Pétition : Trump et Poutine doivent se rencontrer au plus vite !

jeudi 24 mai 2018, par Karel Vereycken

Le Tsar Alexandre II et le Président américain Abraham Lincoln.

Le 21 mai, le fondateur et président de l’Université américaine de Moscou, le physicien nucléaire Edward Lozansky, et Jim Matras, ont publié un appel urgent dans le quotidien américain Washington Times pour que soit organisé, au plus vite, une rencontre entre les Présidents Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.

Pour les deux auteurs, il en va de la paix mondiale. Pour appuyer leurs propos, les auteurs présentent une photo montrant des statues que les Moscovites ont pu découvrir lors d’une exposition récente dans la capitale russe. Pour illustrer les précédents historiques de bonnes relations russo-américaines, elles montrent d’un coté le Président Abraham Lincoln serrant la main du Tsar Alexandre II, de l’autre la rencontre Reagan-Gorbatchev mettant fin à la « guerre froide ».

L’histoire n’est pas très connue. En 1861, Alexandre II promulgua la Réforme d’émancipation libérant tous les serfs (esclaves) en Russie. Le Président Abraham Lincoln en fit de même en 1863 en publiant sa Proclamation d’émancipation pour libérer tous les esclaves. Le Tsar donna alors au président Lincoln une aide inattendue : si l’Angleterre ou la France intervenaient activement dans la guerre civile américaine et aidaient le Sud, la Russie envisagerait une telle action comme une déclaration de guerre et prendrait le parti du Président Lincoln. Pour montrer qu’il ne plaisantait pas, il envoya une partie de sa flotte du Pacifique au port de San Francisco et une autre partie à New York.

Aussi bien Lincoln que le Tsar Alexandre II furent assassinés. Et lorsqu’un déséquilibré ouvrit le feu sur Reagan, celui-ci survécut par miracle. Une édition récente de l’Economist de Londres nous présente Poutine en tsar. Suivez mon regard…

Une page sur le site de la Maison de russie indique également qu’une pétition en ligne a été postée le 21 mai sur le site de la Maison-Blanche formulant la même demande : pour le bien de la paix mondiale, il est essentiel que Poutine et Trump se rencontrent au plus vite. Libre à vous de la signer !

Si la pétition recueille plus de 100 000 signatures, comme toute autre pétition citoyenne de cette nature, le Président américain est tenu d’y répondre.

Texte de l’article publié dans le Washington Times

Par Edward Lozansky et Jim Matras
21 avril 2018
Source

Le physicien nucléaire Edward Lozansky et sa femme.

Ce qui caractérise le demi-siècle qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, c’est des relations internationales dominées par la guerre froide entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. Cependant, chacun restait conscient que si cette rivalité devenait hors de contrôle, une guerre nucléaire annihilerait sans doute les deux pays, et, probablement l’humanité toute entière.

Les initiatives visant à mettre fin à la Première Guerre froide commencées à l’ère Reagan-Gorbatchev montrait le désir des deux cotés de mettre un terme à un affrontement inutile et dangereux.

C’était le sens même de la fameuse déclaration du Président Reagan également en accord avec son cœur :

Une guerre nucléaire ne peut pas et ne doit jamais être conduite. La seule chose qui compte pour nos deux pays disposant d’armes nucléaires, c’est d’assurer qu’elles ne seront jamais utilisées.

Les démarches de Washington et Moscou à l’époque ne se limitaient pas au contrôle des armements. L’objectif était avant tout de créer un sens mutuel de sécurité. Elles étaient également le reflet d’un désir sincère de terminer la confrontation politique hostile qui perdurait depuis les années 1940.

A l’époque, on espérait qu’avec la fin des combats idéologiques qui agitèrent le XXe siècle, l’Amérique et la Russie deviendraient des partenaires, et peut-être même des alliés. Un optimisme à toute épreuve faisait penser que « le long combat à l’ombre » serait fini et que les deux pays se concentreraient enfin sur la satisfaction de leurs besoins domestiques, à l’abri de toute menace d’extinction nucléaire.

Malheureusement, cela n’a pas eu lieu. Personne ne conteste qu’aujourd’hui la Seconde Guerre froide soit une réalité.