Helga Zepp-LaRouche : le gouvernement allemand suit les diktats de Washington !

jeudi 10 novembre 2016, par Helga Zepp-LaRouche

À la demande de l’administration Obama, le gouvernement allemand a bloqué les investissements chinois dans la société Aixtron.

Lors de sa visite en Chine qui vient de s’achever, le ministre allemand de l’Économie, Sigmar Gabriel, a raté une occasion historique de contribuer à éviter l’affrontement militaire entre l’Ouest et la Russie et la Chine, et à favoriser la dynamique de la Nouvelle Route de la soie, constate Helga Zepp-LaRouche dans une analyse du 5 novembre. Ce faisant, rajoute-elle, il s’est comporté en :

Bon caniche bien dressé pour suivre l’agenda de Washington.

Nouvelle Solidarité N°3/2016 - S’abonner.

Peu avant le voyage de Gabriel, le gouvernement allemand avait bloqué les investissements chinois dans la société Aixtron, fabricant de machines destinées à la production de puces électroniques d’Aix-la-Chapelle, en annulant son autorisation de rachat. La décision a été prise, selon les médias, sur ordre des services américains. Le directeur de l’association d’actionnaires DSW, Marc Tüngler, a accusé Gabriel d’avoir porté préjudice à l’Allemagne et de suivre les ordres de l’administration Obama contre la Chine.

Pour justifier cette volte-face, on a allégué que les produits et les technologies d’Aixtron pourraient avoir des applications aussi bien militaires que civiles. Mais cet argument ne tient pas puisque Aixtron a déjà vendu ces dernières années à la Chine des machines permettant de fabriquer des supraconducteurs, à l’image de son concurrent américain, Veeco, qui devrait profiter du retrait des Allemands.

Pour Helga Zepp-LaRouche :

Avant et pendant sa visite en Chine, Gabriel a tout fait pour respecter la ligne anti-Chine de l’UE, en appelant à de nouvelles lois et régulations permettant à l’Allemagne de bloquer des investisseurs chinois indésirables.

Elle cite ensuite l’opposition de Dieter Zetsche, le PDG de Daimler Benz, qui a demandé pertinemment qui, au juste, devait décider des critères définissant un investisseur « indésirable ». L’État peut-être ? En outre, « la Chine forme plus d’ingénieurs que nous », a-t-il ajouté, si bien qu’elle n’a pas besoin de copier les technologies allemandes.

En tout cas, constate Zepp-LaRouche, les dirigeants chinois ont rendu la pareille au ministre de l’Économie :

 Une rencontre de Gabriel avec le ministre du Commerce Gao Huchen a été annulée, de même que la réunion avec le président de la Commission des Réformes Liu et la conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Li Keqiang. Si la visite a néanmoins abouti à quelques résultats utiles, c’est uniquement parce que la délégation de 60 hommes d’affaires reconnaît les avantages fondamentaux d’une coopération avec la Chine, et que depuis longtemps, en terme économique et stratégique, c’est incontestablement l’Asie qui donne le la, et pas le monde transatlantique.

L’attitude de Gabriel, précise Zepp-LaRouche est :

Un cas d’école montrant pourquoi ceux qui portent les lunettes géopolitiques du vieux paradigme voient le monde de manière déformée et confuse.

Elles les empêchent de voir les formidables opportunités offertes par une coopération « gagnant-gagnant » avec la politique de Nouvelle Route de la soie. Or, c’est là que se trouve l’alternative à la géopolitique et à une guerre mondiale qui risque bien, cette fois-ci, d’être nucléaire.

De toute évidence, souligne Helga Zepp-LaRouche, le ministère allemand de l’Économie écoute trop certains instituts d’études anti-chinois comme le MERICS (Mercator Institute for China Studies) de Berlin.