États-Unis : la prétendue ingérence russe était bien un "inside job"

mercredi 26 juillet 2017

Très actifs depuis des mois pour contrer la propagande anti-russe visant à déstabiliser l’administration Trump, des anciens officiers du renseignement américain viennent de publier un mémorandum, adressé à la Maison-Blanche, prouvant que les courriels du DNC (Direction du Parti démocrate) n’ont pas été hackés, mais fuités de l’intérieur du Parti démocrate.

Les Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), dont fait partie l’ancien directeur technique de la NSA William Binney, se sont appuyés pour cela sur l’enquête technique et scientifique menée par une équipe de cyber-enquêteurs indépendants. « Après avoir examiné les métadonnées issues de l’intrusion par Guccifer 2.0 [le hacker supposé] dans le serveur du DNC le 5 juin 2016, » dit le mémorandum, ces cyber-enquêteurs ont conclu que « quelqu’un de l’intérieur avait copié les données du DNC sur un périphérique de stockage, et que des ’marques de fabrique’ russe y ont été insérées. »

La personne en question, se situant quelque part sur la côte Est américaine, a opéré avec un ordinateur directement connecté sur le serveur du DNC ou sur le réseau local du DNC. C’est la vitesse de transfert des données, de plusieurs fois supérieure à celle à laquelle un hacker est capable d’opérer, qui permet d’affirmer que Guccifer 2.0 ne peut pas, physiquement, être un hacker.

Le mémorandum des VIPS appelle le Président américain à ouvrir une enquête sur la CIA, et en particulier sur l’ancien directeur John Brennan, ainsi que sur le FBI, afin de faire toute la lumière sur le rôle que les deux agences ont joué dans la fabrication des « Fake news » que tout le monde appelle aujourd’hui « Russiagate ». Un Brennan qui, lors du Aspen Security Forum (le 21 juillet à Aspen, dans le Colorado), vient justement d’appeler de facto à lancer un coup d’État contre Trump si le président venait à limoger Robert Mueller de son poste de Conseiller spécial en charge de l’enquête sur le Russiagate.

Trump tente de déminer le terrain laissé par Obama

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov, dans une interview donnée à l’agence de presse kurde Rudaw le 24 juillet, a déploré le fait que la Russie et les États-Unis « ont hérité d’une foule de problèmes » de l’administration Obama, qui constituent selon lui autant de « bombes à retardement ». Evoquant l’époque où il était représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU (1994-2004), il a affirmé qu’il n’aurait « jamais pu imaginer que les politiciens américains pourraient se livrer un jour à une telle hystérie. » Pour Lavrov, des décisions ont été prises dans la période d’agonie de la fin du dernier mandat, pour lancer « des actions visant à nuire les relations russo-américaines. »

La politique de changement de régime en Syrie, suivie avec zèle par Obama, constitue l’une de ces bombes à retardement. Revenant sur l’arrêt du programme de la CIA de soutien aux forces d’opposition anti-gouvernementales syriennes, ordonné par Trump, l’ancien ambassadeur américain Chas Freeman a estimé auprès de Sputnik que cette décision allait permettre aux États-Unis de concentrer leurs efforts militaires sur la destruction de Daesh : « ce programme, qui n’était apprécié que par ceux qui le dirigeaient, reposait sur des axiomes erronés. Les rebelles prétendument ’modérés’ soit n’existaient pas, soit n’étaient ’modérés’ que dans leurs moyens de combat. (…) Le programme de la CIA n’a fait qu’accumuler la violence en Syrie. Il a contribué au moins de façon indirecte à la mort de centaines de milliers de Syriens, ainsi qu’au déplacement de millions d’autres », a-t-il affirmé. Pour Freeman le retrait du soutien aux rebelles syriens va permettre de réduire le chaos dans le pays : « bien qu’insuffisant en soi, cela représente un pas important vers une approche réaliste de la crise syrienne, et ouvre la voie à une solution politique. »