Le NY Times crée l’infox pour empêcher l’entente Trump-Poutine

vendredi 3 juillet 2020

Chronique stratégique du 3 juillet 2020 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Le New York Times et le Guardian de Londres ont publié le même jour des « révélations » sur les Talibans soudoyés par la Russie pour assassiner des soldats américains en Afghanistan. Dans leur volonté de saboter toute possibilité d’une détente entre les États-Unis et la Russie, les milieux néoconservateurs sont prêts à tout, quitte à être pris en flagrant délit de fabrication d’infox.

Série B made in néocons

Dans la série « La Russie contrôle le monde », après « les Russes veulent envahir l’Europe », « Le Kremlin a assassiné des citoyens britanniques » et « Poutine a mis Trump au pouvoir », vous allez adorer le dernier épisode, dont les dignes producteurs sont le New York Times et le Guardian de Londres. Le 27 juin, les deux grands quotidiens ont publié un rapport affirmant, de source anonyme venant soi-disant des services de renseignement, que les services secrets russes auraient payé des militants et criminels talibans en Afghanistan pour assassiner des soldats américains et britanniques.

Cette opération serait le fait de l’unité 29155 du GRU, chargée par le Kremlin de mener ni plus ni moins qu’une « campagne de déstabilisation de l’Occident, à travers des subversions, des sabotages et assassinats ». Selon le Guardian, cette unité serait la même qui avait empoisonné l’ex-agent secret Sergei Skripal en 2018. Les fans de James Bond en ont pour leurs mirettes. Le quotidien ose même suggérer que Boris Johnson et sa prédécesseure Theresa May, tenaillés par la peur de froisser Donald Trump, auraient fait supprimer un rapport du Comité sur le Renseignement et la Sécurité concernant les opérations russes en Grande-Bretagne, démontrant que le président américain serait sous le contrôle de la Russie.

Immédiatement, les néocons, de sensibilité démocrate comme républicaine, rejoints par l’OTAN, se sont sentis un nouveau souffle, et l’on a vu la présidente du groupe Nancy Pelosi, le candidat démocrate Joe Biden, l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, le sénateur républicain Lindsay Graham et la députée républicaine Liz Cheney (fille de Dick Cheney), se lever tous comme un seul homme pour dénoncer la faiblesse de Trump face à la Russie. De son côté, la presse française a démontré, s’il le fallait, en colportant sans aucun discernement l’histoire insensée du New York Times, qu’elle n’était plus que le perroquet des services anglo-américains les plus malfamés.

Dans le viseur : la rencontre Trump-Poutine

Suite à la publication des deux articles, le ministère russe des Affaires étrangères a immédiatement dénoncé une infox qui, en plus d’être grotesque, est révélatrice de l’amateurisme des agences de renseignement américaines qui, « au lieu d’inventer quelque chose de plausible, recourent à de telles absurdités. (…) Une fois de plus, que peut-on attendre d’autre de services de renseignement qui ont plongé [l’Afghanistan] dans la guerre pendant vingt ans ? »

De son côté, la Maison-Blanche et même le Pentagone ont démenti l’idée selon laquelle ces « révélations » faisaient consensus dans la communauté du renseignement. « Les renseignements viennent de me rapporter qu’ils n’avaient pas considéré cette info comme crédible, et qu’ils avaient décidé de ne pas m’en parler », a tweeté Trump le 28 juin.

Cette nouvelle attaque contre la Russie survient au moment même où Donald Trump met la pression pour accélérer le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, auquel s’opposent les faucons de guerre et l’OTAN. Car la fin de la guerre dans ce pays ouvrirait la possibilité d’un large développement régional impliquant la Chine, le Pakistan et l’Inde – un véritable casus belli pour les partisans de la vision géopolitique de Lord Mackinder, qui gangrène les institutions militaires et sécuritaires anglo-américaines depuis trop longtemps, et pour qui le maintien dans le chaos et l’instabilité de l’ensemble de la région de l’Asie du Sud-Ouest est la garantie de la sauvegarde des intérêts de l’Empire.

Replaçons cet événement en perspective : en janvier, suite à l’assassinat par les États-Unis du général iranien Soleimani, la présidente de l’Institut Schiller Helga Zepp-LaRouche a lancé un appel aux dirigeants américain, russe et chinois à se rencontrer d’urgence afin de se concerter pour sauver la paix mondiale. Quelques jours plus tard, à Jérusalem, le président Poutine a proposé de réunir les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies – États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine. Semaine après semaine, au fil de la crise sanitaire, le président russe n’a cessé de remettre cette idée sur la table, affirmant que cela permettrait d’unir les efforts pour vaincre la pandémie et remettre sur pied l’économie mondiale.

Les 25 et 26 avril, puis le 27 juin, lors des visio-conférences internationales de l’Institut Schiller, des représentants de la mission permanente de la Fédération de Russie auprès des Nations unies ont fait des interventions remarquées. Ce faisant, ils ont reconnu l’importance de l’effort mené en parallèle par l’Institut Schiller de Helga Zepp-LaRouche, en faveur d’un nouveau paradigme de coopération entre nations autour des objectifs communs de l’humanité.

Autant de bonnes raisons pour les cercles impérialistes de Londres et de Washington pour vouloir jeter de l’huile sur le feu…

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