Brèves

Jacques Cheminade à Moscou

jeudi 21 mars 2002, par Jacques Cheminade

Du 10 au 13 mars, Jacques Cheminade, ami et associé politique de longue date de Lyndon LaRouche et actuellement candidat à la présidence de la République française, s’est rendu à Moscou pour d’intenses discussions sur le rôle de la Russie et de l’Europe dans la crise économique et stratégique actuelle.

A la Douma, Cheminade a rencontré le président de la Commission économique, Sergei Glaziev, ainsi que celui de la Commission des lois, Anatoli Lukianov, ancien président du Soviet suprême de Russie. Par ailleurs, il s’est entretenu avec l’expert militaire Leonid Ivachov et a discuté avec des analystes et stratèges membres de l’Académie russe des Sciences, à l’Institut des études économiques et politiques mondiales (IMEMO) et à l’Institut de l’Extrême-Orient. Cheminade a été invité à prendre la parole lors de deux conférences : à l’Académie diplomatique du ministère des Affaires étrangères devant trente-cinq diplomates de haut rang et experts en politique étrangère, ainsi qu’à la prestigieuse Ecole supérieure d’économie devant une quarantaine d’étudiants.

Dans ses présentations, Cheminade a appelé à une nouvelle alliance russo-européenne « s’ouvrant aussi vers l’Eurasie et l’Asie centrale » et qui, tout en évitant un « anti-américanisme stérile et impuissant », exerce « des pressions sur le gouvernement américain en faveur d’une autre politique » et aide « les forces à l’intérieur des Etats-Unis qui s’opposent à la dictature de l’oligarchie financière et de ses émanations militaires ». Le candidat présidentiel a appelé la Russie et l’Europe à agir de concert avec la Chine, l’Inde et d’autres pays asiatiques, pour réaliser le Pont terrestre eurasiatique et imposer une réorganisation du système financier international, type « nouveau Bretton Woods ». Selon Cheminade, les accords financiers et économiques nécessaire à une reprise économique et au développement de l’Eurasie sont incompatibles avec les accords de Maastricht et le Pacte de stabilité. Il a proposé d’« envisager un euro à référence or (et non un étalon or) ou basé sur un panier de matières premières et de produits industriels ». Cet euro viendrait naturellement rencontrer une monnaie-or russe ou un rouble à base physique, dans un système défensif commun. Son aspect offensif serait d’étayer le financement de projets d’infrastructure à grande échelle - ceux du « pont terrestre eurasiatique » - par le biais d’une coopération entre systèmes bancaires nationaux.

Les interlocuteurs russes de Cheminade ont montré un grand intérêt pour les campagnes politiques menées de front dans différents pays par le mouvement international associé à LaRouche, notamment les élections présidentielles en France. Cheminade a apprécié la qualité de jugement stratégique de ses interlocuteurs et considère que la France et l’Union européenne devraient rapidement explorer avec les autorités russes les voies et les moyens d’établir un partenariat contre la mondialisation financière, en vue d’une politique de paix par le développement mutuel, de l’Atlantique à la mer de Chine et au sein de l’espace méditerranéen.