The Great Reset, version Vatican

vendredi 29 janvier 2021, par Karel Vereycken

Au Moyen-Âge, ceux qu’on soupçonnait de promouvoir un mariage entre Dame nature (Gaïa, la déesse païenne de la mère Terre) et le Christ, étaient condamnés par l’Église et finissaient éventuellement sur le bûcher. Les choses ont bien changé : désormais le Vatican bénit un écologisme aussi dévoyé que destructeur et avec lui... la finance (verte) et du coup, la « grande initialisation » (Great Reset) du WEF de Davos.

Le tournant vert n’est pas totalement nouveau. Bien avant le pape François, d’autres papes ont évoqué l’importance du respect pour l’environnement. Et les catastrophes environnementales, réelles ou fantasmées, leur permirent opportunément de rappeler un ordre divin, une loi naturelle à laquelle l’homme doit se conformer, voire se soumettre.

Bien avant que le catastrophisme climatique faisait tendance, le pape Jean-Paul II, visiblement mal informé, disait déjà en 1990 :

La destruction progressive de la couche d’ozone et l’effet de serre qu’elle provoque ont atteint désormais des dimensions critiques par suite du développement constant des industries, des grandes concentrations urbaines et de la consommation d’énergie. Les déchets industriels, les gaz produits par la combustion des carburants fossiles, la déforestation incontrôlée, l’usage de certains types de désherbants, de produits réfrigérants et de combustibles de propulsion, tout cela, on le sait, nuit à l’atmosphère et à l’environnement. Il en résulte de multiples altérations météorologiques et atmosphériques dont les effets vont des atteintes à la santé jusqu’à l’immersion possible, dans l’avenir, des terres basses.

Depuis, le papamobile est devenu électrique et les toits du Vatican ont été recouverts de panneaux solaires. En juillet 2007, Benoit XVI a même signé un contrat pour la création d’une « forêt climatique du Vatican » en Hongrie, amorçant un « puits de carbone » de 7000 hectares, afin de compenser les émissions de carbone provoquées par les déplacements du pape et de ses collaborateurs…

En 2007, Benoît XVI, tout en affirmant son opposition à tout malthusianisme, précisa :

La protection de l’environnement, la promotion d’un développement durable et l’attention particulière aux changements climatiques sont des sujets de grave préoccupation pour toute la famille humaine.

Ensuite, à partir de son élection en mars 2013, c’est le pape François, sous l’œil bienveillant du Benoît XVI devenu « pape émérite », qui accélère cette course vers le verdissement.

Le Pr Hans Joachim Schellnhuber.

D’abord, en nommant en 2015 comme membre de l’Académie pontificale des Sciences, un membre du Club de Rome, le climato-catastrophiste allemand Hans Joachim Schellnhuber, directeur de l’Institute for climate impact research de Potsdam, à Berlin.

Niant les capacités évolutives de l’homme et de la biosphère terrestre, Schellnhuber estime qu’avec un réchauffement climatique de 2°C, la capacité d’accueil terrestre tomberait en-dessous d’un milliards d’individus. Pour éviter cette fatalité, il faut non seulement décarboner toute l’économie mondiale, mais abandonner les acquis du monde industriel moderne.

Pour sa propagande perverse, Schellnhuber a été distingué en 2004 par la Reine d’Angleterre avec le titre d’Honorary British Commander of the Empire (CBE).

Enfin, le 18 juin 2015, Schellnhuber est une des trois personnalités qui présenteront Laudaté Si’, l’encyclique papale dont il est, avec le cardinal écolo Peter Turkson, un des co-auteurs, le document magistériel estimé le plus important depuis le Concile Vatican II.

Conseil pour le capitalisme inclusif

En décembre 2020, un nouveau pas a été franchi avec le lancement, « sous la supervision morale de Sa Sainteté le pape François » d’un « Conseil pour un capitalisme inclusif avec le Vatican », composé de 27 titans du business qui ont rejoint le pape pour contribuer à la mise en place d’un système économique « plus équitable, plus durable et plus fiable ».

Cinq ans après une encyclique qui appelait nos dirigeants à « écouter le cri de la Terre et des pauvres », il s’agit de faire croire qu’une partie des élites capitalistes et financières a répondu présent à l’appel.

Ensemble, ces dirigeants auront bien du mal à s’élever au ciel puisqu’ils annoncent fièrement « peser » plus de 10 500 milliards de dollars d’actifs sous gestion (plus que les 8000 milliards de BlackRock), des entreprises avec une capitalisation boursière de plus de 2100 milliards de dollars et 200 millions de travailleurs dans plus de 163 pays.

Le pape François a déclaré aux gardiens :

Il est urgent de mettre en place un système économique qui soit équitable, digne de confiance et capable de relever les défis les plus profonds auxquels l’humanité et notre planète sont confrontées. Vous avez entrepris de relever le défi en cherchant des moyens de faire du capitalisme un instrument plus inclusif pour le bien-être intégral de l’homme.

L’organisation met au défi les entreprises leaders de l’investissement et du commerce de toutes tailles d’adopter les principes directeurs du Conseil et de s’engager publiquement à les mettre en œuvre afin de faire du capitalisme « une plus grande force pour l’inclusion et la durabilité ».

En réalité, le soutien vient d’une belle brochette de la racaille financière mondiale, notamment le gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney, désormais le représentant spécial de l’ONU sur les questions climatiques. A une série de PDGs de haut vol (British Petroleum, Allianz, Dupont, Calpers, Visa, Mastercard, etc.), s’ajoutent une collection de financiers évoluant dans des banques on ne peut plus douteuses, notamment Bank of America ou le troisième plus grand gestionnaire d’actifs du monde State Street, sans oublier les Fondations Ford et Rockefeller, la première connu pour servir avant tout le renseignement américain, la deuxième championne historique de la propagande eugéniste et malthusienne.

Rappelons également qu’aussi bien Mark Carney qu’Angel Gurria figurent parmi les administrateurs du Forum Economique Mondial de Davos, avec le « Great Reset » (grande réinitialisation) au cœur de l’offensive de la finance verte de s’emparer de la planète. Et parmi les membres du conseil d’administration de la « Coalition pour le capitalisme inclusif », on retrouve, évidemment, l’inévitable patron de BlackRock, Larry Fink, lui aussi administrateur de Davos.

D’ailleurs, le nouveau livre du fondateur du WEF, Klaus Schwab, qui sort cette semaine et reprend, avec d’autres mots le thème d’un capitalisme inclusif, s’intitule : « Stakeholder Capitalism : A Global Economy That Works for Progress, People and Planet ».

De gauche à droite : Hillary Clinton, Sir Evelyn de Rothschild, Bill Clinton et Lady Lyn Forester de Rothschild.

A l’initiative et désormais à la tête de ces soi-disant « gardiens du capitalisme inclusif », une avocate américaine d’entreprise à succès, l’épouse du financier britannique Sir Evelyn Robert de Rotchschild, Lady Lynn Forester de Rothschild. Monsieur Evelyn (E), avec sa femme Lynn (L), copréside E.L. Rothschild, une société d’investissement familiale.

Gouverneur émérite de la London School of Economics, membre de l’Imperial College London, Sir Evelyn a été président et directeur général de la banque d’investissement internationale NM Rothschild and Sons Ltd. De 1972 à 1989, il a également été également président du groupe L’Economist, le magazine qui exprime sans doute le mieux la vision de ce vieil Empire britannique qui a toujours su se métamorphoser en temps et en heure.

L’homme se passionne, of course, pour les chevaux et cette fois ci, il mise gros sur son cheval favori : le pape François.