Les larmes de crocodile de Ségolène ne rempliront pas le lac Tchad

mercredi 1er février 2017, par Karel Vereycken

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La France a annoncé une aide d’un million d’euros pour sauvegarder « l’écosystème du lac Tchad », lors de la visite samedi 28 janvier à N’Djamena de la ministre française de l’environnement, Ségolène Royal.

Au lieu de s’associer où d’entreprendre une action concertée avec la Chine qui vient d’annoncer sa volonté de financer une étude de faisabilité du grand projet Transaqua, un projet qui vise à réalimenter le lac en transférant une partie des eaux du bassin du Congo, la démarche de Ségolène Royale est toute autre.

Amie proche du très malthusien Prince Philip qu’elle a été chercher dans son château pour venir assister à la COP21, Mme Royale semble obéir avant tout au programme génocidaire du WWF.

Rappelons qu’en 1971, le WWF organise la conférence de Ramsar en Iran. Dix huit pays y signent une convention sur la protection des zones humides, stipulant que chaque partie contractante devra désigner sur son propre territoire des sites à inclure dans la liste (dite « de Ramsar ») des zones humides « importantes, en raison des fonctions écologiques et hydrologiques qu’elles remplissent, pour la conservation de la diversité biologique mondiale et la pérennité de la vie humaine ».

En réalité, tout dépend forcément de l’interprétation de ce texte ambigu qui s’applique à une superficie totale de 186 millions d’hectares, soit plus de quatre fois la superficie de l’Allemagne !

Alors que le projet Transaqua, qui comprend la construction d’un canal long de 2400 km, couplé à un effort sérieux d’aménagement d’un lac Tchad sauvé et réalimenté en eau, pourrait enrayer en quelques années les famines à répétition qui menacent la vie de plus de dix millions de personnes au Sahel, on constate que ce qui reste du lac sous forme de marécages a été progressivement inscrit sur la liste de Ramsar et doit désormais être « protégé » à tout prix en l’état !

Les propos de Mme Royale indiquent clairement que c’est bien cela son souci :

Le lac Tchad est la deuxième zone humide d’Afrique. Cette région est déjà durement affectée par le changement climatique

Pour Ségolène Royal il ne s’agit pas de réalimenter le lac mais de « freiner son recul ». Pour préserver l’état catastrophique actuel du lac, son projet propose trois volets :

  1. le reboisement et la gestion forestière ;
  2. l’appui aux initiatives économiques des femmes ;
  3. l’adaptation de l’agriculture face à la variabilité climatique.

Le ministre tchadien de l’environnement, Brah Mahamat, a souligné qu’il espère que :

Le geste de la France sera suivi par les autres pays et organisations internationales, car les attentes des populations riveraines sont considérables.