Tour de France militant : J.Cheminade en Bretagne et dans le Cotentin

mercredi 17 juillet 2013, par Bertrand Buisson

Après Toulouse et Montpellier, le tour de France militant de Jacques Cheminade s’est poursuivi à l’Ouest pour aller recruter les Français à une action politique audacieuse, hors des sentiers battus.

Cherbourg

Après avoir rencontré plusieurs élus du Cotentin, Jacques Cheminade s’est rendu à Cherbourg pour une rencontre de rue avec les Cherbourgeois.

Dans les rues de Cherbourg le 9 juillet, à la rencontre des citoyens. Ici Jacques Cheminade dédicace son livre sous l’objectif de la presse locale.

L’accueil fut excellent : un jeune électeur alerté par une radio locale est venu vers lui, muni de la profession de foi présidentielle pour la faire dédicacer, deux jeunes lauréates du bac ont voulu en savoir plus sur les remèdes économiques et entendent inviter Jacques Cheminade pour une conférence dans leur école, un employé de l’arsenal atterré par la situation politique tient à organiser une réunion avec tous ses amis avant qu’ils ne cèdent au désespoir et à l’extrémisme, une gauchiste de la vieille garde a pris contact en vue d’une action politique constructive, plutôt que de la simple contestation, une ex-élu UMP a fait part de son dégoût pour son propre parti en disant que ce sont nos initiatives contre les banques universelles qui sont à la hauteur de la situation, ajoutant : « Ne vous y trompez pas, beaucoup de gens ont suivi avec grand intérêt votre campagne présidentielle. » D’où la nécessité d’aller les débusquer !

Côté médias, France Bleu Cotentin a réalisé une interview et Jacques Cheminade s’est entretenu longuement avec le quotidien La Presse de la Manche et l’hebdo La Manche Libre, avec qui il avait déjà échangé lors de sa venue à La Hague en 2012, pour évoquer le « nucléaire du futur » et notre proposition de loi pour couper les banques en deux. « Il faut retrouver l’esprit du CNR et de cette réforme bancaire de 1945 qui avait mis d’accord de Gaulle et Mendès-France » , a-t-il déclaré.

Le tour de France de Jacques Cheminade dans le Cotentin et en Bretagne a été couvert par les principaux quotidiens et hebdomadaires locaux.

Saint-Malo

En pleine période estivale, ce n’était clairement pas l’esprit aventurier des marins malouins qui dominait parmi la foule des touristes... à part quelques anciens un peu curieux, un nombre élevé de personnes lançaient : « Je m’en fous de la politique, tous pourris, tous les mêmes ! » , « Moi, je pense pas » ou encore « c’est la merde mais chacun fait ce qu’il veut, laissez-moi » ... Cette impuissance banale devient virus chez nombre de Français désespérés du politique mais pour autant décidés à rester sur la touche... ou plutôt en tribune.

Saint-Brieuc

A peine arrivés dans les rues piétonnes de Saint-Brieuc, un électeur de la présidentielle alerté par l’annonce dans un journal local est venu féliciter Jacques Cheminade pour son discours et son programme contre le monde de la finance, et a laissé ses coordonnées pour participer aux actions à venir. Un autre Briochin rencontré fortuitement est venu encourager notre campagne, déclarant fièrement qu’il avait voté Cheminade. D’autres passants excédés par l’impuissance des politiques et la détérioration du niveau de vie ont laissé leurs coordonnées pour se joindre au mouvement...

Les correspondants locaux du Télégramme et de Ouest France sont venus à la rencontre de Jacques Cheminade pour rapporter sa venue.

Brest

Charles Paperon et Jacques Cheminade à Brest, le 11 juillet 2013.

Jacques Cheminade a entamé sa visite brestoise par une rencontre entre combattants : il s’est longuement entretenu avec Charles Paperon, ancien combattant de la France libre et pionnier du combat pour un Nouveau Conseil national de la Résistance . Les deux hommes ont discuté de leurs engagements respectifs avant d’échanger sur la gravité de la situation politique et les moyens de mobiliser une nouvelle Résistance.

Après un tour de Brest trop court avec un historien local, Jacques Cheminade s’est rendu à la rencontre des habitants au pied de la mairie ; ce fut l’occasion de constater à quel point le centre d’une grande ville comme Brest est frappé par la désintégration économique et sociale, et à quel point un pan de plus en plus grand des Français vit dans l’indignité la plus totale : pas d’emploi, pas de formation, pas de perspectives, pas de services sociaux capables de les remettre en selle.

Jacques Cheminade a présenté son livre à la librairie Dialogues de Brest devant une cinquantaine de personnes.

Sur place, dans son entretien avec Le Télégramme , Jacques Cheminade a insisté sur la nécessité de « combattre le féodalisme financier et de rétablir une vraie croissance »  : sans crédit, pas de projets, sans projets, pas d’emplois qualifiés, sans emplois qualifiés, pas de rentrées fiscales et pas d’espoir. D’où l’impérieuse et urgente nécessité soulevée par Charles Paperon et Jacques Cheminade de faire revivre l’idéal du CNR en commençant par couper les banques en deux.

En fin de journée, Jacques Cheminade a rencontré une cinquantaine de lecteurs à l’invitation de la librairie Dialogues. Il a présenté son livre 50 éditoriaux : 1995-2012, Mon combat contre le féodalisme financier sous forme d’interview avec la responsable de la librairie (une interview comme on aurait aimé en voir lors de la présidentielle, du genre de celle qui respecte l’homme et surtout les idées), puis d’un dialogue avec la salle où se manifesta ce besoin d’engagement grandissant.

Fougères

Jacques Cheminade et Alexandre Noury (Tête de liste S&P pour la municipale de Rennes) devant la statue de l’Abbé Bridel à Fougères : "A la mémoire de l’Abbé Bridel, 1880-1933 — La classe ouvrière reconnaissante".

L’ex-ville ouvrière de l’Abbé Bridel et de la tradition des abbés démocrates bretons n’a pas démérité... Une ancienne ouvrière de la cristallerie nous a fait part du combat historique des ouvriers fougerais pour s’établir en coopérative, un indépendantiste breton tout comme un rasta-bio sont venus à la rencontre de Jacques Cheminade pour lui dire leur convergence avec son combat contre la finance, un électeur lui a témoigné son estime pour sa courageuse campagne présidentielle malgré les attaques et a spontanément laissé ses coordonnées pour rejoindre le mouvement, les journalistes locaux de la Chronique Républicaine et de Ouest-France étaient interpellés par notre proposition de loi pour couper les banques, alors que le matin même, ils avaient couvert la désastreuse fermeture d’une agence de la Caisse d’épargne dans un quartier populaire de la ville.

Cette dernière étape bretonne du tour de France militant de Jacques Cheminade s’est terminée devant la statue de l’Abbé Bridel, hommage de « la classe ouvrière reconnaissante » à son combat pour le droit syndical et l’établissement de coopératives industrielles. Durant la présidentielle, Jacques Cheminade avait souligné à plusieurs reprises combien était importante en France cette tradition du christianisme social afin de redonner un sens du travail humain dans l’économie. Avant de quitter la ville, le déjeuner fut l’occasion d’une belle rencontre : une dame de 91 ans finissant son repas à une table voisine, s’est révélée être une ancienne ouvrière de la chaussure, dont la ville comptait 134 manufactures en 1932 (contre une seule aujourd’hui). C’est à cette époque qu’elle rencontra l’Abbé Bridel, nous décrivant le formidable esprit de solidarité qui émergea des conflits sociaux de cette année-là.

A l’heure où le pays est au fond du trou et où le peuple cède à une rage impuissante, ce tour de France militant nous montre qu’une France républicaine est peut-être prête à resurgir pour redonner un dessein à la société... ou pas ; mais y a-t-il autre chose de beau qui vaille d’être vécu ?

Rennes – Adhérer c’est agir !

Lors d’une réunion avec une trentaine de sympathisants et militants rennais, Jacques Cheminade a engagé une discussion sur l’impératif de l’engagement personnel à briser les barreaux de la résignation et du rejet, pour retrouver en politique des individus capables de voir avec les yeux du futur. Mis au défi de bâtir cette mobilisation, en dehors du cadre des partis installés dans la gestion du pouvoir ou bien dans sa contestation colérique, nombreux ont été ceux qui ont saisi avec enthousiasme que les bonnes idées ne valent que si l’on se bat pour elles. Adhérer, c’est agir ! A cette idée, certains ont concrétisé leur engagement récent par l’adhésion à Solidarité et Progrès, d’autres réfléchissant à se porter candidat pour constituer la liste S&P aux élections municipales.

F.R.

Soyons tous des Brestois d’après 1945 !

Deux choses m’ont frappé lors de mon tour de Bretagne et du Cotentin :

  • A Brest, la conscience que l’on peut reconstruire sans disposer d’épargne au préalable, pourvu qu’on fasse un « pari sur l’avenir » soutenu par l’émission de crédit public. C’est ce qui a été fait pour la ville après-guerre : en moins de vingt ans, ce lieu rasé par les bombes, où les gens habitaient des campements de fortune, a été transformé en une ville moderne et agréable à vivre, alors que notre pays ne disposait pratiquement de rien. Belle leçon pour la tâche qui est devant nous aujourd’hui, en France et dans le monde ! Nous devons former une nouvelle Résistance contre le bombardement de l’austérité, chasser les fascistes financiers qui la pilotent et créer ce qui est nécessaire au bien commun et aux générations futures. L’accident de Brétigny-sur-Orge est l’exemple contraire : lorsqu’on laisse vieillir les infrastructures, malgré toute la bonne volonté, le dévouement et le courage de ceux qui les entretiennent, c’est un ordre de destruction qui s’étend de proche en proche, dans lequel l’usure des matériels crée fatalement les conditions d’accidents mortels.
  • Dans tout le Cotentin, la présence visible de la crise, à travers les nombreux restaurants, cafés et bars fermés ou en vente vus au cours de mon parcours. Elle frappe de plein fouet les producteurs de lait et les éleveurs de chevaux (pour l’équitation et la joie de monter, et non pour les courses), dont le travail est loin d’être rémunéré à son juste prix. Le contraste est frappant avec les retombées économiques de la centrale nucléaire dont bénéficient Flamanville et les communes environnantes. Une réflexion me vient alors à l’esprit : la France n’est pas un pays suffisamment intégré, et tous comprendraient mieux ce qu’est la véritable idée de progrès s’il s’agissait d’un développement mutuel. Puis je pense à ce que me disait un producteur de lait : on nous paye moins de 300 euros la tonne, et peu à peu les exploitations disparaissent. Les gros de l’agro-alimentaire et les banques vont ainsi nous ruiner, et il n’y aura bientôt plus assez à manger. Propos excessif ? Sûrement pas, si on voit que la production mondiale devrait augmenter de 70 % pour alimenter toute l’humanité en 2050, et qu’aujourd’hui cette production stagne ou baisse. Et que la même chose se passe aux Etats-Unis et dans presque toute l’Europe.

Face au pessimisme qui gagne si l’on déduit du présent ce qui va survenir, notre mission est de communiquer aux gens que de l’autre côté, dans le futur, il peut y avoir un monde meilleur, pourvu qu’on se batte pour le faire naître. Nous pouvons, nous devons être tous des Brestois d’après-guerre !

Jacques Cheminade

Pour voir l’essentiel des couvertures de presse :