Ukraine : le bataillon Azov agresse des manifestants de l’opposition et Natalia Vitrenko

vendredi 25 mars 2016

Combattants du bataillon d’auto-défense "Azov", profitant des largesses américaines.
Reuters

Le 17 mars, dans un parc situé au cœur de la ville de Kiev en Ukraine, une manifestation organisée et dirigée par l’ancienne candidate à la présidentielle Natalia Vitrenko du Parti socialiste progressiste d’Ukraine (PSPU), a été violemment prise à partie par des éléments du « bataillon Azov », un groupe néonazi notoire qui n’a aucun problème pour recevoir des financements de la part des États-Unis.

Commémorant le 25e anniversaire du référendum de 1991, où une majorité d’Ukrainiens, parmi d’autres pays membres de l’URSS, s’étaient exprimés pour le maintien de l’union avec Moscou, des représentants de l’opposition de gauche de se sont réunis autour de quatre orateurs dont quatre de la Rada, c’est-à-dire du Parlement.

A peine dix minutes après le début de la manifestation, par ailleurs autorisée par les autorités, et alors que Natalia Vitrenko passait en revue la dégradation économique du pays depuis une décennie, un escadron de jeunes cagoulés et habillés en noir est arrivé en courant, et a commencé à déchirer les banderoles et à forcer les manifestants à partir. Lorsque ces derniers se sont montrés déterminés à rester, des actes de violence ont été commis à leur encontre et blessant gravement plusieurs manifestants. Deux grosses pierres furent jetées contre les orateurs qui s’étaient regroupés autour du monument célébrant l’héritage commun russo-ukrainien. Selon un expert, un des pavés jetés en direction de Natalia Vitrenko aurait pu lui ôter la vie.

Le PSPU souligne dans son communiqué que bien que les manifestants disposaient de toutes les autorisations requises et que la police fut appelée à intervenir dès le début des altercations, les représentants des forces de l’ordre ne sont arrivés qu’une demie heure après la fin des évènements. Mme Vitrenko a déposé une plainte contre ceux qui visaient à la priver d’un droit fondamental, celui de la liberté d’expression et de rassemblement.

Nouvelle Solidarité N° 11/2014 - Pour s’abonner cliquez ici.

Des sites ukrainiens mentionnent un communiqué du dit Corps Civil Azov revendiquant l’attaque. Cette branche « civile » du bataillon Azov est officiellement rattachée au ministère de l’Intérieur. Elle a incorporé dans ses rangs des dirigeants et des unités du groupe fasciste Secteur droit qui ont joué un rôle clé dans le coup d’Etat, c’est-à-dire le renversement du Président élu, en février 2014.

Tout récemment, les agissements fascistes et les violences caractérisées du bataillon Azov ont été dénoncés sans concession dans le documentaire de Paul Moreira, Les masques de la révolution, qui a tant choqué les bonnes consciences en France.

En juillet 2015, les députés américain John Conyers et Ted Yoho, ont tenté, malheureusement sans succès, d’empêcher l’adoption d’une loi permettant « la fourniture d’armes, d’entrainement et d’autres formes d’aide à une milice néonazie ukrainienne, le bataillon Azov ».

Ainsi, les assaillants qu’on peut identifier sur la vidéo ci-dessus, font partie d’une entité autorisée à recevoir des financements des institutions officielles des Etats-Unis.