Tract de Solidarité & Progrès

Pour sauver la République, faisons de l’argent un « service public » !

vendredi 13 avril 2018

À diffuser massivement en vue de la manifestation du 19 avril !
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Pour sauver la République
Faisons de l’argent un « service public » !

Services publics, éducation, SNCF, santé, logement, handicap, grands travaux, retraites, emploi… Chaque fois qu’une bonne idée émerge, elle est immédiatement fusillée avec deux arguments : « Il n’y a pas d’argent ! » et « contraire aux traités européens ! »

Lorsqu’on évoque par exemple la nécessité impérieuse que l’Etat reprenne à son compte la dette de la SNCF (sujet tabou dont tout le monde parle), on rétorque que Bercy ne veut pas en entendre parler ! Cependant, en 2017, bien que plutôt attentif, je n’ai pas souvenir d’un candidat dénommé M. Bercy aux élections présidentielles… Et pourtant, force est de constater que c’est lui qui gouverne ! Et M. Bercy travaille dur pour une poignée de mégabanques qui tient toute l’humanité par les bourses…

En vérité, le président Macron a tort de dire au personnel soignant qui réclame des moyens pour pouvoir s’occuper dignement des malades, que « l’argent, ce n’est pas magique ! ». D’abord, a-t-on envie de répondre, cela dépend pour qui… Chaque mois, la BCE n’injecte-t-elle pas des milliards d’euros dans un système financier moribond où l’argent tourne en rond sans créer ni emploi ni richesse… De la magie noire, quoi !

Ensuite, il a également tort de se considérer comme l’esclave de celui qui doit redevenir notre esclave à tous : l’argent ! Car l’argent, certes utile à faire circuler les richesses, ce n’est pas grand-chose, et même carrément rien du tout, si ce n’est un arrangement entre humains. Mais pour faire quoi ? Continuer le manège actuel, où la dette n’est que l’outil de domination d’une « caste cannibale », ou lancer un « pari sur l’avenir » permettant de construire en commun un avenir digne pour nos aînés et nos enfants ? Certes, on en est loin. Pourtant, depuis des siècles, nous, les peuples, nous nous sommes donné des Constitutions, nous avons érigé des Républiques pour nous mettre à l’abri des caprices des oligarques et autres potentats.

Rappelons qu’avant 1973, ce n’était ni M. Bercy ni M. Bruxelles qui dirigeaient la France, mais notre président de la République. La Banque de France, sous le contrôle du gouvernement, était autorisée à faire des avances au Trésor, non pas pour ripailler entre copains mais pour équiper la nation. Suivant les orientations du commissariat au Plan, le Trésor allouait des crédits d’investissement à des missions économiques d’intérêt général : équiper des services publics, aménager notre territoire, moderniser notre système de santé publique, notre agriculture et notre industrie. Et pour faire simple, dans le cadre d’une « économie dirigée », l’Etat français ne s’endettait pas auprès de banques privées à des taux d’intérêt insoutenables mais se faisait crédit à lui-même. Bien que cela ait plutôt bien marché, cette « magie blanche » a été bannie, car « contraire aux traités européens ! »

Chez S&P, nous pensons que c’est exactement à cela qu’il faut revenir ! Cela veut dire :

  • Une séparation stricte entre banques de dépôts/crédits et banques de marché ;
  • Un « jubilé des dettes », faisant le tri entre dettes légitimes qu’on s’engage à régler et dettes odieuses qu’on passera par pertes et profits ;
  • Une vraie Banque nationale dotée d’une capacité souveraine d’émission de « crédit productif ».

Ce n’est qu’ainsi qu’on se redonnera les moyens d’avoir un « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » (article 2 de notre Constitution), tout le reste n’étant que blabla ou démagogie.