L’Egypte prend son envol sur la nouvelle Route de la soie

dimanche 6 décembre 2020

En travaillant ensemble, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (à gauche) et le président chinois Xi Jinping érigent l’Égypte en puissance économique régionale moderne.

La renaissance des infrastructures africaines le long de l’Initiative Ceinture et Route
L’exemple de l’Egypte

Article d’Hussein Askary, paru le 16 octobre 2020 dans l’hebdomadaire américain fondé par Lyndon LaRouche, Executive Intelligence Review (EIR).

Malgré la pandémie de COVID-19 et ses effets dévastateurs indéniables sur la santé économique et sociale de presque tous les pays, et contrairement à certains rapports de médias occidentaux, étrangement ravis de « l’effondrement » de l’Initiative Ceinture et Route (ICR) en raison de la pandémie, la locomotive de l’ICR continue à accélérer. Comme d’habitude, les rapports en question ne sont pas basés sur des faits mais sur des souhaits, et les experts qu’ils citent ont rapidement été contredits.

Selon un rapport publié par le ministère chinois du Commerce, les investissements directs non financiers de la Chine dans les pays situés le long de l’ICR ont atteint 10,27 milliards de dollars au cours des sept premiers mois de 2020, en hausse de 28,9 % sur un an. Au cours de cette période, les entreprises chinoises ont signé de nouveaux contrats d’une valeur de 67,18 milliards de dollars avec ces pays.

L’incapacité à évaluer et à prévoir les réactions chinoises face à la crise financière est due à la philosophie économique devenue dominante en Europe, aux États-Unis et au Japon au cours des dernières décennies, pour qui l’austérité est la seule réponse en période de difficultés économiques et financières.

La philosophie chinoise, que l’on voit clairement à l’œuvre depuis la crise financière de 2008, consiste à « investir » dans une sortie de crise. Les États-Unis et l’Europe avaient une philosophie similaire (inspirée par le New Deal du président américain Franklin Delano Roosevelt), qui parvint à sortir l’économie américaine de la Grande Dépression et contribua à la reconstruction de nations prospères en Europe et au Japon, après les destructions subies pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais cette philosophie fut progressivement abandonnée dans l’ère post-Bretton Woods, à partir de 1971.

Chine et Afrique

Le président chinois Xi Jinping a clairement indiqué dans plusieurs discours cette année que l’impact de la pandémie sur la santé et l’économie du continent africain serait la priorité de la Chine.

Entre 2015 et 2018, l’Afrique a reçu 60 milliards de dollars d’investissements et de prêts chinois pour les seuls projets d’infrastructures. Lors du sommet du Forum pour la coopération Chine-Afrique (FOCAC) en 2018, la Chine promit 60 milliards de dollars supplémentaires pour le Plan d’action 2019-2021. La pandémie n’a pas véritablement affecté ces plans. L’aide de la Chine à l’Afrique dans la lutte contre la pandémie ne fut qu’une contribution supplémentaire à ce processus. [1]

Il est important dans ce contexte de se rappeler que la Chine ne dicte pas aux nations africaines quelles politiques ou quels projets elles devraient adopter. Quasiment aucun des grands projets d’infrastructures construits par ses soins en Afrique n’a été initialement suggéré par la Chine. Ils font tous partie des plans de développement de ces nations africaines ou de l’Union africaine. La Chine fournit les « outils » pour les mettre en œuvre. Dans son discours au sommet du FOCAC en 2015 à Johannesburg, en Afrique du Sud, le président Xi Jinping a identifié « trois goulets d’étranglement » entravant le développement de l’Afrique : le manque d’infrastructures adéquates, le manque de main-d’œuvre qualifiée et le manque de financement. C’est sur ces trois points que se concentre l’intervention de la Chine en Afrique.

Concernant l’Égypte, trouver une main-d’œuvre qualifiée n’est pas un obstacle majeur. En revanche, le manque d’infrastructures et de financements adéquats a posé de graves problèmes.

L’Égypte, un cas d’école

Après des décennies de stagnation économique, l’Égypte a pris un nouveau virage sous l’actuel président Abdel Fattah al-Sissi, à la fois politiquement et économiquement, afin de renforcer son indépendance.

Depuis 2014, date à laquelle al-Sissi a été élu à une majorité écrasante, l’Égypte a maintenu avec les grandes puissances mondiales des relations sur un pied d’égalité, restant amicale avec toutes. Se tenant à l’écart des jeux géopolitiques entre l’Est et l’Ouest, en pleine période de destruction d’États-nations à coups de changements de régime et de guerres interposées dans son voisinage (en Libye, en Syrie, en Irak et au Yémen), l’Égypte a su garder ses distances de sécurité. Par exemple, bien qu’elle soit étroitement liée à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (deux de ses plus importants bailleurs de fonds), elle n’a pas envoyé un seul soldat pour soutenir ces deux pays dans leur guerre destructrice au Yémen.

Sur le plan militaire, al-Sissi a réussi à maintenir un équilibre étonnant entre les États-Unis et la Russie, continuant à recevoir simultanément de chacun d’eux des équipements et même une assistance opérationnelle dans la guerre contre les terroristes du Sinaï.

Le gouvernement égyptien s’est fortement concentré sur la reconstruction du pays pour en faire une puissance économique régionale moderne grâce à l’industrialisation. Au cours des six dernières années, l’Égypte s’est transformée en véritable chantier, avec de gigantesques projets d’infrastructure, d’industrie, d’agriculture et de logement dans différentes parties du pays. Bien que beaucoup d’entre eux soient liés à l’ICR, c’est à l’Egypte que revient la paternité de ces plans, conçus par des scientifiques et des experts égyptiens de renommée mondiale. Beaucoup d’entre eux sont membres du comité consultatif du Président, appelé Conseil des scientifiques et experts égyptiens.

Cette équipe, mise sur pied par le président al-Sissi en 2014, comprend des scientifiques tels que le lauréat du prix Nobel de chimie, Ahmed Zewail (décédé en août 2016) et Farouk El-Baz, géologue égypto-américain, scientifique aérospatial et directeur du Centre de télédétection à l’Université de Boston. Autre membre de l’équipe, l’ingénieur égypto-allemand Hani Azer, superviseur des mégaprojets égyptiens, est également connu pour être l’ingénieur en chef de la nouvelle gare de Berlin et le principal chef de projet de l’immense gare de Stuttgart 21. Il a reçu la Croix fédérale du Mérite des mains de la chancelière Angela Merkel en 2019.

Le projet sino-égyptien de train à grande vitesse

Début septembre 2020, certains sites internet spécialisés dans les chemins de fer citaient des rapports parus dans les médias égyptiens, selon lesquels un consortium, comprenant l’entreprise d’État China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC), l’entreprise égyptienne Samcrete et l’Organisation arabe pour l’industrialisation, aurait remporté un contrat de 9 milliards de dollars pour la construction d’une ligne TGV de 543 km en Egypte.

Ces rapports s’appuyaient sur le quotidien Egypt Independent, citant des « sources de haut niveau ». L’information nous a été confirmée par ces sources au ministère égyptien des Transports.

Ce projet ferroviaire à grande vitesse est le deuxième en Afrique. Il est plus long que la ligne de TGV de 350 km de Tanger à Casablanca, au Maroc, qui est une entreprise franco-marocaine.

9 milliards de dollars pour une ligne TGV de 543 km qui reliera El-Alamein sur la Méditerranée à Ain Sokhna sur la mer Rouge.

Pouvant accueillir des trains évoluant à 250 km/h, la ligne reliera la côte méditerranéenne à la mer Rouge, précisément de El-Alamein à Ain Soukhna, réduisant à trois heures le trajet entre les deux villes.

Autre avantage, non seulement les entreprises de construction, ingénieurs et travailleurs égyptiens travailleront main dans la main avec leurs collègues chinois, mais le projet comprend également un transfert de technologies et des investissements industriels en Égypte.

Selon le ministère des Transports, les trains seront fabriqués à l’est de Port-Saïd, avec la technologie chinoise transférée sur place.

De plus, comme avec les grands tunnels du canal de Suez, la plupart des matériaux de construction seront probablement produits en Égypte. Tout cela offrira aux entreprises égyptiennes une importante ouverture vers le secteur de la construction ferroviaire internationale, appelée à prendre de l’ampleur avec les marchés d’Afrique et d’Asie de l’Ouest.

Le chemin de fer reliera les nouveaux centres urbains et zones industrielles les plus importants, qui sont les fers de lance de la nouvelle stratégie égyptienne.

Il reliera par exemple la zone industrielle du port d’Ain Soukhna à la Nouvelle Capitale administrative et traversera le Nil au niveau du Caire, l’ancienne capitale, jusqu’à la Ville du 6 Octobre.

La nouvelle ville d’El-Alamein.

Il s’étendra plus au nord-ouest jusqu’au centre industriel et urbain de Burj Al-Arab (sur la Méditerranée, au sud d’Alexandrie) et aura pour terminus El-Alamein, devenue une grande ville moderne sur les rives de la Méditerranée et un centre d’intérêt touristique avec des dizaines d’hôtels et stations balnéaires - pratiquement une nouvelle ville.

À l’ouest d’El-Alamein émerge une autre ville nouvelle, El-Dabaa, qui accueille le plus grand complexe technologique d’Afrique, et bientôt la plus grande centrale nucléaire, construite en coopération avec la Russie (voir ci-dessous).

Lors du lancement des appels d’offres en 2018, neuf consortiums internationaux et multinationales se sont montrés intéressés. Seuls deux d’entre eux ont été retenus pour la décision finale, dont l’un comprenait les entreprises chinoises AVIC et CREC, l’allemand Siemens, la SNCF française, Orascom et Arab Contractors.

Alors qu’en 2017-2018, le gouvernement avait d’abord annoncé que le projet serait un projet commercial financé par des institutions financières privées, il fut ensuite décidé d’en faire un projet d’État, ce qui nécessitait cependant un prêt extérieur. L’entreprise ou le consortium gagnant étant donc tenu de fournir 85 % du financement, c’est une banque chinoise ou un groupe de banques (non encore identifié) qui accordera ce prêt.

Le gouvernement a également posé la condition que le projet soit achevé dans un délai record de 30 mois. Ce défi herculéen sera relevé par le consortium sino-égyptien choisi, en divisant les travaux de construction en trois sections à construire simultanément.

La première va du port d’Ain Soukhna à la Capitale administrative, la deuxième de celle-ci à la Ville du 6 Octobre, au sud du Caire, et la troisième du Caire à El-Alamein.

Il s’agit d’un projet sans précédent dans l’histoire de l’Égypte, reliant le pays d’est en ouest, plutôt que de suivre les centres traditionnels le long du Nil (sud-nord). L’expansion longitudinale de la population de 100 millions d’habitants et de ses centres d’activité économique, comme on le verra plus loin, est complètement liée aux projets de développement définis par le gouvernement actuel.

Les mégaprojets en Égypte

En Égypte, le terme de « mégaprojet » est passé dans le langage commun depuis que le président al-Sissi est arrivé au pouvoir.

Son Conseil des scientifiques et experts égyptiens en a défini un certain nombre dans les transports, l’énergie, l’agriculture, le développement urbain et d’autres secteurs économiques, à réaliser simultanément.

En 2013, lorsque le Président annonça cette initiative lors d’une conférence internationale à Charm el-Cheikh, c ’était presque impensable pour ce pays frappé par de multiples crises économiques, financières et sécuritaires.

La résilience et l’entêtement manifestés par les dirigeants et le peuple égyptiens ont rendu possible cette mission impossible. Mais le défi était trop grand pour pouvoir être relevé sans soutiens régionaux et internationaux. La diplomatie magistrale du président al-Sissi a fait de l’Égypte un ami à la fois de l’Est et de l’Ouest, ainsi qu’une puissance régionale indispensable que toutes les grandes puissances doivent prendre en compte et considérer amicalement.
Voici un aperçu de quelques-uns des mégaprojets en cours ou prévus.

1. Le Nouveau Canal de Suez et les zones industrielles

AVANT/APRÈS. Construit en moins d’un an, le Nouveau canal de Suez, achevé en août 2015, permet un trafic simultané dans les deux sens sur toute sa longueur.

Le 6 août 2015, le Nouveau Canal de Suez était officiellement inauguré lors d’une cérémonie en présence de nombreux dirigeants mondiaux, célébrant l’achèvement réussi d’un système de contournement complet de l’ancien canal, permettant sur toute sa longueur un trafic dans les deux sens en même temps, système qui a été construit en un an et entièrement financé par des ressources nationales. La construction a commencé le 4 août 2014. Le projet devait initialement durer quatre ans, mais le président Al-Sissi a insisté pour qu’il soit achevé en un an seulement, un objectif apparemment impossible qui a pourtant été atteint.

Creuser à sec et draguer, chacune de ces opérations a déplacé environ 250 millions de mètres cubes de sable et de roches, soit cent fois le volume de la Grande Pyramide de Gizeh. La construction s’est déroulée en continu, 24h/24 et 7j/7, utilisant, à son maximum, 75 % des dragues du monde.

Le financement du Nouveau Canal fut également un exploit majeur : aucun financement étranger n’était autorisé. Son montant, 8 milliards de dollars (64 milliards EGP), a été levé en moins de deux semaines, grâce à la vente de certificats d’investissement délivrés par l’Autorité du Canal de Suez aux citoyens égyptiens et aux institutions financières. Les citoyens ont été intégralement remboursés avec un taux d’intérêt de 14 % à la date d’échéance de ces certificats, en septembre 2019.

Le Canal de Suez était considéré comme une source majeure de revenus pour l’Égypte, avec le passage de près de 20 000 navires par an, générant environ 5 milliards de dollars en frais de transit annuels. Le deuxième (Nouveau) Canal de Suez double le trafic maritime potentiel quotidien, passant d’environ 50 navires à une centaine, raccourcit de 7 heures le temps de transit et réduit d’autant l’attente des navires pour emprunter le Canal.

Cependant, en période de crise économique mondiale, les revenus du transit diminuent à cause de la baisse des activités de transport maritime entre l’Asie et l’Europe. Un autre facteur de baisse du transit par le Canal de Suez est la chute des prix du pétrole, qui permet aux navires à destination de l’Europe d’acheter davantage de carburant et de faire le tour de l’Afrique via le cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud, comme c’est le cas actuellement. Par conséquent, l’Égypte ne peut pas compter uniquement sur les revenus du transit du Canal, mais doit les utiliser pour créer de la valeur ajoutée.

Projets de nouvelles villes en voie de réalisation.

Bien plus qu’un projet isolé, le Canal fait partie d’un plan de développement régional plus large, comprenant une zone industrielle de 200 kilomètres carrés à Ain Soukhna, une nouvelle ville de 500 000 habitants et une Technopole sur la rive est du canal à Ismailia, fournissant des milliers d’emplois.

La connexion entre la rive ouest du canal et l’est (Sinaï) a été rendue possible par le creusement de six tunnels sous le Canal, grâce à la coopération entre les entreprises de construction égyptiennes et le fabricant allemand de tunneliers Herrenknecht.

Il s’agit d’un « mégaprojet » à part entière, employant des milliers de travailleurs et d’ingénieurs égyptiens. Son directeur général est Hani Azer. Ces tunnels réduisent à 10 minutes le temps de transit entre les deux rives, auparavant effectué par ferries en plusieurs heures. Cela facilitera le développement de nouvelles villes et centres industriels dans le Sinaï.

Autre projet associé au Nouveau Canal de Suez, le Terminal à conteneurs du Canal de Suez (TCCS) à Port-Saïd Est, l’un des plus grands terminaux à conteneurs et centres de transbordement entre l’océan Indien et la Méditerranée, est actuellement en cours d’extension.

Le TCCS est situé à l’embouchure du Canal de Suez sur la Méditerranée, à la confluence des continents asiatique et africain. Lorsque la phase II du terminal sera achevée, il sera en mesure de traiter 5,1 millions d’EVP/an, autant que le port du Pirée exploité par la Chine en Grèce, le plus grand terminal de ce type en Méditerranée.

D’autres ports comme ceux d’Ain Sokhna, de Port-Saïd Ouest, d’Adabiya, d’Al-Arish et d’Al-Tor (Sinaï-golfe de Suez) sont en cours d’extension pour accueillir un commerce en expansion grâce à la Route maritime de la soie et aux projets de développement massifs en Egypte.

Un corridor de développement

Du fait de sa proximité avec le Canal et d’autres infrastructures de transport, d’électricité et de dessalement, le corridor du Canal de Suez est le site d’un investissement prévu de 50 milliards EGP (environ 6 milliards de dollars) dans le développement industriel, technique et même agricole.

La Zone économique du Canal de Suez (ZCS) est un véritable programme de développement logistique et industriel comprenant des zones portuaires et industrielles reliées par des infrastructures modernes.

La Chine fut l’un des premiers pays à saisir l’opportunité offerte par la ZCS, en raison de sa connexion directe à l’Initiative Ceinture et Route et de sa proximité avec les marchés européens. Le développeur industriel chinois TEDA (Tianjin Economic-technological Development Area) développe actuellement une superficie totale de 7,23 km2 dans la ZCS, à Aïn Soukhna.

Il a attiré de nombreuses entreprises chinoises, notamment Jushi, le géant chinois de la fibre de verre, ce qui a aidé l’Égypte à devenir l’un des plus grands producteurs et exportateurs mondiaux de fibre de verre ces dernières années. Les investissements totaux de TEDA en Égypte ont jusqu’à présent atteint 5 milliards de dollars.

La Russie avait également annoncé son intention de construire une Zone industrielle russe à Port-Saïd, regroupant 20 grandes entreprises russes y délocalisant leur production afin d’étendre leurs ventes aux pays du Moyen-Orient et d’Afrique. La construction de cette zone devait initialement commencer fin 2020, mais la pandémie de COVID-19 semble avoir quelque peu entravé son lancement.

Les jeunes générations égyptiennes, très nombreuses et relativement bien formées, sont un atout majeur pour le développement industriel. Le chômage des jeunes a été l’un des principaux problèmes économiques et sociaux du pays, et l’une des premières causes du soulèvement de la jeunesse, pendant la révolution qui a renversé le gouvernement du président Hosni Moubarak en 2011. Le gouvernement actuel est parfaitement conscient de ce problème. Après avoir atteint son apogée en 2011, à 34,5 %, le chômage des jeunes diminue lentement depuis.

2. Combler le fossé énergétique et passer au nucléaire

La pénurie d’électricité fut l’un des principaux obstacles au développement ces trois dernières décennies. En 2011, 5000 entreprises ont dû fermer, dont beaucoup dans le secteur crucial de l’exportation du textile, par manque d’électricité. Le nouveau gouvernement égyptien a fait de la réduction du déficit énergétique l’une de ses priorités.

Quatre développements majeurs sont à signaler :

Centrales électriques Siemens.

L’Allemagne s’est avérée un partenaire fiable de l’Égypte dans sa stratégie de développement, en fournissant des technologies de pointe et même en soutenant son financement par des crédits à l’exportation. En 2015, avec le soutien du gouvernement allemand et de la chancelière Angela Merkel en personne, Siemens signait avec le gouvernement égyptien son plus gros contrat à l’étranger.

Le projet comprenait la construction de trois centrales à gaz naturel à cycle combiné, sur trois sites en Égypte, Beni Suef, Burullus et Nouvelle Capitale. Selon Siemens, chacune de ces centrales « devait être au niveau mondial l’une des plus grandes centrales électriques alimentées au gaz en cycle combiné ». Réalisé en un temps record, le projet fut achevé en 2018 en collaboration avec les entrepreneurs égyptiens El Sewedy Electric et Orascom Construction. 24 000 ingénieurs et ouvriers ont participé au projet, en majorité égyptiens. 600 de ces ingénieurs ont suivi des cours de formation spécifiques en Allemagne et en Égypte, afin de gérer et exploiter les usines une fois la construction terminée. En outre, un centre de formation professionnelle a été créé en coopération avec le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement, en vue de dispenser un enseignement technique à 5500 techniciens et ingénieurs égyptiens sur une période de quatre ans.
Le financement du projet a été rendu possible grâce aux crédits à l’exportation du gouvernement allemand et au soutien de l’Italie. Comme le précise le livre blanc officiel fourni par Siemens :
« Avec Orascom Construction et Elsewedy Electric, Siemens a facilité un accord de prêt très compétitif soutenu par le gouvernement allemand, représenté par l’agence allemande de crédit à l’exportation Euler Hermes et l’agence italienne de crédit à l’exportation SACE. »

Le projet, d’un coût de 7 milliards d’euros, fut financé en partie par la Deutsche Bank, levant 3,5 milliards d’euros auprès de banques internationales. En mars 2017, le président al-Sissi, la chancelière Merkel et le PDG de Siemens, Joe Kaeser, supervisèrent l’inauguration de la première phase du projet.

D’après le site internet de Siemens, Kaeser déclara :

L’achèvement record de notre mégaprojet en Égypte transformera non seulement le paysage énergétique en Égypte, mais servira également de modèle pour la construction d’infrastructures électriques au Moyen-Orient et partout dans le monde.

En général, le temps moyen requis pour la construction d’une centrale électrique à cycle combiné est de 30 mois. Il n’en a fallu que 27 pour construire simultanément les trois centrales électriques égyptiennes. Il s’agit d’un projet « clé en main », ce qui signifie que les compagnies d’électricité égyptiennes prendront le contrôle des centrales dès leur achèvement.

Découverte de gaz naturel.

La chance récompense le travail acharné ! Jusqu’en 2014, l’Égypte était de plus en plus dépendante des pays arabes du Golfe et d’Israël pour l’importation de carburants nécessaires à ses centrales électriques et autres besoins énergétiques. Alors que l’Égypte entamait des efforts acharnés pour lancer ses programmes de méga-développement, une heureuse surprise vint les récompenser.

En septembre 2015, la société italienne Eni annonçait la découverte du champ gazier offshore de Zohr, considéré comme le plus important de la Méditerranée. On estime qu’il contient environ 850 000 m³ de gaz. « Cette découverte historique sera en mesure de transformer le scénario énergétique de l’Égypte », déclara le directeur général d’Eni, Claudio Descalzi, qui a rencontré personnellement le président égyptien al-Sissi pour lui annoncer cette découverte.

L’Égypte a alors élargi la portée de ses accords avec Eni, menant à la découverte, en 2018, de 43 gisements de pétrole brut et 18 gisements de gaz. La même année, Eni a porté à 12 milliards de dollars ses investissements dans le secteur énergétique égyptien. Cela rend l’Égypte désormais autosuffisante en sources d’énergie et lui permet d’exporter une partie de son énergie afin de se procurer les devises fortes nécessaires pour couvrir le coût des investissements étrangers. Cela lui sera également utile pour soutenir sa solvabilité et obtenir plus de crédits pour ses projets futurs.

Raffineries pétrolières.

Le projet Ethydco.

Autre réalisation historique, le 27 septembre 2020, le président al-Sissi assista à l’inauguration de la raffinerie de Mostorod, un investissement de 4,4 milliards de dollars représentant le plus grand investissement privé en Égypte et en Afrique, dans la perspective de fournir 20 % des besoins de l’Égypte en diesel, essence et kérosène.

Le projet fut entrepris par la société égyptienne Qalaa (Citadel) Holdings, en coopération avec des investisseurs étrangers et avec la coopération technique du japonais Mitsui. La raffinerie a une capacité de production de 145 000 barils par jour. Bien qu’envisagé en 2007, ce projet était resté entravé, autant au niveau international que local, jusqu’à récemment encore, par des crises financières, économiques et politiques.

Avec ce projet d’ampleur stratégique et une série de projets similaires devant voir le jour d’ici 2023, l’Égypte deviendra autosuffisante en carburants. Au cours des années précédentes, sa dépendance vis-à-vis des importations (jusqu’à 50 % de ses besoins) a épuisé le budget de l’État. L’Égypte a dépensé près de 4,5 milliards de dollars chaque année depuis 2009 pour importer des produits pétroliers raffinés. En raffinant désormais sur le sol national ses propres produits pétroliers bruts, elle peut désormais investir les énormes sommes ainsi économisées dans ses propres programmes de développement national.

Passer au nucléaire

Ce 20 août, l’Autorité égyptienne des centrales nucléaires (NPPA) a confirmé qu’un permis devrait être délivré pour la première centrale nucléaire égyptienne et que sa construction commencerait au second semestre 2021.

Implantée à Al-Dabaa (gouvernorat de Mersa Matrouh), sur la Méditerranée, à l’ouest d’Alexandrie, la centrale disposera à terme de quatre réacteurs, entièrement construits par le russe Rosatom. Il s’agira de réacteurs à eau pressurisée de troisième génération, dotés chacun d’une capacité installée de 1,2 gigawatts. Le premier devrait être mis en service en 2026 et les trois autres d’ici 2028. Une fois terminé, le complexe de quatre réacteurs fournira 4,8 GW (environ 15%) supplémentaires au réseau égyptien.

Rosatom, qui forme et « perfectionne » le personnel technique depuis 2014, a approuvé en 2015 le plan de financement, selon lequel l’entrepreneur russe accordera un prêt de 25 milliards de dollars, qui devrait couvrir 85 % de la construction. Ce prêt sera remboursable en 22 ans, à un taux d’intérêt de 3 %. Le projet devrait générer 50 000 emplois au cours des premières années de la construction. Par ailleurs, un processus de développement massif sera lancé, transformant cette ville côtière isolée en pôle d’activités industrielles, techniques et touristiques.

Une nouvelle génération d’ingénieurs nucléaires africains

Un projet unique au monde a été lancé en Égypte en 2018 avec la création d’une Ecole supérieure de technologie nucléaire, dédiée à la formation de centaines d’ingénieurs et techniciens nucléaires au cours des cinq prochaines années, afin d’exploiter son premier complexe d’énergie nucléaire à Al-Dabaa. Cette Ecole supérieure de technologie en énergie nucléaire a ouvert ses portes à l’automne 2018, à proximité de la centrale nucléaire bientôt en construction.

La première promotion de l’établissement a commencé avec 75 élèves. Le cursus dure cinq ans, le programme comprenant tous les aspects de la construction, de l’exploitation et de l’entretien des centrales nucléaires civiles. Les étudiants recevront également une formation en chimie et en physique, ainsi qu’en mécanique, électronique et systèmes informatiques. Une fois leur diplôme obtenu, les étudiants seront qualifiés pour occuper différents postes de maintenance et d’exploitation de l’usine, en aidant les ingénieurs formés en Russie à exploiter les réacteurs. Naturellement, les jeunes seront également formés à l’enseignement supérieur dans ce même domaine.

3. La Nouvelle Capitale administrative

Relier le Caire avec la New Capital.

Située à 40 km au sud-est de l’actuelle capitale du Caire, sur la route du Caire à Ain Sokhna, la Nouvelle Capitale administrative sera destinée à accueillir toutes les institutions gouvernementales d’importance et les centres financiers clés.

Selon Mostafa Madbouli, ministre égyptien du Logement, des Services publics et du Développement urbain, la ville s’étendra sur 714 kilomètres carrés. Elle reposera sur un système souterrain d’infrastructures de dernière génération pour gérer l’électricité, l’eau et les eaux usées.

Les travaux de fondation et de construction de ces infrastructures ont commencé en mai 2016. La ville, qui accueillera 6,5 ??millions d’habitants, sera reliée au Caire et à Suez par le TGV mentionné ci-dessus, en plus d’un système monorail la reliant aux nouveaux centres urbains en construction dans la partie nord-est du Caire. Elle sera ainsi plus proche que Le Caire de la nouvelle Zone industrielle du Canal de Suez, en pleine croissance. Une piste d’atterrissage militaire est en cours de transformation en aéroport moderne, au nord-est de la capitale. Il ne s’agit pas seulement du plus grand projet au monde de construction de ville, en dehors de la Chine, mais il est également unique car construit à partir de zéro dans une zone auparavant inhabitée.

Les travaux de la Nouvelle Capitale administrative ont été officiellement lancés par le président Abdel Fattah al-Sissi le 11 octobre 2017. À cette date, un accord a été signé pour la construction du quartier central d’affaires, élément clé de la ville qui abritera plusieurs des plus hautes tours d’Afrique, dont l’Iconic Tower. Le contrat a été attribué à la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC).

L’investissement chinois prévu dans la Nouvelle Capitale devrait atteindre 11 milliards de dollars. Si les entreprises chinoises jouent certes un rôle important, la majorité des travaux de construction dans le reste de la ville est effectuée par des entreprises égyptiennes, aussi bien gouvernementales que privées, telles que Almokawiloon Al-Arab (Arab Contractors).

Cette nouvelle ville soulagera la capitale historique, le Caire, dont la population, passée à 18 millions d’habitants, devrait atteindre pas moins de 40 millions d’ici 2050. Une douzaine de nouvelles villes sont en chantier en dehors de la grande région du Caire, afin d’attirer le développement urbain loin de l’actuelle capitale, devenue l’une des villes les plus encombrées du monde. Le but du gouvernement est de restaurer Le Caire en tant que capitale historique et culturelle de la nation.

Voici dans cette vidéo un aperçu satellite de l’emplacement et des différentes parties de la Nouvelle Capitale administrative.

4. Reconquérir le désert

Quelques semaines à peine après l’annonce du projet de Nouveau Canal de Suez par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Premier ministre Ibrahim Mahlab déclarait, le 30 août 2014, que le projet Toshka allait être remis sur la table pour devenir un projet de développement national. Dix-sept ans après son lancement sous l’ancien président Hosni Moubarak, et plusieurs années après son quasi-abandon par les précédents gouvernements, ce projet clé pour la reconquête du désert occidental égyptien (le plus grand projet de ce type en Afrique) pourrait devenir opérationnel.

La proposition implique un transfert d’eau du lac Nasser (le lac créé par le barrage d’Assouan) vers le désert occidental pour reconquérir et cultiver 1,5 million de feddans (630 000 hectares) et construire de nouveaux centres urbains et agro-industriels.

Elément clé du projet, la principale station de pompage, et la plus grande au monde, est entrée en service en 2005 et un canal principal de 50 km a été construit jusqu’à la dépression de Toshka. Au moment de son abandon en 2008, le projet avait déjà coûté 1 milliard de dollars.

S’exprimant lors d’une tournée dans la région de Toshka, le Premier ministre Mahlab a déclaré qu’une étude approfondie serait menée pour réévaluer le projet, qui prévoit de grandes infrastructures et des réseaux routiers. Un mégaprojet de ce type ne doit pas être négligé, déclara le Premier ministre, cela permettrait à Toshka de devenir une véritable communauté urbaine et de revitaliser toute la région.

Le projet Toshka est la clé de voûte du projet Nouvelle Vallée, qui comprend l’intégration et le développement d’une série d’oasis, depuis celle d’Oweinat Est, au fond du désert du sud-ouest, aux frontières avec le Soudan et la Libye, s’étendant au nord-est jusqu’à Toskha, puis vers le nord, via les oasis de la province de Nouvelle Vallée (Al-Dakhla, Al-Kharja, Farafra), au nord-est des oasis de Bahriya, jusqu’à l’oasis de Siwa, au nord-ouest du pays.

Le corridor de développement est défini par cette chaîne d’oasis qui partagent le plus grand aquifère d’eaux souterraines au monde : le système aquifère de grès nubien, en-dessous d’eux. Cette réserve massive d’eau douce souterraine, s’étendant au-dessous du Tchad, de la Libye, du Soudan et de l’Égypte, contient d’énormes quantités d’eau disponibles pour de nombreuses décennies. Certains scientifiques, comme le Dr Farouk El-Baz, soutiennent que ces systèmes aquifères ne sont pas simplement fossiles et finis, mais bénéficient d’un remplissage continu issu des précipitations sur les chaînes montagneuses du désert africain. Autre avantage, ces zones sont riches en minéraux et minerais métalliques tels que le phosphate, le fer et le cobalt, qui pourraient être utilisés pour le développement d’activités industrielles, en plus de l’agriculture.

Le « Corridor de développement » égyptien, également appelé projet Nouvelle Vallée, a été conçu par le Dr El-Baz, spécialiste égypto-américain de la télédétection et de l’espace, et actuel conseiller scientifique du président al-Sissi. Il comprend notamment :

  1. une autoroute de 1200 km à construire selon les normes internationales les plus exigeantes, de l’ouest d’Alexandrie à la frontière sud de l’Égypte ;
  2. douze embranchements est-ouest d’une longueur totale d’environ 800 km sur cette super-autoroute, la reliant aux centres de population à forte densité le long de son tracé ;
  3. une voie ferrée, parallèle à l’autoroute, pour le transport rapide ;
  4. un réseau de canalisation partant du canal Toshka pour l’approvisionnement en eau douce ;
  5. une ligne électrique pour fournir de l’énergie pendant les premières phases de développement.

Ce corridor égyptien peut facilement être prolongé vers le sud jusqu’au Soudan, et jusqu’aux Lacs équatoriaux. Le potentiel de navigation du fleuve peut être maximisé dans le cadre de ce corridor.

La principale dépendance de l’Égypte, concernant l’importation de produits alimentaires de base tels que les céréales, était, comme on l’a vu avec les carburants, une source majeure du déficit commercial du pays. De plus, les terres cultivables disponibles étaient utilisées pour faire de l’Égypte un pays exportateur de denrées alimentaires (principalement des cultures commerciales comme les fruits et légumes), afin de se procurer des devises fortes pour payer ses dettes. C’est ce qui a fait du projet Toshka, sous le précédent gouvernement du président Hosni Moubarak, une vache à lait contrôlée par de riches princes des pays du Golfe.

La nouvelle politique adoptée par le président al-Sissi constitue un changement radical par rapport à celle de Moubarak, qui avait totalement inversé la politique du président Gamal Abdel Nasser (1956-70), notamment en révoquant la réforme agraire qui donnait aux agriculteurs la propriété des terres à cultiver. Alors que dans les années 1970, la politique de Nasser avait rendu l’Égypte presque autosuffisante, de 1996 à 2011, les exportations de cultures commerciales bondirent de 350 millions de dollars à 4,1 milliards de dollars ! C’est ainsi que l’Égypte cessa de produire sa propre nourriture de base pour devenir le plus grand importateur mondial de céréales. Les importations passèrent, quant à elles, de 3 à 12 milliards de dollars au cours de la même période. Une grande partie du déficit de l’État est due au subventionnement de l’importation de denrées alimentaires étrangères.

Le nouveau mégaprojet dans le désert vise à combler ce fossé, tout en réorganisant la densité de population du Nil et de son delta vers le reste du pays. Jusqu’à présent, 90 % de la population égyptienne vivait dans seulement 7 % de la superficie totale du pays. Avec Toshka, combiné aux autres nouveaux mégaprojets d’infrastructures et d’industries, l’Égypte sera enfin en mesure d’utiliser la totalité de ses terres et autres ressources. Cela la mènera sur la bonne voie, celle du nouveau paradigme de développement économique et de prospérité illustré par l’Initiative Ceinture et Route et par le succès économique de la Chine, passée d’une société pauvre à une puissance industrielle mondiale.

Conclusion

Certains critiques diront peut-être que nous dressons ici un tableau édulcoré, cachant le fait que la pauvreté, les problèmes sociaux et le chômage sont toujours largement répandus en Egypte, et qu’ils ont encore été aggravés par la pandémie.

Il est indéniable que la pauvreté reste un problème majeur en Égypte. En effet, selon la Banque mondiale, le niveau de pauvreté a augmenté entre 2015 et 2017, la population en dessous du seuil de pauvreté (1,90 $ de revenu/jour) étant passée de 1,6 % à 3,8 %. Mais ceci est en grande partie dû au flottement de la monnaie en 2016, qui a dévalué de près de 60 % la livre égyptienne. De plus, le gouvernement a dû suspendre ses subventions pour certains combustibles et denrées alimentaires de base. Mais ces mesures ont été exigées par le Fonds monétaire international pour débloquer un prêt de 12 milliards de dollars à l’Égypte. Ces « réformes » ont engendré d’énormes difficultés pour les couches les plus pauvres de la société.

Comme le cas de la Chine l’a prouvé, on ne peut réduire la pauvreté en demandant à ceux qui vivent au-dessus du seuil de pauvreté de donner chaque jour 1,90 $ aux plus pauvres, mais cela ne peut se faire que par l’industrialisation et des investissements à grande échelle dans les infrastructures. La Chine compte encore des millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Mais le gouvernement a mis en place des mesures pour en finir avec cette situation cette année-même, en 2020, afin de les laisser rejoindre les 800 millions qui en sont déjà sortis au cours des 30 dernières années.

Les investissements actuels de l’Égypte dans les infrastructures et l’industrialisation lui permettront de combattre la pauvreté et d’accéder à une société progressivement plus prospère. Le taux de croissance du PIB au cours des dernières années a continué de grimper de plus de 5 %. Un aspect intéressant des investissements dans les mégaprojets est qu’ils ont contribué à réduire l’impact de la pandémie COVID-19 sur l’économie, les travaux de construction se poursuivant alors que de nombreux secteurs, comme le commerce de détail, le tourisme et l’aviation ont été terriblement touchés.

L’Égypte a été dotée d’une position géographique unique, d’une population nombreuse et relativement instruite, et d’un vaste territoire avec un grand fleuve et d’autres ressources en eau. Elle peut tirer parti de tous ces avantages pour entrer dans le XXIe siècle en tant que puissance économique relativement importante dans le monde.


[1Pour les discours de Xi, voir « Actualités Ceinture et Route : deux sommets majeurs en une semaine ! » et « Actualités Santé Route de la soie », tous deux sur le site internet du BRIX (site de l’Institut suédois pour la promotion du BRI.