fassent plus de travaux pratiques etc. Consommer moins peut vouloir dire se consacrer à des activités plus prospectives : explorer de nouveaux domaines de la pensée, chercher de nouveaux principes de la nature pour mieux protéger la vie, s’aventurer vers de nouveaux espaces... Pour nous, consommer moins amène donc, paradoxalement, à consommer plus et surtout mieux. C’est l’optimisme du progrès !

Mais l’argument le plus étonnant pour soutenir les énergies « renouvelables » fut celui-ci : comparées au nucléaire elles nécessitent neuf fois plus d’emplois, ce qui mettrait fin au chômage.

Si tel est l’objectif, nos militants proposèrent que tous les Français en état de pédaler soient reliés à une énorme dynamo pour nous offrir une énergie abondante sans chômage ! On voit ici la faille du raisonnement : une source d’énergie diffuse (comme le vent, les photons ou le bois) est nécessairement intensive en main-d’œuvre et ne permet donc pas de libérer cette main-d’œuvre pour la consacrer à d’autres activités plus innovantes. [1]

Au Brésil, on pratique déjà la transition énergétique en faisant pédaler les prisonniers...
rtbf.be

Une intervention de Bruno Rebelle, membre du Comité de pilotage du « Débat National sur la Transition énergétique », enfonça encore un peu plus le clou dans le cercueil des « renouvelables » lorsqu’il osa dénigrer la fusion thermonucléaire puisque, selon lui, « il est inutile de maîtriser les réactions du Soleil quand on peut capter ses effets ». C’est vrai, à quoi bon faire progresser la connaissance humaine et l’émanciper quand on peut habilement la maintenir en esclavage par l’ignorance et la gouvernance mondiale ? Pourquoi maîtriser des principes de l’Univers plus efficients quand on peut fabriquer des tonnes de panneaux solaires qui vont recouvrir la planète et la polluer ? Et ce monsieur à côté de ses pompes a le culot de dire que les députés « ne sont pas à l’avant-garde » sur le sujet. C’est l’asile qui se moque de la sénilité !

Heureusement quelques discussions dévoilèrent les aspirations profondes de certains, comme ce jeune du Parti de gauche qui concéda que notre programme spatial était important pour l’avenir et qu’un de ses amis, décroissant, était même en faveur de fabriquer des moteurs nucléaires pour aller sur Mars... Mais sur la Terre, non ! Comme quoi, si l’on passe le manque de cohérence et le bla-bla, on peut encore se faire des amis dans les milieux écolos.

BONUS !