Pourquoi il faut fermer les Bourses européennes

mardi 17 mars 2020, par Jacques Cheminade

Déclaration de Jacques Cheminade - Paris, le 17 mars 2020. Les Bourses européennes auraient dû être fermées plus tôt mais il est encore temps de le faire de toute urgence. En effet, ce qui apparaît sur nos écrans ne sont plus des bourses sur lesquelles les entreprises se procurent des fonds pour investir mais des casinos financiers rendus fous par les virus algorithmiques et la perfusion de fausse monnaie. Un tripot est un tripot : gonflées démesurément et artificiellement depuis 2008 et maintenant soumises à un sauve-qui-peut, les Bourses sont livrées aux requins qui pêchent en eau trouble. Leur effet sur l’économie physique, productive est destructeur, en imposant le jeu financier à court terme contre l’intérêt des peuples et des entreprises qui ne sont pas financières.

Aujourd’hui, des mesures ont été prises en France pour reporter les échéances de crédit des entreprises et leur permettre de décaler leurs charges sociales et fiscales. C’est nécessaire pour permettre à l’économie de continuer à fonctionner. Cependant, si l’on n’impose pas un coup d’arrêt au jeu financier, les centaines de milliards déversés sur les « marchés » aboutiront à un gigantesque renflouement de spéculateurs financiers et d’un système bancaire complices de l’oligarchie. Ce « remède » ne ferait qu’aggraver le mal, jusqu’à rendre la maladie létale.

Fermer les Bourses est donc une mesure de sauvegarde et de salut public, comme les Etats-Unis l’ont fait sous Roosevelt et après le 11 septembre. Sauf qu’aujourd’hui la situation est potentiellement bien plus grave. C’est pourquoi cette fermeture doit être un signe fort de changement de direction de la société, d’un changement de paradigme.

La fermeture des Bourses doit s’accompagner d’une réunion des principaux dirigeants du monde, pas dans le cadre du G7 qui est un rebut de la guerre froide, mais avec la Russie, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis qui seuls peuvent en unissant leurs forces imposer un changement. La France, dans notre inspiration historique, républicaine et gaullienne, peut et doit jouer le rôle de médiateur, inspirateur et catalyseur. Pour être crédible, si les autres pays européens ne veulent pas fermer leurs Bourses, nous devons fermer la nôtre. Nous sommes à l’un de ces moments de l’histoire où, en ayant recours à l’effet de levier, une souris intelligente peut faire bouger des éléphants.