Les Nouvelles Routes de la soie de la Chine transforment le monde

jeudi 20 juillet 2017

L’initiative chinoise « Une ceinture une route », lancée par le président Xi Jinping en 2013, a créé une dynamique de coopération sans précédent, avec de plus en plus de pays y prenant part. Un nouveau paradigme de relations « gagnant-gagnant » entre les nations est en train de se substituer à l’ordre financier et militaire principalement anglo-américain qui a prévalu jusqu’à maintenant. Comme nous l’avons vu, le président Trump a saisi la main tendue par la Chine, s’éloignant de la posture guerrière de l’administration Obama, et a fait les premiers pas en direction des Nouvelles Routes de la soie.

Le « Dialogue Économique Mutuel » entre la Chine et les États-Unis se déroule en ce moment à Washington, en point d’orgue aux 100 jours de négociations lancés début avril par les présidents Trump et Xi à Mar-a-Lago. Plusieurs accords ont été passés, permettant notamment l’importation de bœuf américain en Chine, interdite depuis 2003, et l’importation de poulet chinois aux États-Unis. Les participants chinois, dont le Vice-premier ministre Wang Yang, ont insisté sur le fait que le succès des relations sino-américaines devrait être mesuré à l’aune de leur capacité à trouver des bases communes et à mettre de côté les frictions. Devant Wilbur Ross et Steven Mnuchin, respectivement secrétaires américains au Commerce et au Trésor, Wang a fait référence à un livre de Trump publié en 2009, dans lequel il citait Henry Ford disant : « se retrouver est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est un succès. » Ross a quant à lui souligné « l’importance des liens commerciaux et de la relation bilatérale dans son ensemble entre les deux pays », comme le rapporte le quotidien chinois Global Times.

Un plan Chine-Palestine-Israël pour le développement économique

La Chine continue ses efforts pour intégrer le Proche et Moyen-Orient dans la construction des Nouvelles Routes de la soie ; lors de son dernier voyage dans la région, Xi Jinping avait affirmé avec raison que les projets d’infrastructures économiques de l’initiative « Une ceinture une route » représentaient la seule véritable solution à la guerre et à la crise des réfugiés. A l’occasion de la visite en Chine du chef de L’État palestinien Mahmoud Abbas, le président chinois a annoncé que « la Chine propose de lancer un mécanisme de dialogue tripartite avec la Palestine et Israël en vue de mettre en œuvre des projets portant assistance à la Palestine. » L’agence de presse chinoise Xinhua ajoute que « la Chine va organiser d’ici la fin de l’année un symposium sur la paix entre la Palestine et Israël, afin que la sagesse soit bonne conseillère pour résoudre la question palestinienne. » Xinhua rapporte que « la Chine de Xi Jinping considère la Palestine et Israël comme deux partenaires importants dans l’initiative « Une ceinture, une route », et elle coopérera avec la Palestine dans le développement industriel, la formation professionnelle ainsi que dans la construction de champs de panneaux solaires, afin d’aider le pays à améliorer sa capacité d’auto-développement. » Abbas a répondu que « la Palestine admire les accomplissements de la Chine en matière de développement économique et social, et souhaite accroître avec elle les échanges à haut niveau et participer à l’initiative ’Une ceinture, une route’. »

Quelques jours auparavant, le vice-président du Comité permanent du Congrès national du peuple, Qiangba Puncog, en tournée en Israël, Palestine et en Jordanie, a encouragé chacun de ses pays à saisir l’opportunité offerte par l’initiative « Une ceinture une route ». Les autorités jordaniennes ont déclaré qu’elles souhaitaient prendre part à l’initiative, espérant que la Chine pourrait jouer un grand rôle dans les affaires régionales et internationales.

Prof. Geraci : l’occident devrait s’inspirer de la politique chinoise en Afrique

Michele Geraci, professeur à l’université de Nottingham et directeur du China Economic Policy Programme, qui a récemment participé à la conférence « Le futur de l’Europe » dans l’enceinte du Parlement européen, a publié une tribune dans le journal italien Il Sole 24 Ore, dans laquelle il présente l’approche de la Chine en Afrique comme la clé pour résoudre le problème de réfugiés : « Le taux de pauvreté en Afrique est resté inchangé depuis un demi-siècle, voire il a empiré dans les années 90. Compte tenu de l’augmentation de la population sur l’ensemble du continent, le nombre de pauvres a quasiment doublé. La Chine voit à travers cela l’échec des programmes d’aides occidentaux, le modèle « Bob Geldof ». En Chine, au contraire, le taux de pauvreté est passé de 80 % de la population dans les années 70, à 10 % aujourd’hui. Cela correspond à environ 500 millions de personnes sorties de la pauvreté. Les données les plus récentes concernant l’Afrique, suite aux premières interventions chinoises, indiquent que le taux de pauvreté a commencé à décroître, passant de 55 % en 2000 à 40 % aujourd’hui ; Beijing affirme : « c’est grâce à nous ». Compte tenu de la crise de l’immigration qui touche actuellement l’Afrique et l’Europe peut-être, devrions-nous souhaiter que la Chine ait raison d’affirmer cela, et nous féliciter qu’enfin quelqu’un réussisse à résoudre le désastre économique dans lequel se trouve l’Afrique. » Il faut noter que le journal Il Sole 24 Ore a retiré la tribune du professeur Geraci, mais qu’elle est disponible sur d’autres sites, notamment Finanzalternativa.it.

La République Tchèque veut être pionnière dans les Routes de la soie en Europe

A l’occasion de sa visite en République Tchèque, le représentant du Parti communiste chinois Liu Yunshan s’est adressé mardi au Forum annuel de l’investissement chinois, à Prague ; il a souligné l’importance du mécanisme de coopération Chine-CEE 16+1 (mis en place en 2012 entre la Chine et 16 pays d’Europe centrale et de l’est), afin de développer la connectivité entre les pays, en terme politique, infrastructurel, commercial, financier, ainsi que le lien social et culturel entre les peuples. Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka, qui avait participé avec le Président Milos Zeman au grand Forum des Routes de la soie à Beijing en mai dernier, a déclaré au Forum de Prague que l’initiative chinoise « Une ceinture une route » représente aujourd’hui le plus grand projet du monde, et que le gouvernement tchèque est bien décidé en être « pionnier » au sein du mécanisme 16+1. Liu Yunshan a souligné le fait que la République Tchèque est le premier pays européen à signer un accord de coopération avec la Chine dans le cadre de l’initiative « Une ceinture une route ».