Temps de parole à la présidentielle : quand Jacques Cheminade unit les députés

mercredi 9 décembre 2015


La couverture de presse de La chaîne parlementaire (LCP) que nous reprenons ici, confirme parfaitement nos pires soupçons : le vrai enjeu derrière le soi-disant débat sur la réforme des règles de l’élection présidentielle préconisée par le député socialiste Jean-Jacques Urvoas, n’est rien d’autre que le droit élémentaire d’un candidat, qu’il fasse partie d’un grand parti ou qu’il s’appelle Jacques Cheminade, de pouvoir se présenter et de se faire connaître et ceci, dans des conditions identiques.

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Temps de parole à la présidentielle : quand Jacques Cheminade divise les députés

Par Jean-Baptiste Daoulas, LCP

Les députés ont évoqué à plusieurs reprises l’ancien candidat à la présidentielle pour modifier les règles sur le temps de parole dans les médias durant la campagne présidentielle.

L’invité surprise de la campagne de 2012 a occupé l’esprit des députés, mercredi en commission des lois, qui souhaitaient ainsi appuyer leur argumentation dans le débat sur la modernisation des règles de l’élection présidentielle.

En cause, la proposition de Jean-Jacques Urvoas de ne plus appliquer un principe « d’égalité », mais « d’équité » pour encadrer le temps de parole médiatique des candidats à la présidentielle, entre la publication de leur candidature par le Conseil constitutionnel et le début de la campagne officielle.

Au cours de la campagne 2012, l’obligation pour les médias audiovisuels d’appliquer une stricte égalité entre les candidats les avait conduit à consacrer moins de temps d’antenne à la campagne présidentielle, afin d’éviter des complications et d’avoir à accorder trop de temps à des candidats jugés farfelus comme Jacques Cheminade.

Quand Jacques Cheminade fait 0,25% des voix au moment du vote décisif, il ne me paraît pas anormal qu’il n’ait pas exactement le même traitement,

fait valoir Jean-Jacques Urvoas. Le président socialiste de la commission des lois propose un autre système, plus souple, qui permettrait aux chaînes et au CSA de distribuer le temps de parole des candidats en fonction des scores que les formations politiques qui les soutiennent ont obtenu aux précédentes élections.

Je crains que l’équité signifie la mise sous le boisseau

Mais l’argument inquiète les petits partis, qui ont peur de se voir exclus des médias accaparés par le parti socialiste, Les Républicains et le Front National. Dans une alliance de circonstance, les députés de l’UDI et du groupe écologiste ont donc défendu la règle qui permet aujourd’hui à un candidat comme Jacques Cheminade d’être aussi bien « servi » que les autres dans les médias.

« Vous ne pouvez pas conjuguer en même temps les 500 signatures et un filtre qui privilégie les sortants, ou en tout cas ceux qui sont déjà installés », s’est défendu le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde.

« Moi, j’ai pu connaître Jacques Cheminade et ses idées justement grâce à la campagne présidentielle. Cela ne veut pas dire que je les accepte et que je les défends », a renchéri le député écologiste Paul Molac : « Je crains que l’équité ne soit la mise sous le boisseau. »

Malgré l’opposition des centristes et des écologistes, la nouvelle règle a été votée par la commission des lois. Le texte sera débattu dans l’hémicycle le 16 décembre.

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