Investissements en Afrique : l’Europe manque à l’appel

vendredi 26 janvier 2018

Pour son premier voyage à l’étranger, en 2018, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est rendu au Rwanda, en Angola, au Gabon et à Sao Tomé-Principe.

Le Rwanda, première étape de son voyage commencé le 14 janvier, occupe cette année la présidence de l’Union africaine. En plus de projets bilatéraux, la tournée de Wang doit préparer le sommet triennal du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC), qui aura lieu à Beijing en septembre cette année.

Lors du dernier sommet à Johannesburg, des projets d’infrastructure pour l’Afrique, totalisant environ 60 milliards de dollars américain, étaient déjà inscrits à l’agenda.

Le voyage de Wang a ouvert des perspectives encore plus importantes. Selon Xinhua, l’objectif est de rapprocher l’initiative la Ceinture et la Route des stratégies de développement des pays africains afin de stimuler l’industrialisation et la modernisation.

Des entreprises chinoises participent déjà à des projets ferroviaires représentant 6200 km de voies sur le continent noir, dont la voie Addis-Abeba / Djibouti déjà achevée.

A la suite de la visite de Wang, les présidents du Rwanda et de la Tanzanie ont signé un accord pour la construction d’une voie ferrée moderne de 1400 km entre leurs capitales respectives Kigali et Dar es Salam. Par ailleurs, 4000 km de voies doivent être posées en Afrique occidentale, où le Japon se propose de collaborer avec la Chine pour assurer la connectivité ferroviaire entre cinq Etats côtiers.

Le financement des projets viendra de plus en plus de la Banque asiatique d’investissement dans l’infrastructure (BAII), basée à Shanghai, qui entame son troisième exercice.

Selon son PDG Jin Liqun, la BAII a déjà octroyé quatre milliards de dollars d’emprunts sur projets, et en 2018, l’accent sera mis sur l’Afrique : « L’Asie se développe très vite, mais à défaut de collaborer avec les pays africains, la tendance ne pourra pas être maintenue. »

Où est l’Europe ?

Elle brille surtout par son absence. Comme la présidente de l’Institut Schiller Helga Zepp-LaRouche l’a observé le 17 janvier lors d’une conférence internet, l’UE et le gouvernement allemand ont une « politique » africaine qui consiste pour l’essentiel à organiser des « camps » sur place afin d’éviter l’afflux de réfugiés en Europe, sans la moindre vision de développement agricole et industriel.

Lorsque le président Macron était en Chine, il s’est dit favorable à une association franco-chinoise pour développer l’Afrique, mais rien de concret n’en est sorti jusqu’à présent.

Par contre, en Afrique du Sud, un chantier est en cours impliquant Alstom et ses partenaires au sein de la joint-venture Gibela, portant sur une usine de production de trains à Dunnottar. Gibela est contrôlée à 61 % par Alstom, 30 % par Ubumbano Rail et 9 % par New Africa Rail. Dès fin 2018, la première de 580 rames sud-africaines à six wagons devrait être livrée – correspondant à la vitesse de réalisation des projets chinois.