Hong-Kong, Impeachment contre Trump : deux tentatives de changement de régime

vendredi 4 octobre 2019

Chronique stratégique du 4 octobre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Alors que le krach est imminent, l’empire financier offshore de Londres et Wall Street tente de garder la main en fomentant simultanément deux « changements de régime » dans les deux principales puissances mondiales : la Chine, via Hong-Kong, et les États-Unis, via la procédure de destitution contre Trump.

À Hong-Kong, les contestataires n’avaient pas caché leur intention d’éclipser les célébrations du 70e anniversaire de la République populaire de Chine. Ainsi, les manifestations du 1er octobre à Hong-Kong ont dégénéré en de violentes émeutes, aboutissant au drame de ce jeune homme de 18 ans blessé par balle par un policier. Comme l’a montré le South China Morning Post (SCMP), le jeune homme en question – dont l’état de santé s’est stabilisé – faisait partie d’un groupe d’anarchistes ultra-violents qui, armés de barres de fer et de marteaux, tentaient de passer à tabac un policier qui se trouvait à terre. Un autre officier de police lui est venu en aide et, attaqué à son tour, il a sorti son arme et tiré dans un acte d’auto-défense.

Le SCMP rapporte également que dès la nuit tombée, les émeutiers ont déterré des pavés, bloqué des rues, provoqué des incendies, vandalisé des stations de métro et attaqué des entreprises liées à la Chine continentale. 30 policiers et 137 manifestants ont été hospitalisés. Autant pour le conte de fée des manifestations « pacifiques » et « pro-démocratiques » propagé par les médias depuis plusieurs mois…

Coup d’État

Concernant la procédure d’Impeachment contre Donald Trump, l’enfumage tourne à fond des deux côtés de l’Atlantique. « Plus j’en apprends chaque jour, plus j’en viens à la conclusion que ce qui se passe n’est pas une destitution, mais un coup d’État », a twitté le président américain mardi soir.

L’hystérie des Démocrates et de leurs alliés médiatiques trouve sa source autant dans la volonté de virer l’actuel locataire de la Maison-Blanche que dans celle de mettre un coup d’arrêt à l’enquête du procureur général des États-Unis William Barr sur le « Russiagate ». Ce dernier point, qui est soigneusement évacué du flot d’informations, est essentiel à comprendre : car l’enquête de Barr menace de mettre en lumière l’ensemble des réseaux ayant orchestré la chasse aux sorcières contre Trump, parmi le FBI, le Département de la Justice, le clan Obama-Clinton, en passant par les services secrets britanniques.

Suite à la dernière salve du New York Times concernant les pressions que le président américain aurait exercées sur le Premier ministre australien Scott Morrison, le sénateur républicain Lindsey Graham a dénoncé cette tentative d’étouffer l’enquête du procureur général : « Barr devrait pouvoir parler à l’Australie, à l’Italie et au Royaume-Uni, a-t-il déclaré sur Fox News TV, afin de déterminer si leurs services secrets ont travaillé avec les nôtres pour lancer une opération de contre-renseignement sur la campagne de Trump ».

Et d’ajouter : « Si vous vous inquiétez d’une ingérence étrangère dans nos élections, vous devriez vous inquiéter du fait que le Parti démocrate ait embauché Christopher Steele. Est-ce que le lanceur d’alerte est lié à la Communauté du renseignement, cette vieille communauté du renseignement corrompu jusqu’à la moelle ? »

Ces derniers jours, William Barr et le procureur John Durham se trouvaient justement à Rome, pour s’entretenir avec les responsables des services de renseignement intérieur et extérieur italiens, dont certains agents sont soupçonnés d’avoir participé, en 2016, avec des agents australiens et britanniques, à une opération visant piéger George Papadopoulos, à l’époque membre de l’équipe de campagne de Trump. Le but était de le pousser à dire qu’il y avait collusion entre Trump et la Russie, de façon à justifier des procédures de mise sous écoute.

Impeachment, Ukraine, Hong-Kong, mêmes réseaux

La personne qui a « alerté » sur la conversation téléphonique entre le président américain et son homologue ukrainien n’a rien d’un « lanceur d’alerte », comme l’a souligné Stephen Miller, un collaborateur de Donald Trump. Il s’agit plutôt d’un agent de « l’État profond », dont on sait qu’il travaille à la CIA et qu’il a reçu le soutien de l’inspecteur général de la direction du renseignement national Michael Atkinson.

De plus, comme il l’admet lui-même dans son rapport, il n’a pas obtenu ses renseignements de « première main », n’ayant pas assisté à la conversation. Sa principale source, référencée en note de bas de page, est un rapport d’enquête publié le 22 juillet par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP). Ce que ne précise pas la note, c’est que l’enquête avait été menée conjointement avec BuzzFeed News, le site d’information américain qui avait publié début 2017 le dossier salace contre Trump concocté par l’ « ex » agent du MI6 britannique Christopher Steele.

L’OCCRP dispose de 45 centres d’investigation « à but non lucratif » dans 34 pays différents. Comme le montre son site internet, elle est liée à plusieurs organisations qui forment le cœur de la machine anglo-américaine de changement de régime et de « révolutions de couleur » : l’Open Society Foundation de George Soros – présentée comme le second contributeur financier de l’OCCRP —, l’United States Agency for International Development (USAID), Google, le National Endowment for Democracy (NED), le Rockefeller Brothers Fund et le Bureau démocratie, droits de l’Homme et travail du Département d’État américain.

Ce sont ces réseaux qui ont orchestré le coup d’État néo-nazi en Ukraine en 2014, suite au refus du président Yanoukovich de signer l’accord de libre-échange avec l’Union européenne. Ce sont eux également qui tentent de déstabiliser la Chine à travers les manifestations de Hong-Kong (lire notre chronique du 20 septembre : La machine à révolution de couleur s’attaque à la Chine).

Acculés par l’état de banqueroute du système financier transatlantique, ils tentent aujourd’hui le tout pour le tout, quitte à pousser le monde vers le chaos et la guerre. Le but étant d’empêcher que les nations – et en premier lieu les États-Unis, la Russie et la Chine – ne reprennent en main leur destin et s’associent pour engager une refonte de l’architecture économique mondiale posant les bases d’une « détente, entente et coopération ».

Vous venez de lire notre chronique stratégique « Le monde en devenir ». ABONNEZ-VOUS ICI pour la recevoir sans limitation. Vous aurez également accès à TOUS les dossiers de ce site (plus de 400 !)...