l’Ambassadeur de Russie à l’ONU souligne la contribution importante de l’Institut Schiller et de LaRouche

mercredi 27 février 2019

SE Vassily Nebenzia , ambassadeur de la Fédération de Russie au Conseil de Sécurité de l’ONU
Le conseiller de l’Ambassade de Russie aux Nations Unies, Theodore Strzhizhovskiy, lisant le discours de l’ambassadeur, SE M Vassily Nebenzia.

Voici le message adressé le 16 février dernier, par S.E. M. Vassily Nebenzia, Ambassadeur de la Fédération de Russie auprès des Nations-Unies, à la conférence internationale de l’Institut Schiller organisée ce jour à Morristown, New Jersey, sur le thème « Créons une nouvelle ère plus humaine pour l’humanité ».

Intitulée « Perspectives d’une coopération Est-Ouest : le point de vue de la Fédération de Russie », son intervention a été présentée par son conseiller Theodore Strzhizhovskiy.

Mesdames, Messieurs,

C’est un véritable plaisir pour moi d’être parmi vous aujourd’hui. Afin d’aborder le sujet de l’importance des relations américano-russes dans le monde aujourd’hui et de la contribution de l’Institut Schiller à leur amélioration, je me permets de vous faire lire ma déclaration.

Tout d’abord, mes hommages aux organisateurs, participants et invités de cette conférence. L’Institut Schiller est connu pour sa contribution importante à la compréhension des processus politiques internationaux et au développement d’approches nouvelles aux défis globaux. Les conférences organisées sous vos auspices sont des plateformes de discussions respectables, où les questions les plus brûlantes de notre époque peuvent être abordées sans la crainte d’une politisation excessive ou de tomber dans les clichés idéologiques.

Attristés par la nouvelle du décès de Lyndon LaRouche, fondateur et inspirateur de l’Institut Schiller, nous souhaitons exprimer nos plus sincères condoléances à Mme Helga Zepp-LaRouche ainsi qu’à sa famille, à ses proches et à ses collègues.

Nous sommes convaincus que ses élèves et amis ferons progresser le paradigme des relations internationales, politiques et économiques qu’il a proposé.
(Applaudissements)

Nous estimons que l’avènement d’une époque plus humaine ne sera possible que si le monde se dote d’un mode plus équitable et polycentrique de gouvernance. Cependant, nous avons été témoins récemment d’une tentative de faire voler en éclat l’architecture mondiale de sécurité et de remplacer des normes universelles acceptées de tous, par un ordre basé sur de nouvelles règles, mais des règles inventées au cas par cas, et souvent élaborées simplement en fonction d’intérêts géopolitiques de pays particuliers.

Les efforts menés par les gouvernements de certains pays pour imposer de façon unilatérale leur volonté à la communauté internationale, et à des Etats souverains particuliers en s’ingérant y compris dans leurs affaires intérieures, constituent un danger pour la stabilité globale.

A cet égard, il faut considérer l’utilisation de sanctions comme un outil pour faire pression et punir des pays ayant une politique indépendante.

La Russie est fière d’être le trait d’union entre l’Occident et l’Orient. Historiquement, nous avons mis en œuvre une politique étrangère polyvalente et développé des relations avec des pays étrangers dans un esprit de respect mutuel.

Dans un esprit d’ouverture, la Russie essaie, sur la base du droit international, d’aider à rechercher de solutions collectives aux problèmes globaux que doivent affronter tous les pays du monde.

C’est pourquoi que nous participons pleinement aux activités des Nations unies et du G-20, et contribuons aux plateformes permettant la meilleure interaction possible, par exemple l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC, successeur du Pacte de Varsovie), l’Union économique eurasienne (UEEA), la Communauté des Etats indépendants (CEI), l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ou encore les BRICS.

Un des piliers conceptuels de ce type de coopération a été proposé par le Président Poutine dans son initiative dite de « Grand Partenariat Eurasiatique » qui réunirait des Etats membres de l’UEEA, de l’OCS et de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN). Peut-être l’UE pourrait-elle en faire partie un jour.

L’année qui vient de s’écouler a été marquée par un nombre de pas décisifs en vue de mettre en œuvre ce projet : la Commission économique eurasiatique et l’ANASE ont signé un protocole d’entente essentiel à l’élargissement géographique et économique du Partenariat eurasiatique. L’adoption de la déclaration en faveur d’une intégration plus poussée au sein de l’Union économique eurasiatique permet désormais la mise en place de marchés communs enrichis par des coopérations dans des domaines tels que l’éducation, la recherche, la santé et le commerce.

L’UEEA et l’Initiative chinoise Une ceinture, Une route (ICR), permettent une plus grande intégration des projets d’infrastructures de transports sur la base contractuelle et juridique de l’accord sur le commerce et la coopération économique. La coopération bilatérale entre la Russie et la Chine prend également une dimension mondiale. La coordination effective de notre politique étrangère, y compris à l’ONU, est devenue un facteur décisif pour stabiliser la politique mondiale.

Nous sommes également engagés à renforcer nos relations avec un autre partenaire stratégique privilégié : l’Inde. Cet engagement a été renouvelé lors de la déclaration commune sur « un partenariat fiable Russie-Inde dans un monde qui change » adoptée lors du sommet bilatéral d’octobre.

Signalons également à ce propos, le sommet officieux Russie-Inde-Chine, qui a eu lieu à Buenos Aires en Argentine après douze ans d’interruption.

Evidemment, les relations entre la Russie et les Etats-Unis restent d’une importance cruciale pour la paix mondiale, puisqu’il s’agit de deux grandes puissances nucléaires disposant chacune d’un siège en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Toutes deux, nous partageons les défis auxquels nous devons faire face : terrorisme international, crises militaires et humanitaires, trafic de drogue, crime transnational ainsi que d’autres problèmes.

Notre intérêt commun de faire aboutir nos efforts conjoints dans ces domaines et bien d’autres, découle du fait qu’aussi bien Moscou que Washington ont intérêt de voir émerger un développement durable dans tous les pays du monde. La Russie comprend la responsabilité accrue qu’incombe aux deux puissances pour une paix globale et la sécurité mondiale. Nous avons indiqué à plusieurs reprises le fait que nous sommes prêts à normaliser les relations entre nos deux pays. Nous espérons la reprise d’un dialogue politique systémique avec nos partenaires américains, sur la base du respect et de la considération mutuelle des intérêts nationaux.

Nous sommes convaincus que le monde d’aujourd’hui n’a pas d’autre alternative que la coopération et la réalisation en commun de nos potentiels. C’est la seule voie qui pourrait, le cas échéant, conduire à l’avènement d’une époque plus humaine.

Nous souhaitons que cette conférence soit créative et puisse contribuer à la confiance mutuelle dans les affaires mondiales. Nous vous souhaitons un franc succès et espérons des échanges profonds et sérieux.

Merci,

Conférence de l’Institut Schiller le 16 février à Morristown au New Jersey. Sur le podium, de gauche à droite : Jason Ross de l’Institut Schiller Etats-Unis, le professeur John Gong de Beijing, Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès, Dennis Speed du Comité d’action de Lyndon LaRouche (LPAC), William Binney, ancien directeur technique de la NSA et Theodore Strzhizhovskiy, conseiller de l’ambassade de la Fédération de Russie,
Schiller Institute

Conférence de Morristown, New Jersey

Parmi les autres orateurs du premier panel de la conférence du 16 février 2019, notons la présence de :

  • Jacques Cheminade, président de S&P sur « Le monde à venir de Lyndon LaRouche » ;
  • John Gong, professeur d’économie à l’Université internationale de commerce et d’économie de Beijing sur « L’investissement chinois et les infrastructures américaines dans les relations sino-américaines » ;
  • William Binney, ancien directeur technique de la NSA, sur la fraude du « Russiagate ».