Agriculture

Refaire de l’agriculture un grand métier d’avenir

Unissons producteurs et consommateurs contre les manipulations financières

mardi 7 mars 2017

Ce texte est extrait du programme présenté par Jacques Cheminade à l’élection présidentielle de 2017. Notre gouvernement ne se dotant pas des moyens à la mesure des défis de notre époque, il reste plus que jamais d’actualité.

Nous avons été les premiers à dire non à la dictature financière du dollar multinational, qui s’est mise en place le 15 août 1971, et non à l’Acte unique de la fausse Europe, signé le 17 février 1986. Car c’est à partir de là que le démantèlement de notre agriculture a été programmé. Il ne s’agit ni d’un accident ni d’une erreur, mais d’un fait voulu dans un marché livré aux spéculateurs internationaux, aux propriétaires d’exploitations gigantesques et à la grande distribution.

  • coordonner avec les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) la mise en œuvre d’un nouvel ordre économique mondial gagnant-gagnant, sans complaisance ni réticence, car il n’y a pas d’autre choix. Dans ce cadre, lever les sanctions contre la Russie en exigeant en contrepartie d’importants achats de viande et de produits laitiers ;
    • organiser un moratoire et une restructuration de la dette des agriculteurs que les banques ont « poussés au crime », suivant la région, le secteur de production et le parcours individuel. Rétablir en même temps des prix planchers garantis, correspondant à ce qui est nécessaire à une exploitation pour vivre, rembourser ses emprunts et investir. Les producteurs porcins, bovins et de volailles ne doivent plus dépendre d’aides pour survivre, versées, de surcroît, avec des retards scandaleux ;
    • mettre fin aux négociations sur les traités de libre-échange (CETA, TAFTA) qui ne sont que des instruments de guerre économique visant à faire tomber nos normes, nos régulations et ce qui reste de nos protections légitimes ;
    • arrêter d’accumuler les normes et réglementations « écologiques » ou « climatiques » formatées pour l’agrobusiness, qui livrent nos producteurs à la concurrence de pays plus laxistes et leur imposent plusieurs heures de paperasserie par semaine ;
    • combattre l’oligopole des quatre grandes centrales d’achat et interdire aux banques de proposer à leurs clients des placements spéculant sur le prix des matières premières agricoles  ;
    • multiplier les circuits courts afin de couper les ailes aux vautours financiers, pour qui la terre n’est pas un milieu vivant mais un support à leurs spéculations débridées ;
    • réserver une partie de la commande publique aux producteurs locaux en vertu du principe de « produire mieux » ;
    • faire de l’accès au numérique un service public afin d’éliminer les « zones blanches », pour que les producteurs puissent maîtriser l’information et leurs ordres de vente.

    Refaisons de l’agriculture un grand métier d’avenir pour alimenter dix milliards d’êtres humains. Ceux qui travaillent quinze heures par jour et s’endettent pour nous nourrir ont droit à un traitement juste. C’est en augmentant le pouvoir d’achat de nos salariés et le prix de vente de nos produits agro-alimentaires qu’on parviendra à un développement « par le haut », unissant producteurs et consommateurs contre la mainmise d’une oligarchie qui impose l’austérité « par le bas ». Faisons une Europe selon ces principes, une vraie Europe, et pas l’UE actuelle qui s’en moque.

    Nous n’avons pas le droit de laisser le pouvoir à ceux qui détruisent l’avenir du monde !

    EN BREF
    Coordonner avec les pays des BRICS la mise en œuvre d’un nouvel ordre économique mondial gagnant-gagnant
    Organiser un moratoire et une restructuration de la dette des agriculteurs
    Mettre fin aux négociations sur les traités de libre-échange (CETA, TAFTA)
    Arrêter d’accumuler les normes et réglementations « écologiques » ou « climatiques »
    Combattre l’oligopole des quatre grandes centrales d’achat
    Multiplier les circuits courts afin de couper les ailes aux vautours financiers
    Réserver une partie de la commande publique aux producteurs locaux
    Faire de l’accès au numérique un service public