Au G-7 la France tente de réduire les tensions

jeudi 29 août 2019, par Christine Bierre

Lors de la réunion du G7 organisée à Biarritz en ce weekend du 24 au 26 août, on ne s’attendait pratiquement à aucun progrès en raison des profonds désaccords entre les participants sur tous les sujets.

Bien que les thèmes des discussions annoncés pour ce Sommet aient soigneusement évité les dossiers les plus épineux de l’actualité mondiale (krach financier, nouvelle course aux armements, etc.), Emmanuel Macron avait réservé quelques surprises de taille à ses hôtes. Invoquant le rétablissement d’une approche multilatérale pour résoudre les conflits, il avait fait venir à Paris, avant et pendant le Sommet, les acteurs clés des principales crises mondiales, pour des discussions franches avec lui et les autres dirigeants du G7.

Ainsi, le lundi 19 août, Poutine était là pour tenter de progresser sur la crise ukrainienne et iranienne, notamment. Le ministre des Affaires étrangères iranien et le Premier ministre indien Modi étaient aussi de la partie. Ce dernier arriva le 22 août pour un entretien avec Macron avant le sommet.

Difficile d’imaginer que le Cachemire n’ait pas été évoqué à cette occasion, ou que la crise libyenne n’ait pas été abordée avec le président égyptien Al-Sissi, principal parrain du général Haftar.

En quête de popularité nationale, et profitant du vide de pouvoir créé par un Trump embourbé dans sa guerre commerciale avec la Chine et son offensive malencontreuse contre l’Iran, Macron décida d’endosser le costume gaulliste pour jouer au médiateur indépendant entre l’Est et l’Ouest et entre le Nord et le Sud.

Résultat ? Donald Trump, que Macron avait informé de la présence de ses visiteurs, arriva de bonne heure pour être mis au courant des rencontres que le président français avait eues avec Poutine et Modi. C’est sur l’Iran que les négociations ont peut-être progressé le plus. Dans le feu de l’action, Macron échangea par téléphone avec le président iranien Rohani, qui se dit prêt à rencontrer Trump. Bien que celui-ci ait considéré qu’il était encore trop tôt, il a tout de même temporisé, reconnaissant que l’Iran n’est plus le même pays qu’il y a deux ans, lorsque les services de renseignement américain l’accusait d’être impliqué dans 18 conflits et dans le terrorisme international. Macron proposa à Trump d’autoriser à nouveau l’Iran à vendre son pétrole à la Chine et au Japon, en échange d’un nouvel engagement de sa part de renoncer au nucléaire militaire.

Autres négociations en cours, celle de la taxe imposée par Macron sur les GAFAM, qui a provoqué la colère de Trump et sa menace de riposter par un impôt symétrique contre les vins français, et, bien sûr, les feux de forêt en Amazonie. En dépit des insultes échangées entre Macron et Bolsonaro, le G7 décida de créer un fonds de 20 millions de dollars pour aider les pays d’Amazonie à lutter contre la déforestation. Enfin, Macron a plaidé pour mettre fin à la guerre commerciale avec la Chine, dont les effets sur l’économie mondiale pourraient être dévastateurs.

Le monde n’a nul besoin de la City de Londres,
mais bien de la Chine et de la Russie

Le 23 août, Trump avait déclaré : « Nous n’avons pas besoin de la Chine, franchement, nous serions bien mieux sans elle ! » Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller, a immédiatement réagi en affirmant qu’il est objectivement faux de penser que les Etats-Unis et le monde puissent résoudre leurs problèmes économiques sans la Chine et sans son Initiative une ceinture, une route, tout comme il serait objectivement impossible de résoudre les problèmes stratégiques de la planète sans la Russie. Les pressions exercées par l’entourage de Trump sur ces questions doivent être combattues, car elles auront un effet dévastateur sur la campagne pour sa réélection.

Selon Mme Zepp-LaRouche, le président américain doit agir, au contraire, dans le sens d’une alliance entre les quatre grandes puissances, Inde, Russie, Chine, Etats-Unis, comme le proposait son mari Lyndon LaRouche, décédé en février dernier.