Brèves

« Mains propres » en France et mise en garde de Jacques Cheminade

jeudi 13 janvier 2000

La vie politique en France est actuellement marquée par le fait que tous les partis politiques, de l’extrême droite à l’extrême gauche, sont frappés par toutes sortes de scandales. Au niveau des dirigeants, certainss ont déjà été condamnés, d’autres sont sur le point d’être jugés. De puissants juges, s’appuyant sur des délations anonymes, mènent une offensive judiciaire à l’encontre des principaux dirigeants et partis politiques, de la même façon qu’avaient été menées en Italie les opérations « mani pulite ». Comme la conduite des élites politiques françaises ces vingt dernières années est loin d’être exemplaire, il n’est pas trop difficile de trouver des éléments permettant d’ouvrir des poursuites judiciaires.

Le dirigeant du PC Robert Hue, par exemple, est sur le point d’être condamné pour « escroquerie » et fausses factures. En même temps, toute la direction de l’ex-CDS a été jugée pour fraude et dissimulation de fonds en Suisse. Les socialistes sont frappés par deux grands scandales, celui de la MNEF et l’affaire Destrade de corruption dans le Sud. Le RPR essuie des salves de différents côtés, certains députés ayant déjà été condamnés à des peines de prison et sept juges instruisant les pratiques frauduleuses de la mairie de Paris. Quant à l’UDF, deux anciens ministres du gouvernement Balladur, François Léotard et Gérard Longuet, ont fait l’objet de poursuites.

Jacques Chirac et Lionel Jospin eux-même risquent aussi d’être éclaboussés. Le ministre des Finances Dominique Strauss-Kahn a dû démissionner et Jean-Christophe Cambadelis, le numéro deux du PS, vient d’être condamné à une peine de plus d’un an de prison avec sursis. Pourtant, au moment de l’éclatement du scandale contre Roland Dumas, les socialistes s’étaient empressés de dire que la nouvelle génération « post-Miterrrand » était propre. Le président Chirac ne peut pas non plus se considérer comme intouchable, en dépit de son immunité présidentielle.

Nombre de ces scandales remontent à des faits s’étant produits il y a trois ou quatre ans, mais le moment est venu de les exploiter... ce qui nous a une certaine ironie. Dans la période 1995-96, Jacques Cheminade, candidat présidentiel en 1995 et collaborateur de Lyndon LaRouche, avait fait l’objet d’une attaque judiciaire illégitime, menée en grande partie par le Conseil constitutionnel de Roland Dumas. A l’époque, Cheminade avait clairement mis en garde la classe politique française : si elle acceptait que des pratiques aussi peu scrupuleuses soient utilisées contre lui, elle se trouverait elle-même dans une situation similaire, ayant encouragé un tel précédent. Du haut de leur arrogance, les dirigeants de la classe politique ont refusé d’aider Cheminade. Ils en paient maintenant les conséquences.