Impeachment contre Trump : un boomerang qui se retournera contre les Démocrates

mercredi 6 novembre 2019

Chronique stratégique du 6 novembre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Le 31 octobre, dans un vote purement partisan, la Chambre des représentants américaine a voté avec 232 votes favorables et 196 votes contre l’ouverture d’une enquête en vue de la destitution du président Trump. Quoi que l’on pense de ce dernier, il s’agit bien d’une tentative de coup d’État contre la présidence américaine par ce que certains nomment « l’État profond » (Deep State), qui représente en réalité la communauté du renseignement anglo-américain liée à Wall Street et la City de Londres.

Des Démocrates aux abois

A l’heure du krach financier et du soulèvement des peuples contre la dictature financière, le Parti démocrate démontre, en s’engageant dans cette procédure, qu’il a perdu tout contact avec la réalité, et qu’il n’a plus rien à proposer pour résoudre les problèmes sociaux et économiques de la population américaine. Nancy Pelosi, la dirigeante de la majorité démocrate de la Chambre, qui s’opposait jusqu’ici à la destitution, estimant une telle démarche suicidaire pour les Démocrates, s’est pliée à la volonté des milliardaires qui contrôlent le parti, et en particulier George Soros, qui n’a jamais autant arrosé les élus du Congrès (16 millions de dollars pour le troisième trimestre, soit le triple du premier trimestre).

Ce dont ne parlent pas les médias français, qui prennent intégralement leur source dans la presse américaine anti-Trump, c’est que les Démocrates et leurs alliés jouent une course contre la montre vis-à-vis de l’enquête criminelle menée par le Département de la Justice (DOJ), et qui met potentiellement en cause les plus hauts responsables de l’administration Obama – notamment l’ancien directeur de la CIA John Brennan, l’ancien directeur du FBI James Comey, l’ancien directeur du renseignement national James Clapper, Hillary Clinton et Barack Obama lui-même.

Les médias ne parlent pas non plus des conséquences d’une destitution de Trump, qui porterait son vice-président Mike Pence au pouvoir, un « chrétien sioniste » va-t-en-guerre de la pire espèce, et ferait ainsi sauter les quelques garde-fous qui ont préservé le monde d’une escalade militaire depuis trois ans.

Les trois étapes d’un « coup d’État »

L’action des Démocrates ne représente que la troisième phase d’un processus qui en réalité a débuté dès le lancement de la candidature de Donald Trump en 2015, et dont l’initiative revient aux services britanniques, comme nous l’avons documenté ICI.

1. La première étape, qui a impliqué une complicité entre les services secrets britanniques, le FBI, le DOJ et le Comité national démocrate (DNC), visait à empêcher l’élection de Trump et à garantir celle d’Hillary Clinton.

2. L’ « enquête russe » (ou « Russiagate »), conduite par le procureur spécial Robert Mueller (qui, rappelons-le, avait fait partie du cabinet noir contre Lyndon LaRouche dans les années 1980) a constitué la seconde étape, censée mener à la procédure de destitution. Mais, incapable de trouver une quelconque preuve, Mueller s’est trouvé forcé de rendre au printemps un rapport exonérant le président américain de tout soupçon de « collusion » entre sa campagne électorale et la Russie.

3. Enfin, cinq mois après cet échec, les Démocrates se lancent dans la destitution, sur un motif qui n’a plus rien à voir avec ce qui a motivé la chasse aux sorcières pendant deux ans. Ils s’appuient sur un prétendu « lanceur d’alerte » accusant le président américain d’avoir soumis le nouveau président ukrainien Volodymyr Zélensky, lors d’une conversation téléphonique le 25 juillet 2019, à un chantage sur l’aide militaire américaine en échange d’une enquête sur Joe Biden, l’ancien vice-président d’Obama, et son fils Hunter Biden, impliqué dans un scandale de corruption au sein de l’entreprise gazière ukrainienne Burisma.

Un lanceur d’alerte « fait maison »

Non seulement la publication par la Maison-Blanche du verbatim de la conversation entre Trump et Zélensky a démontré qu’il n’y avait aucun « quid pro quo », mais l’on sait maintenant que le gouvernement ukrainien avait ouvert une enquête sur Hunter Biden (le fils de John Biden) et Burisma en mars 2019, soit plusieurs mois avant cette conversation, comme l’a montré le journaliste John Solomon, dans un article paru le 31 octobre.

A cela s’ajoute la révélation explosive du journaliste d’enquête Paul Sperry, sur le site RealClearInvestigations, concernant l’identité du « lanceur d’alerte ». Sperry affirme ce que tout Washington, selon lui, savait déjà : il s’agirait d’Eric Ciaramella, un analyste de la CIA qui a travaillé pour… Joe Biden et Susan Rice sur l’Ukraine, sous la présidence Obama. Un conflit d’intérêt un peu gênant.

D’autant que pendant ce temps, dans une prison britannique, on tue à petit feu le lanceur d’alerte Julian Assange du site Wikileaks, un homme qui tient en mail une partie des preuves démontrant que l’ensemble de l’opération du Russiagate est une fraude — lire notre chronique du 19 avril 2019 : « Julian Assange : l’un des trois hommes qui en sait trop sur le Russiagate ».

Le boomerang du Russiagate

La tentative désespérée des Démocrates, qui n’aurait aucune chance d’aboutir sans l’aide de la machine médiatique, doit être considérée à l’aune des progrès de la contre-enquête ordonnée par le ministre de la Justice William Barr. En mai 2019, ce dernier a chargé le procureur John Durham, une figure très respecté pour son intégrité, d’ouvrir une procédure pénale sur les origines du Russiagate, ce qui menace de mettre en lumière l’ensemble les réseaux anglo-américains qui ont tenté d’empêcher l’élection de Trump puis de saboter sa présidence.

Cette procédure, qui n’était au départ qu’une enquête, est passée au stade de procès fin octobre, ce qui signifie que Durham aura désormais carte blanche pour citer des témoins à comparaitre et les inculper, y compris devant un « Grand Jury ». James Clapper, qui sent le vent du boulet se rapprocher, n’a pas hésité, lors d’un entretien avec CNN, à rejeter la responsabilité sur son ancien supérieur… Barack Obama.

De plus, l’inspecteur général du DOJ, Michael Horowitz, s’apprête à rendre son rapport sur l’enquête distincte qu’il a menée pour déterminer si le FBI a enfreint la loi lorsqu’il a demandé à la cour de surveillance l’autorisation de surveiller des conseillers de l’équipe de campagne de Trump en 2016.

Un enjeu de guerre ou de paix

La question de la destitution de Trump n’est pas un simple enjeu de politique intérieure américaine : cela va déterminer l’orientation du monde, selon que le parti de la guerre parviendra ou non à reprendre en main la Maison-Blanche.

Trump dit vrai lorsqu’il dénonce les manœuvres du « complexe militaro-industriel » visant à saboter systématiquement toutes ses initiatives destinée à rétablir de bonnes relations avec la Russie et la Chine.

Avec l’abandon des traités de régulation des armes nucléaires ABM et FNI, et l’expiration en 2021 du traité START, il ne restera bientôt plus aucun frein à une nouvelle course aux armements. Les responsables russes n’ont cessé ces derniers temps de mettre en garde contre cette dérive.

Nos alliés du Comité d’action de Lyndon LaRouche (LPAC) sont mobilisées pour empêcher l’aboutissement de ce coup d’État ; non pas pour défendre Trump tel qu’il est, mais pour le pousser à se libérer des griffes de l’Empire financier britannique — y compris de son avatar Steve Bannon —, en engageant une véritable refonte du système financier international, par le retour aux principes de la séparation bancaire et du crédit public, les deux piliers du New Deal de Franklin Roosevelt.

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