L’esprit des Nouvelles routes de la soie gagne le monde #2

vendredi 20 octobre 2017

A la veille du XIXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), le site du journal chinois People’s daily a mis en ligne une courte vidéo destinée à montrer comment les Américains perçoivent ce que la Chine a réalisé au cours des cinq dernières années. Une soixantaine de jeunes Américains y sont interrogés dans les rues des États-Unis, avec en fil rouge notre amie la présidente-fondatrice de l’Institut Schiller Helga Zepp-LaRouche. Le président Xi Jinping a « un nouveau concept de gouvernance pour le monde entier », explique-t-elle dans la vidéo. « Avoir un dirigeant comme Xi Jinping est une chance non seulement pour la Chine mais également pour le monde. Il a bien sûr redonné un rêve à la Chine, mais je pense que la Nouvelle Route de la soie est un rêve pour l’ensemble de l’humanité ».

Mme LaRouche considère « l’Initiative une ceinture une route » (BRI) comme le projet le plus important jamais réalisé ; comme l’avait dit le président Xi au moment du lancement de l’initiative au Kazakhstan en septembre 2013, « il s’agit du début d’une nouvelle ère où les intérêts de toute l’humanité viennent en premiers, avant l’intérêt national ».

Aujourd’hui, alors que la zone transatlantique s’enfonce dans la désintégration sociale et économique, plus de 70 pays se sont joints à la Chine et aux BRICS, et les Nouvelles Routes de la soie se construisent concrètement, répandant de partout un sens optimiste avec l’idée que, si l’on y travaille, un avenir meilleur nous attend.

Faisons donc un nouveau tour d’horizon de ce « monde en devenir » et de l’esprit de coopération et de progrès qui l’anime.

Serbie

Dans un entretien accordée à l’agence de presse chinoise Xinhua en marge du XIXe Congrès du PCC, le président serbe Aleksandar Vucic a affirmé que le BRI « est l’un des plus importants projets du monde contemporain », et que son pays en était un participant enthousiaste. « En tant que représentant d’un petit pays, j’aimerais encourager les membres du PCC à poursuivre cette initiative ainsi que d’autres initiatives, parce que nous avons une confiance totale en eux et leurs initiatives », a-t-il souligné.

Au cours des cinq dernières années, la Chine a développé ses liens avec le monde, a remarqué le président serbe. « Votre pays est en train de devenir l’un des facteurs les plus décisifs de la culture mondiale et de la communication mondiale, ce dont vous devez être fiers ».

Transcaucasie

Le ministère turc des Transports a annoncé le 7 octobre que la nouvelle ligne ferroviaire BTK traversant la Transcaucasie depuis la mer Caspienne jusqu’à la Turquie allait ouvrir au cours du mois d’octobre. Cette ligne reliera les villes de Bakou en Azerbaïdjan, Tbilissi en Georgie et Kars en Turquie, sur une distance de 826 km, réduisant le temps de voyage entre l’Europe et l’Extrême-Orient de 25-30 à seulement 15 jours. « La ligne BTK va constituer l’un des principaux moteurs pour l’augmentation de la production et des exportations dans et entre ces trois pays », a souligné Mahir Humbatov, du think tank Center for Strategic Studies, au média Caspian News. Humbatov a également souligné le fait que ce projet peut potentiellement attirer les investissements chinois dans le cadre du BRI. « Constatant que l’Azerbaïdjan et ses pays voisins tentent de développer leurs infrastructures, le gouvernement chinois pourrait bien investir dans le BTK ».

Afrique

La ligne ferroviaire Éthiopie-Djibouti devrait être mise en service commercial dès le mois de novembre, d’après l’entreprise Ethiopia Railways Corporation (ERC). Cette ligne électrifiée de 756 km, construite par les Chinois, a pour objectif principal de créer un nouveau bassin industriel et d’améliorer le transport entre les pays de la région de l’Est africain. Elle devrait ramener le temps du trajet entre les deux pays à moins de dix heures. L’Éthiopie prévoit de construire 5000 km de nouvelles voies ferrées traversant le pays d’ici 2020.

Italie

Une densité de plus en plus importante de discussions et de conférences se manifeste sur la Nouvelle route de la soie, les milieux de l’entrepreneuriat et les collectivités locales exprimant un enthousiasme grandissant pour ce nouveau paradigme, alors que le gouvernement est bloqué par la politique d’austérité de l’Union Européenne.

La Fondation Italie-Chine a tenu par exemple un séminaire de haut niveau sur le thème « une victoire partagée : le rêve de la Nouvelle Route de la soie », le 18 octobre à Milan. Le 24, la compagnie Parma Interport organise également une conférence sur la Nouvelle Route de la soie, avec pour objectif affiché de recenser toutes les initiatives pouvant s’intégrer au BRI et de mettre en relation les différents acteurs pouvant s’y impliquer. Le dirigeant du port du Triestre, Zeno D’Agostino, qui participera à l’événement, a décrit la Nouvelle Route de la soie comme un « projet d’intégration industrielle », dans un entretien au journal Corriere della Sierra, le 14 octobre. « Dans certains secteurs, la Chine se trouve en surcapacité de production, et elle sera très heureuse de pouvoir contribuer à l’industrialisation de certains territoires en Europe. Dans ce contexte, la coopération avec entre la Chine et l’Italie implique un troisième composant formant un triangle : les Balkans ».

France

Chez nous, le site internet La Transalpine de la liaison Lyon-Turin a publié un dossier intitulé « Le Lyon-Turin, point de passage des Nouvelles Routes de la soie ? », rappelant que le projet Lyon-Turin ne se résume pas en une simple liaison entre la France et l’Italie : « Classée parmi les grandes priorités stratégiques de l’UE, la ligne est surtout le maillon manquant du Corridor méditerranéen reliant la péninsule Ibérique à l’Europe centrale... voire même bien au-delà vers l’Asie. Une telle perspective ne relève en rien d’une utopie. (…) Mais la véritable impulsion a été donnée par la Chine en 2013 avec le lancement d’un plan d’investissements massifs pour développer les Nouvelles Routes de la soie, inspirées des chemins commerciaux qu’empruntaient, du VIe au XIVe siècle, les caravanes à travers l’Asie centrale. (…) La mise en service de la liaison Lyon-Turin dans le contexte général de développement des Nouvelles Routes Ferroviaires de la Soie ouvre à la région et à la France de vastes horizons. Grâce au tunnel transfrontalier, le passage à travers les Alpes par le corridor méditerranéen ferait gagner aux trains en provenance d’Asie au moins 1500 km par rapport au tracé par le nord via la Russie et l’Allemagne ».

Ce que ne dit pas le dossier, c’est qu’il nous sera impossible de participer à ces Nouvelles Routes de la soie, tant que nous n’aurons pas fait sauter le verrou financier en France et en Europe.