Comment l’anthropologue Margaret Mead a inventé le réchauffement climatique

lundi 14 mars 2016

[sommaire]

Cet article, publié en automne 2007 dans la revue scientifique américaine XXIst Century Science & Technology, documente comment, quarante ans avant le sommet climatique de Paris COP21, lors d’une conférence en Caroline du Nord en 1975, une poignée de grands prêtres de la science, a choisi, sous la direction de l’anthropologue américaine Margaret Mead, le « thème » du réchauffement climatique pour imposer une politique de réduction démographique.

Le « réchauffement climatique » est, et a toujours été, une politique génocidaire de réduction de la population mondiale. L’affirmation aberrante, que le dioxyde de carbone produit par l’homme finira par cramer la surface terrestre, fera fondre les glaciers, et détruira toute vie humaine, a été adopté en 1975, lors d’une conférence au Research Triangle Park, en Caroline du Nord, organisée par Margaret Mead, anthropologue émérite, et présidente de l’American Association for the Advancement of Sciences (AAAS).

Margaret Mead – dont le livre de 1928 sur la question de la sexualité des insulaires du Pacifique Sud, s’est avéré par la suite une fraude – recruta, lors de cette conférence, tous les pontes de la dépopulation à sa cause : créer une peur suffisamment grande du dérèglement anthropique du climat afin de contraindre le monde à réduire ses activités industrielles et a arrêter le développement du tiers-monde.

À la conférence de 1975, parmi les éminentes recrues on comptait :

  • Stephen Schneider, climato-dramaturge (ancien coordinateur de groupe de travail au GIEC) ;
  • George Woodwell, biologiste et misanthrope et
  • John Holdren, en 2007 président de l’AAAS (et conseiller scientifique principal du Président Barack Obama).
John Holdren, conseiller scientifique principal du Président Barack Obama.

Soulignons que tous les trois étaient des disciples de Paul Ehrlich, un malthusien fanatique, auteur du livre The Population Bomb. Publié en 1968, cet ouvrage a connu un grand succès dans les universités et chez les soixante-huitards. Ehrlich emploi l’argument, si discrédité, de Thomas Robert Malthus (1766-1834), employé de la Compagnie britannique des Indes orientales, pour qui la population croît selon une progression géométrique alors que les ressources s’accroissent uniquement selon une progression arithmétique. Thomas Malthus fut désavoué de son vivant, par le développement des engrais et de l’agriculture scientifique, avec l’application d’avancées en mécanique, en chimie et en biochimie.

Décrivant l’esprit « sombre et misanthropique » dans lequel le peuple anglais tomba, lorsque son espoir pour le progrès dans la Révolution française fut anéanti, Percy Bysshe Shelley, un opposant de Malthus, écrivait en 1818, en guise d’introduction à son poème La révolte de l’Islam : « Les questions de sciences morales et politiques, ne sont plus que de vaines tentatives pour relancer de vieilles superstitions ou sophismes, comme ceux de M. Malthus. »]]

Les débats entre ces mandarins portèrent sur le choix cornélien entre nourrir la population ou « sauver l’environnement ».

C’est peu après la conférence des Nations unies sur la population, en août 1974, à Bucarest en Roumanie, que Margaret Mead, qui y avait pris part, commença à organiser sa conférence « L’Atmosphère : menacée et menaçante ».

Avec sa conception malthusienne, elle avait déjà intimidé les scientifiques américains, disant que la population était une menace pour l’environnement. Dans un éditorial, paru dans le magazine Science en 1974, elle revient sur les discussions qui eurent lieu à la Conférence sur la population de Bucarest, estimant que le problème avait été réglé :

A Bucarest, il fut affirmé que si elle restait incontrôlée, la croissance démographique pouvait nuire aux développement socio-économique, et mettre l’environnement en péril (…) Les idées radicales du passé, selon lesquelles une justice sociale et économique pourrait seule, en quelque sorte, compenser la croissance démographique, et que la simple mise à disposition de contraceptifs pourrait réduire la population, furent rejetées. [1]

La conférence de la Caroline du Nord, tenue du 26 au 29 octobre 1975, fut parrainée par deux agences du U.S. National Institutes of Health :

  • le John E. Forgaty International Center for Advanced Study in the Health Sciences où Margaret Mead avait été chercheuse en 1973, et
  • le National Institute of Environmental Health Sciences.

Ce fut lors de cette conférence financée par le gouvernement, que presque tous les scénarios catastrophe liés à la fraude actuelle du climat, prirent racine. C’est là qu’on chargea les scientifiques de trouver des théories « scientifiques » pour alimenter la peur du progrès chez les gens et obtenir que les décideurs politiques prennent des mesures définitives.

Dans les années soixante-dix, l’arrivée d’une période glaciaire faisait la manchette des journaux. Mais pour faire accepter aux citoyens des pays industrialisés des baisses draconiennes de la démographie et une forte réduction de leur consommation, le refroidissement climatique n’était pas très vendable. Il fallait quelque chose de plus brutal.

Eugénisme et changement de paradigme

La politique de contrôle de la population de Mead, prenait bien sa source dans le mouvement eugéniste post-hitlérien. Mais après la seconde guerre mondiale, pour passer inaperçue, elle avait pris des noms plus acceptable : on parlait de « protection » ou d’« écologie ».

Comme l’annonça Julian Huxley, vice-président de la britannique Eugenics Society de 1937 à 1944 et directeur général de l’UNESCO en 1946 :

Même s’il est assez vrai qu’une politique eugéniste radicale sera, pendant de nombreuses années, politiquement et psychologiquement impossible, l’Unesco devra s’assurer que le problème eugénique soit examiné avec la plus grande attention, et que le public soit informé des questions en jeux, afin que ce qui est impensable maintenant puisse au moins devenir envisageable.

Dans les années soixante-dix, le changement de paradigme qui a anéanti les politiques optimistes de développement menées par Franklin Roosevelt et le programme « Atomes pour la paix » de Dwight Eisenhower, montait en puissance.

Le rapport du Club de Rome Halte à la croissance, qui rejetait la nécessité du progrès scientifique, était entré dans la conscience publique. L’énergie nucléaire qui promettait une énergie bon marché quasiment illimitée pour soutenir la croissance de la population, était une cible particulière de ces campagnes de dénonciation. Sous couvert de protéger le monde du terrorisme, le traité de Non-prolifération nucléaire empêchait les pays en développement d’accéder aux technologies du nucléaire civil.

Aux États-Unis, alors que démarrait la construction de centrales nucléaires, le rêve d’une économie basée sur l’énergie nucléaire fut littéralement sapé d’en haut. Le vrai « docteur Folamour », Albert Wohlstetter, stratège du nucléaire à la RAND Corporation, conseillait les présidents états-uniens sur sa stratégie pour gagner une guerre nucléaire, mais en même temps, recommandait l’arrêt du nucléaire civil.

Rapport après rapport, les « experts » – payés, entre autres, par la fondation Ford – prétendaient que l’énergie nucléaire n’était ni économique, ni sûre ; elle n’était tout simplement pas bonne. C’est ainsi que fut éliminé l’optimisme scientifique.

Sous l’impacte de la contre-culture, les soixante-huitards ont été conquis. L’homme était, pour eux, un animal comme les autres, mais extrêmement cupide, consommant les ressources de mère Nature et perturbant les processus naturels. La capacité cognitive unique, propre à l’être humain, avec son pouvoir de création de nouvelles ressources et de développer et améliorer la science et les technologies pour assurer de meilleurs niveaux de vie, fut rejetée. [2] Le pessimisme scientifique envahit les organismes scientifiques.

Margaret Mead joua un rôle central dans cette décadence, allant depuis son obsession à répandre le message de la « libération sexuelle », jusqu’à sa participation dans des projets de manipulation mental (l’unité cybernétique du Massachusetts Institute of Technology) avec Gregory Bateson, son troisième mari, un intellectuel qui était au cœur du tristement célèbre programme MK-Ultra de la CIA visant à expérimenter les effets de la drogue sur la jeunesse américaine.

Le climat menacé ?

À la conférence, le discours de Mead fixa l’agenda : l’homme, au cours des années, était parvenu à établir des lois internationales régissant les terres et les mers ; maintenant, le moment était venu d’adopter une « loi atmosphérique ». C’était un artifice mensonger pour justifier la fin du progrès scientifique et industriel.

Mead déclara :

A moins que les peuples du monde ne comprennent pas les conséquences immenses et durables de ce qui paraît n’être que de petits choix immédiats — forer un puits, bâtir une route, construire un gros-porteur, faire un essai nucléaire, installer un surgénérateur à métal liquide, libérer des produits chimiques dans l’atmosphère ou rejeter des déchets en quantité concentrée dans la mer — la planète entière cours un grand danger (…)

A cette conférence, nous proposons, qu’avant que l’on tente de mettre au point une "loi de l’air", les scientifiques conseillent les Nations unies (ainsi que les nations plus puissantes et les regroupements des nations plus faibles) et leur présentent une vision d’ensemble de ce que nous connaissons sur les catastrophes atmosphériques dues à l’intervention de l’homme, et comment la connaissance scientifique conjuguée avec une politique intelligente peut protéger les populations du monde entier contre des interférences dangereuses et évitables dans l’atmosphère dont dépend toute la vie.

(...) Nous attendons des scientifiques des estimations présentées avec suffisamment de prudence et de crédibilité mais en même temps avec le moins de polémique possible, pour que les politiques puissent les exploiter, et que nous lancions la construction d’un système d’alertes, artificielles mais efficaces, semblables à l’instinct des animaux qui fuient avant la tempête, constituent des réserves de graines avant l’arrivée d’un hiver rigoureux, ou des chenilles qui, à l’approche d’un changement de climat épaississent leur carapace [sic].

Mead déplorait que certains scientifiques avaient tellement peur pour « leur réputation » qu’ils n’agissaient pas. Ce qu’elle qualifiait de « l’équivalent moderne de ce qui est futile au moment où Rome brûle ».

Pour ce qui est de l’opinion publique, elle déplorait :

Ceux qui réagissent contre des prophètes de malheur, croyant qu’il n’y a pas de fondement scientifique suffisant à leur sombres prophéties, car l’opinion publique tend à devenir à son tour prophète d’impossibilités paradisiaques, d’utopies de bonheur technologique garanties, ou d’interventions bénignes au nom de l’humanité qui ne sont pas moins folles juste parce qu’elles sont qualifiées de "rationnelles". L’opinion publique exprime une confiance dans l’instinct de survie de l’homme, ou dans des panacées technologiques magiques.

Ce que les scientifiques doivent « inventer »

Voici ce que Mead voudrait que les scientifiques de l’atmosphère fassent :

Ce que nous avons besoin d’inventer – en tant que responsables scientifiques – ce sont des moyens par lesquels la clairvoyance pourra devenir une habitude citoyenne des populations à travers le monde. Ceci, bien sûr, pose des problèmes techniques aux sciences sociales, mais sans une expression clairement exprimée et hautement responsable des positions des naturalistes, elles sont impuissantes.

C’est seulement lorsque les sciences naturelles peuvent développer des moyens de faire des déclarations sur l’état actuel du danger qui soit crédible aux yeux des uns et aux autres, que l’on peut espérer les rendre vraisemblables (et compréhensibles) aux spécialistes des sciences sociales, politiques, et aux citoyens.

(...) J’ai demandé à un groupe d’experts sur l’atmosphère de se réunir ici pour réfléchir sur comment annoncer avec crédibilité et persuasion les vraies menaces pesant sur l’humanité et la vie sur la planète, avant que la société des nations commence à légiférer sur l’air, et à programmer des "déclarations internationales sur l’impact environnemental".

Tout au long de sa présentation, Margaret Mead insista sur la nécessité d’un consensus, finalisé et débarrassé de toutes « controverses scientifiques internes » qui pourraient « freiner l’élan à l’action. »

Margaret Mead et son co-organisateur de la conférence, William W. Kellogg (un expert du climat à la RAND et plus tard au NCAR National Center for Atmospheric Research), publièrent un an plus tard, le rapport du compte-rendu de la conférence dans un petit livre. [3] (Ce duo avait aussi l’idée, en 1976, que les émissions de dioxyde de carbone devraient être contrôlées « en allouant à chaque nation un droit de polluer » [4] – une version initiale du système de quotas d’Al Gore).

Les comptes rendus contiennent les noms des conférenciers et rapporteurs des sessions, mais il n’y a pas la liste de l’ensemble des participants. Un désaccord dans l’audience a été rapporté (plus important que ce qui est « autorisé » aujourd’hui dans les milieux du changement climatique), et Margaret Mead poussa au « consensus ». Dans leur rapport ils commentaient « nous pensons avoir quasiment atteint le consensus. »

L’armée des propagandistes

Quelques intervenants de la conférence de 1975, sont aujourd’hui d’importants porte-paroles du réchauffement climatique :

  • Le climatologue Stephen Schneider qui, dans les années 70, a promu la thèse du refroidissement climatique, se rendit célèbre en déclarant dans la revue Discover en 1989 : « pour saisir l’opinion publique, nous devons proposer des scénarios catastrophes, faire des déclarations simplifiées et ne laisser paraître aucun doutes sur la question.
    Stephen Scneider, ancien coordinateur de travail au GIEC.

    Chacun d’entre-nous doit choisir entre efficacité et honnêteté. » [5] Stephen Schneider a été l’un des lobbyistes scientifiques les plus visibles et prolixes du réchauffement climatique, portant son témoignage au congrès, jouant un rôle de premier plan parmi le Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique (GIEC), et établissant pour le grand public des normes qui présentent, sans la moindre incertitude, les positions du GIEC. À l’université de Stanford, il a formé de nouvelles générations de clones effrayés par le changement climatique. Il était aussi un ami proche de Paul Ehrlich, l’auteur de The Population Bomb, et de sa femme Anne Ehrlich, tous deux à Standford, dont il partage entièrement la philosophie anti-population. Avec Paul Ehrlich, il a co-écrit des articles sur la « capacité d’accueil limitée » de la planète, et défié le défenseur de la population, Julian Simon, misant sur la rapidité avec laquelle l’homme épuiserait certaines ressources.

  • John Holdren, un autre collaborateur de Paul Ehrlich à Stanford, il est maintenant (en 2007) spécialiste de l’énergie à Harvard, et président de l’AAAS (et depuis 2009 le conseiller scientifique principal d’Obama). Avec Paul Ehrlich, Holdren est co-auteur de plusieurs articles et livres, au sujet de leur formule (I=PAT) qui établie que l’impact de la croissance de la population et de la consommation, bien que tempéré par les technologies, dégrade l’environnement. Donc, l’augmentation de la population doit s’arrêter. Comme Mead, leur hypothèse de base, était que la technique ne peut compenser les effets d’une croissance démographique « illimitée ». (En fait, le point de vue d’Ehrlich est que les États-Unis ne peuvent nourrir que 150 millions de personnes ; aujourd’hui, nous sommes trois cent deux millions). En décembre 2006, Holdren introduisit, dans le conseil d’administration de l’AAAS, une résolution radicale sur le réchauffement climatique, qui fut annoncée en février 2007 en séance plénière, la première résolution de ce genre. [6] Ses conclusions, rapportait l’AAA, « reflètent le consensus scientifique porté par, entre autres, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (…) ». John Holdren vient d’une clique d’« experts nucléaires » qui, poussent à l’apartheid technologique – à la doctrine de ne jamais permettre aux nations pauvres d’accéder à la connaissance scientifique du nucléaire.
  • Dr. George Woodwell, est membre de la National Academy of Science, et Compagnon de l’Academy of Arts and Sciences, il est un partisan fanatique du réchauffement climatique global, dont les déclarations montrent sa misanthropie, et dont le zèle à la cause du réchauffement le conduit à falsifier la vérité. Woodwell collabore avec John Holdren au Woods Hole Research Center qu’il a fondé et dont il est directeur.
    Pour prendre la mesure du point de vue de Woodwell, notons que dans un entretien de 1996, il déclarait « Nous avions un monde vide qui en tant que système biophysique fonctionnait bien par lui-même, mais maintenant nous l’avons peuplé, et l’ensemble des activités humaines, sont si importantes qu’elles affectent les systèmes planétaires, et cela ne tiendra pas longtemps. » [7] Il attribuait le réchauffement et les changements climatiques « au surpeuplement humain dans pratiquement tous les coins de la planète. » Son interlocuteur lui demanda « Comment, pensez-vous obtenir une réduction de cinquante pour cent des émissions de dioxyde de carbone ? » Woodwell lui répondit que cela nécessitera « un effort concerté de la part des scientifiques et des universitaires, le public devra être suffisamment enragé (...) ». Il souligne que les scientifiques doivent mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il agisse. L’article de Woodwell, sur le réchauffement climatique, paru dans Scientific American en 1989, était illustré d’un dessin d’une mer mouillant les marches de la maison Blanche. Un autre exemple de falsification de sa part de la vérité : pendant la campagne environnementaliste contre le DDT, George Woodwell écrit dans un article technique du magazine Science paru en 1967, prétendant prouver qu’il y avait treize livres de DDT dans chaque acre de sol. Il oublia, cependant, de préciser, que cette mesure avait été relevée à l’endroit où les camions pulvérisateurs étaient nettoyés ! Ce détail fut connu en 1972, lorsqu’il fit son témoignage sous serment à son audition à l’Environmental Protection Agency, mais suite à cela, ni George Woodwell, ni le magazine Science ne publièrent de démenti. [8]
  • Dr. James Lovelock, connu pour avoir inventé (dans les années soixante-dix) la thèse Gaïa, selon laquelle la Terre vue comme un tout est un être biologiquement vivant. Ses inquiétudes sur le réchauffement climatique, l’ont conduit à faire des prévisions alarmistes pour l’avenir. Selon l’un de ses scénario : « Avant que s’achève ce siècle, des millions d’entre nous mourront, et les quelques couples fertiles qui survivront, iront dans l’Arctique où le climat restera supportable. » [9] Mais, contrairement aux trois scientifiques précédents, qui assistèrent à la conférence de Mead en 1975, Lovelock a préconisé l’énergie nucléaire pour tempérer la menace (selon lui) à venir. Encore une fois, contrairement aux trois scientifiques précédents, il considère l’homme comme une « ressource » pour la planète, « son cœur et sa raison ». Durant la conférence Mead, Lovelock rejeta certaines des catastrophes les plus hystériques causées par le réchauffement anthropique (dû à l’activité humaine) du climat. Dans une discussion sur la diminution de la couche d’ozone, par exemple, il critiqua fortement la déposition de la National Academy of Sciences sur le risque de cancer de la peau dû à l’augmentation du rayonnement ultraviolet. « Parler des rayonnements ultraviolets comme comparables aux radiations nucléaires, est » dit-il, « très erroné. ». Le compte-rendu de la conférence rapporte que durant la discussion, Margaret Mead a appelé « au cessez-le-feu, pour éviter des antagonismes prématurés entre les participants. » Se référant à l’incertitude des effets potentiels, elle dit : « le temps requis pour que nous commencions à voir clairement un effet anthropique particulier, sur l’environnement peut s’avérer long en comparaison de celui dont dispose la société pour agir… La décision des politiques de ne pas intervenir en l’absence d’informations scientifiques ou d’experts, est en soi un choix politique, et à moins de cesser d’être des scientifiques, les scientifiques se doivent d’agir. »
  • William Kellogg, le climatologue avec qui Margaret Mead rédigea le compte-rendu de la conférence, précise que « l’objectif principal de la conférence est d’anticiper l’appel qui doit être lancé aux scientifiques et chefs de gouvernements concernant la protection de l’atmosphère nécessaire, avant qu’il ne soit lancé. » Kellogg souligne les difficultés informatiques pour modéliser le changement climatique et le rôle de l’homme, dues aux non-linéarités impliquées dans le climat, mais il conclue que les modèles climatiques « sont les seuls outils dont nous disposons pour déterminer de tels effets. » Puis il déclare, « La chose importante à garder à l’esprit est que l’humanité a sûrement déjà influencé le climat de vastes régions, et probablement, celui de la terre entière, et que sa croissance démographique et ses besoins en énergie et nourriture, qui n’ont de cesse, produiront des changements plus importants dans les années à venir. » Kellogg passe en revue les scénarios catastrophes du changement climatique global, qui ont déterminé l’agenda de la recherche scientifique pour les trente années suivantes. Lui-même a avancé l’argument que la mise à disposition de l’énergie nécessaire pour soutenir une « vaste et opulente population mondiale pourrait réchauffer de manière excessive la Terre. »
    De nos jours, les questions soulevées par Kellogg paraissent familières : le réchauffement qui provoquera la fonte « des glaciers de l’océan Arctique, des couches glacières du Groenland, et de l’Antarctique. » Il demande : « qu’arrivera-t-il du niveau moyen des mers et des villes côtières à travers le monde ? »

L’augmentation des émissions de dioxyde de carbone est en tête de liste des catastrophes climatiques liées à l’homme. Il fut admis qu’il pourrait y avoir d’autres facteurs impliqués, mais « On considère que, dans le cas où le risque social est considérable, nous devrions alors agir comme si les effets collatéraux fussent pris en compte, puisque nous ne pouvons éliminer la possibilité même qu’ils se produisent. »

Dans le résumé des recommandations de la conférence, la ligne de force de Kellogg est répétée : scientifiques et politiques doivent agir maintenant sur le réchauffement climatique causé par l’activité humaine. « Ignorer la possibilité de tels changements c’est, de fait, prendre la décision de ne pas agir. »

John Holdren répéta cette idée : « à quel point point sommes-nous proche de la crise écologique ? » demandait-il. Puis, il poursuivait en disant que cela importait peu puisque nous devons d’agir maintenant. Il ajouta :

Nous avons déjà atteint le stade où l’étendue de l’intervention humaine rivalise avec celle des processus naturels (...) Par ailleurs, un grand nombre de ces formes d’interventions auront des effets négatifs qui ne seront perceptibles qu’après un certain délai, se mesurant en années, décennies, voire même en siècles. Lorsque les dommages apparaîtront de manière évidente, les mesures correctives seront alors difficiles, ou impossibles. Certains types d’effets négatifs seront pratiquement irréversibles.

Devrions-nous nourrir la population ?

L’une des discussions les plus frappantes, a porté sur l’homme vu comme une autre espèce en concurrence pour les ressources. Le compte-rendu de la session récapitulative de la première journée de conférence, rapporte que « nous, en tant qu’espèce tentons de nous maintenir aux dépens d’autres espèces ; il semble y avoir un conflit entre la préservation de la nature, et nourrir une population en rapide augmentation. Est-ce notre objectif principal que de nourrir la population, ou devons-nous réaliser que nous ne pouvons continuer à nourrir tout le monde à n’importe quel prix ? Comment trouver l’équilibre entre préserver la nature et nourrir la planète ? »

L’exposé de Stephen Schneider, « La variabilité du climat et son impact sur la production alimentaire », a sonné l’alarme :

Il est à craindre que l’homme par ses activités industrielles et de production d’énergie affecte le climat en augmentant la probabilité de variations extrêmes du climat. Ainsi la crise du climat et de la nourriture pourrait arriver dans un futur très proche et être d’une importance majeure (...) L’impact le plus minime, et que nous avons déjà vu, est le déclenchement de la hausse des prix des denrées alimentaires suite à de mauvaises récoltes dans un pays, comme ce fut le cas en URSS en 1972, que l’Amérique du Nord a dû compenser (…) Des mauvaises récoltes simultanément en Amérique du Nord et en URSS pourraient conduire à de plus grandes hausses des prix, et à des vagues de famine à travers le monde entier. Certains estiment que dans les pays en développement plus de cent millions de personnes pourraient mourir de faim ; tandis que les pays plus développés, devraient à peine être touchés par d’importantes mauvaises récoltes en Amérique du Nord.

Preuve de l’immoralité des participants, Stephen Schneider s’est sentit obligé d’affirmer que « les politiques nationales de l’énergie et de l’alimentation doivent commencer avec le prédicat que le contrôle de la population par des famines de masse ou par la guerre nucléaire n’est pas défendable ! »

Tout comme les autres conférenciers, et aujourd’hui les partisans du réchauffement climatique, Stephen Schneider ne voit pas que freiner la science et l’industrie tue les gens, parce cela limite le développement économique qui permet d’élever le potentiel relatif de densité démographique. Les progrès scientifique et technologique sont mentionnés, mais en général dans un contexte d’amélioration de l’économie d’énergie, et non pas d’amélioration du niveau de vie des gens pour un plus grand nombre sur un territoire donné.

Dans sa présentation « L’impact du changement environnemental sur l’écologie humaine » Woodwell est encore plus alarmant :

Une analyse approfondie, de la part de la production primaire nette venant de la Terre directement consommée par l’homme nous amène à conclusion qu’aujourd’hui plus de cinquante pour cent de la production nette sert à subvenir aux besoins alimentaires de la population (…) Le fait que les effets toxiques des activités humaines se propagent dans le monde entier, et réduisent la structure du biote [l’ensemble des organismes vivants], nous indique qu’aujourd’hui les activités humaines dépassent la capacité de la biosphère à se réparer elle-même.

La noosphère à la rescousse

Trente-deux ans après cette conférence de 1975, la population mondiale, sa science, sa technologie et son industrie, se trouvent menacés entre le mains des sbires de Mead y compris ceux du GIEC. Comme prévu, une bonne partie de la population est effrayée par les effets potentiels du réchauffement climatique anthropique. Prêts à réagir, comme l’a demandé Mead, aux « signes avant-coureurs comme le font instinctivement les animaux qui fuient avant la tempête », et ainsi détruire les institutions et les technologies mêmes qui soient capables de faire reculer « les limites à la croissance ».

Au cours de ces trente-deux années, la plupart de nos institutions scientifiques ont été prises d’assaut par l’idéologie anti-scientifique personnifiée par un Stephen Schneider ou un John Holdren. Comment peut-il y avoir une science quand l’esprit et les capacités créatrices sont niés, quand l’homme est considéré comme l’égal de la bête, et que les progrès de l’homme sont perçus comme ruinant l’ordre « naturel » d’un monde fini ? Ce pessimisme est l’expression d’un monde « sans futur ».

Reste à savoir si le bon sens, en particulier aujourd’hui de la jeunesse, qui n’as pas connu le verdissement idéologique des années soixante-dix et quatre-vingts, sera capable de ramener à la réalité – climatique et financière – le reste de la population ? La noosphère, la capacité créatrice de l’homme à changer la biosphère, prévaudra-t-elle ?


[1Margaret Mead, « World Population : World Responsibility » éditorial, Science, vol. 185, n° 4157, 27 septembre 1974. Helga Zepp-Larouche fut la seule à s’opposer à la politique de Rockefeller et du club de Rome lors de la conférence de Bucarest.

[2Voir par exemple « The New Environmentalist Eugenics » par Rob Ainsworth, Executive Intelligence Review, 30 mars 2007. http://www.larouchepub.com/eiw/public/2007/eirv34n13-20070330/36-46_713_ainsworth.pdf

[3Margaret Mead & William Kellogg (docteurs, éditeurs), The Atmosphère : Endangered and Endangering, Forgaty International Center Proceedings n° 39, 1976 (Washington, D.C. : U.S. Governement Printing Office, DHEW Publication No. [NIH] 77-1065).

[4In P.C. Shina, Atmospheric Pollution and Climate Change, Anmol Publications PVT, 1998.

[5Entretien au magazine Discover, octobre 1989.

[6Le texte de la résolution, honteusement non scientifique, de l’AAA, proche de l’affirmation de Mead en 1975, mentionne que « l’évidence scientifique est claire : le changement climatique dû aux activités humaines, est en train de se produire actuellement et devient une menace croissante pour la société. Des mesures prises dans monde entier en révèlent tous les effets : fonte rapide des glaciers, déstabilisation d’importantes couches glacières, augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, montée du niveau des mers, les changements d’espèces vivantes, etc. Le rythme des changements et les dégâts causés ont manifestement augmentées au cours des cinq dernières années. L’heure est maintenant, au contrôle des émissions de gaz à effet de serre.
« La concentration atmosphérique de dioxyde de carbone, un important gaz à effet de serre, est la plus élevée depuis au moins six cent cinquante mille ans. La température moyenne terrestre, s’élève à des niveaux jamais observés depuis des millions d’années (…) Comme prévu, l’augmentation des périodes de sécheresse, vagues de chaleur, inondations, feux de forêts, et violentes tempêtes s’accompagna d’un nombre croissant d’écosystèmes et de sociétés vulnérables. Ces événements sont les prémisses de catastrophes à venir, dont certaines seront irréversibles.
« Reporter à plus tard la lutte contre le réchauffement climatique, aggravera les conséquences sociales et environnementales et en augmentera les coûts.… Le développement des technologies pour l’énergie propre créera des perspectives économiques et garantira les approvisionnements énergétiques futurs.
« Le flot grandissant d’informations, fait passer ce message clair : nous subissons déjà un changement climatique global. Le temps est venu de rassembler les volontés politiques autour d’actions concertées. Un leadership fort est nécessaire à tous les niveaux. Il est temps maintenant. Montrons-nous à hauteur du défi. Nous le devons pour les générations futures. »

[8L’article original de Woodwell : « DDT Residues in an East Coast Estuary : A Case of Biological Concentration of a Persistent Insecticide », Science, 12 mai 1967, pp. 821-824. Son aveu qu’il n’était trouvé qu’une seule livre de DDT par acre, apparaît dans les transcriptions des auditions sur le DDT de l’Environmental Protection Agency (en 1972), page 7232. il fit aussi d’autres relevés du DTT dans les bois près d’une piste d’atterrissage où les avions pulvérisateurs testaient et calibraient leur matériel.