Helga Zepp-LaRouche : « Ce n’est pas la Grèce qui a échoué, mais bien Merkel, Schäuble et l’UE »

lundi 29 juin 2015, par Helga Zepp-LaRouche

Helga Zepp-LaRouche, fondatrice et présidente de l’Institut Schiller.
Institut Schiller

Après que l’Union européenne ait rejeté une nouvelle fois les propositions mises de l’avant par le gouvernement grec et exigé une austérité encore plus brutale, le Premier ministre Alexis Tsipras a annoncé la tenue d’un référendum le 5 juillet, pour savoir si la population souhaite accepter ou rejeter l’offre de l’UE.

Ces nouveaux développements ont été couverts par Helga Zepp-LaRouche dans une déclaration datée du 28 juin et intitulée « Nous sommes tous grecs ». « Ce n’est pas la Grèce qui a échoué, mais bien Merkel, Schäuble et la Commission européenne », écrit Zepp-LaRouche. « Pourquoi le gouvernement grec devrait-il poursuivre une politique d’austérité imposée par l’Union européenne, qui a déjà réduit d’un tiers l’économie du pays, fait chuter le taux de naissances, monter le taux de mortalité et causé un accroissement du taux de chômage chez les jeunes jusqu’à 65 % ? Une politique qui a été reconnue par le FMI lui-même comme étant incompétente, et que les Nations unies ont condamnée comme une violation des droits de l’Homme ? La décision du Premier ministre Tsipras de ne pas capituler à la politique de ’’choc et effroi ’’ des shylocks de l’Eurogroupe n’est pas seulement juste, elle donne en plus une possibilité à toute l’Europe de rompre avec l’ ’’économie de casino’’ insensée, qui ne sert que les intérêts des banques et des spéculateurs. A condition, bien sûr, qu’il y ait suffisamment de gens en Allemagne et dans d’autres pays capables de trouver suffisamment de force morale et de courage pour le faire.

« Si la panique devait s’étendre sur les marchés financiers et que l’économie européenne venait à s’effondrer, la Grèce n’en serait pas du tout responsable. Le problème est que tout le système financier transatlantique est en faillite. Au lieu d’avoir utilisé la menace d’effondrement de septembre 2008, à la suite de la faillite de Lehman Brothers et d’AIG, pour rétablir la régulation du système bancaire et interdire les excès en matière de spéculation, une gigantesque redistribution a eu lieu, transformant les dettes de jeu privées en dettes publiques et renflouant les spéculateurs aux frais du contribuable. Dans le cas de la Grèce, seulement 3 % des fonds accordés par la Troïka sont restés dans le pays, le reste a été renflouer les banques européennes, permettant aux spéculateurs de danser avec encore plus d’ardeur autour du veau d’or. La réalité, c’est que les banques transatlantiques, qui sont prétendument trop grosses pour sombrer, sont 40 % plus grosses aujourd’hui qu’en 2008, et que le total des contrats dérivés s’élève à presque 2 millions de milliards de dollars. C’est justement cela qui menace de s’évaporer dans un krach incontrôlable, en cas de ’’Grexit’’. »

Ceci, poursuit Zepp-LaRouche, explique pourquoi « la proposition du gouvernement grec pour une conférence sur la dette – non seulement pour la Grèce mais pour toute l’Europe – est absolument correcte. » Elle a appelé à une réduction massive de la dette, à une séparation bancaire inspirée de la Loi Glass-Steagall, et à la mise en place d’un système visant à financer l’économie réelle. « Si une telle réorganisation du système financier devait être rejetée, et que la politique de renflouements externes et internes devait être maintenue, (…) l’épargne de tous les peuples d’Europe et des États-Unis serait durement affectée, bien plus que celle de la population grecque aujourd’hui. La solidarité avec la Grèce est ce qu’il y a de mieux à faire, tant pour votre bien-être immédiat que pour votre avenir ! »