Helga Zepp-LaRouche - Contre l’éco-dictature, un nouveau paradigme

lundi 30 septembre 2019, par Helga Zepp-LaRouche

Message enregistré d’Helga Zepp-LaRouche, présidente du parti allemand Büso, pour les Journées de Mobilisation de Rentrée de Solidarité & Progrès le samedi 21 septembre 2019.

A l’heure où certains dirigeants européens rêvent d’une Europe "empire" et où les 130 plus grosses banques poussent à la fraude de la "croissance vert" (synonyme pour eux de dépopulation), il serait temps de se rendre compte qu’un nouveau paradigme de relations internationales est possible, autour des Nouvelles Routes de la soie, et que l’effondrement de la société n’est pas inéluctable.

Transcription du message d’Helga Zepp-LaRouche.

Cher Jacques, chers amis de Solidarité & Progrès,

J’aurais beaucoup aimé participer en personne à cette conférence, et je vous promets d’être présente la prochaine fois.

Permettez-moi de commencer par de très bonnes nouvelles. Le monde n’est pas tel que le pensent la plupart des Européens. En effet, il a beaucoup changé, et continue d’évoluer très rapidement vers ce à quoi Lyndon LaRouche a œuvré toute sa vie.

Un nouveau paradigme de relations internationales est en train d’émerger, dans lequel des pays redéfinissent complètement leurs relations en se rapprochant davantage des principes de la Charte des Nations unies : respect de la souveraineté et du système social de chacun, intérêt de l’autre.

En réalité, les principes de la Paix de Westphalie sont incarnés dans les Nouvelles Routes de la soie de la Chine à travers l’idée d’une coopération gagnant-gagnant.

Ce qui arrive maintenant avec ces nouvelles alliances n’est absolument pas ce que les médias et les politiciens européens vous en disent, en parlant de « modèles autoritaires » ou de « dictatures ».

A l’échelle mondiale, on voit apparaître toute une série d’organisations nouvelles : l’Initiative une ceinture, une route (ICR), l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), les BRICS, la coopération Sud-Sud (The Global South). Tous ces pays et organisations avancent vers un nouvel ordre économique mondial plus juste. Et si vous regardez la trajectoire que prend leur développement, elle se dirige vers le haut. Leur objectif est de réduire la pauvreté. La plupart de ces pays travaillent à l’émergence d’une classe moyenne et se concentrent sur l’innovation, le plus haut niveau de technologie, afin d’engendrer des sauts qualitatifs permettant d’accéder aux conceptions scientifiques et technologiques les plus avancées.

Regardez simplement ce que la Chine est en train de faire : ils viennent de présenter le prototype d’un train à sustentation électromagnétique (maglev) capable d’atteindre 600 km/h. Une fois développée, cette avance technologique permettra de réduire l’écart entre leurs trains à grande vitesse, qui vont déjà à 350 km/h et bientôt 400, et leur trafic aérien. C’est un mode de transport complètement différent qui est en cours d’élaboration, et que la Chine compte partager avec les autres pays en développement.

Ainsi, l’ICR a été, dès le départ, ouverte à tout pays désireux d’y participer. Quelle fut la réponse de l’Europe, et de certains politiciens européens ? Eh bien, ils se sont catégoriquement accrochés à l’ancien paradigme, comme le ministre français de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui, en novembre dernier, affirmait dans le Handelsblatt que l’Europe devait devenir un « empire » pour se défendre face aux autres empires que sont les Etats-Unis, la Chine et la Russie ! Ce que proposent des gens comme lui et aussi, malheureusement, en partie le président Macron, ainsi que la nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, c’est une Europe intégrée, une union bancaire, une union du marché des capitaux, et même une armée européenne. De son côté, Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre de Belgique, a déclaré lors d’une réunion des libéraux-démocrates en Grande-Bretagne, que le monde à venir serait une compétition, non pas entre nations mais entre empires : l’empire de Chine, des Etats-Unis, de l’Inde, de Russie, et naturellement, il conclut : la Grande-Bretagne doit rester dans l’Europe et être un empire.

Il y a des années, Lyndon LaRouche (1922-2019) disait qu’il n’y a qu’un seul empire sur cette planète, et c’est l’Empire britannique, non pas celui de la population britannique, mais celui du système monétariste international, et que ce système doit prendre fin. Parce que c’est le seul qui soit aujourd’hui sur le point de se transformer en dictature, une dictature de type éco-fasciste.

Le 15 juillet, lors de son discours à Strasbourg, Ursula von der Leyen annonça que durant ses cent premiers jours [en tant que présidente de la Commission de l’UE], elle mettrait en œuvre un New Deal vert pour l’Europe et qu’elle édicterait une loi européenne pour le climat, fixant les objectifs pour 2050.

Hier, le « cabinet climat » allemand a annoncé un régime très strict, imposant des règles sur chaque aspect des transports, des bâtiments, de l’agriculture, et si ces acteurs ne remplissent pas leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2, il y aura des sanctions. Tout sera entièrement supervisé et contrôlé : une éco-dictature à part entière. Le but est d’inciter et de pousser les gens à changer de comportement. Ils sont censés accepter une réduction de leur niveau de vie, et même de leur espérance de vie. Et bien sûr, cela implique la fin de tout espoir pour les pays en voie de développement.

D’ores et déjà, cette vision d’une éco-dictature est parfaitement illusoire. C’est un cauchemar utopique. Parce que le système financier est sur le point d’exploser, de manière bien plus violente qu’en 2008. Au cours des trois derniers jours, la Réserve fédérale a dû intervenir avec plus de 200 milliards de dollars, et la dernière fois que cela s’est produit, c’était à la veille de la crise de 2008.

Or, certains cercles financiers considèrent qu’en canalisant 100 milliards de dollars dans la finance verte, ils pourront éviter le krach financier, qu’il y aura une croissance verte et que, lentement mais sûrement, ils réduiront la population mondiale, comme l’a dit Schellnhuber (fondateur de l’Institut Potsdam pour la recherche sur le climat) à 1 milliard de personnes, voire à un demi-milliard, comme l’a écrit le mentor de Greta Thunberg, Kevin Anderson !

Bref, tout cela est complètement absurde et ne peut que mener à une catastrophe.

La seule façon de sauver le monde a été résumée par Lyndon LaRouche sous la forme de ses « Quatre principes » :

  1. une séparation bancaire de type Glass-Steagall ;
  2. une banque nationale dans chaque pays ;
  3. un Nouveau Bretton Woods comme système de crédit ;
  4. un programme à marche forcée pour la fusion et la coopération spatiale.

Ce que le président Poutine a récemment proposé – l’idée d’une intégration de Vladivostok à Lisbonne – peut sembler un projet improbable, mais dans les conditions de bouleversement que nous vivons, cela peut s’avérer être la seule solution. Cela pourrait arriver beaucoup plus vite qu’on ne le pense. Soulignons que cela doit impérativement inclure les Etats-Unis, car on ne peut envisager une Europe, ou même une Eurasie, opposées aux Etats-Unis, mais nous devons au contraire établir un niveau de coopération plus élevé, basé sur la vision de Lyndon LaRouche. On ne peut voir la solution que du point de vue du sublime de Schiller, une approche reprise par Lyn : on doit se placer au niveau de la coïncidence des opposés, partant de l’hypothèse que l’humanité forme un tout indivisible et que de ce point de vue supérieur, on parviendra à résoudre le problème qui ne pouvait être résolu à un niveau inférieur. Certains pensent sans doute que cette approche n’est pas réaliste, mais rappelez-vous les polémiques de Lyn contre les « gens réalistes ».

Pensez maintenant aux nombreuses idées que Lyn a mises en avant depuis des décennies, et que les gens ont soit rejetées soit ridiculisées : combien d’entre elles sont effectivement en train de devenir réalité ?

Le « Nouvel ordre économique mondial » (NOEM) est en marche : 130 nations adhèrent à la Nouvelle Route de la soie. La proposition de Lyn pour un programme spatial, qui est également celle de Jacques Cheminade, devient elle aussi réalité ! Les Etats-Unis ont le programme Artemis, visant à envoyer une femme et un homme sur la Lune, puis à lancer des missions habitées vers Mars. La Chine a la série de programmes spatiaux Chang’e-4, -5, -6, qui ont déjà posé un rover et un alunisseur sur la face cachée de la Lune. L’année prochaine, les Chinois vont commencer une mission spatiale pour voir si la « terraformation » est possible sur Mars. Avec son propre programme Chandrayaan, l’Inde va bientôt rattraper les autres. L’ESA représente vraiment le meilleur de l’Europe, parce qu’orientée vers l’avenir.

Quand Lyn a proposé tous ces programmes, ils n’avaient rien d’arbitraire, mais ils étaient basés sur ce que Nicolas de Cues appelle la « prescience » : si vous cherchez quelque chose, vous devez savoir en amont ce que vous cherchez, sinon vous ne saurez pas si ce que vous avez trouvé est effectivement ce que vous cherchiez !

Les programmes mis en avant par Lyn s’appuyaient tous sur ce type de prescience, sachant ce que sont les lois de l’univers, et ils ont été conçus pour répondre exactement à cela. Il disait qu’en tant qu’humanité, nous ne sommes pas des terriens, nous sommes une espèce faite pour voyager dans l’espace. C’est ce que Krafft Ehricke appelait « l’impératif extra-terrestre ». Par conséquent, le futur de l’humanité ne revient pas à Greta, ni à toutes les Greta de ce monde, mais aux astronautes.

Lyndon LaRouche, dans son célèbre discours du 12 octobre 1988 à l’Hôtel Kempinski, dans lequel il avait anticipé la réunification allemande, avec Berlin redevenant la capitale de l’Allemagne (ce que personne n’a cru sur le moment, mais qui est arrivé un an après), dans ce magnifique discours, Lyn disait : « Comme Schiller, je crois que chaque être humain qui aspire à devenir ‘une belle âme’ doit être un vrai patriote et un citoyen du monde. »

J’ajouterai simplement : il doit être un patriote, un citoyen du monde et un citoyen de l’espace, car l’Age de la Raison s’inscrit dans les étoiles.