Editorial

Refonder notre pays

mercredi 17 février 2021, par Jacques Cheminade

Le peuple français a conscience d’avoir été abandonné par ses « élites ».

Nos « responsables » nous ont soumis aux priorités des institutions qui servent la dictature du court terme et du monde de l’argent : Fonds monétaire international, Banque mondiale, Banque des règlements internationaux et Organisation mondiale du commerce, avec leur relais de l’Union européenne et de l’euro. Ces institutions, sous contrôle d’une mafia financière mondiale, ont poussé au démantèlement de nos droits sociaux inscrits dans le Préambule de notre Constitution. L’oligarchie a imposé l’asservissement par la dette, nourrissant la dette et pas la production.

Aujourd’hui, nous voyons les conséquences de cette dictature financière que couvre une feuille de vigne libérale. Chez nous, l’abandon des Ehpad, l’abandon des populations pauvres, âgées ou dépourvues de smartphone. Chez nous, l’incapacité industrielle à produire des vaccins. Chez nous, les jeunes eux aussi abandonnés ou livrés à quelques aumônes de dames patronnesses. Certes, les bénéficiaires de la Garantie jeunes passeront de 100 000 à 200 000, mais ils ne recevront que 500 euros par mois et les conditions d’accès en excluent un grand nombre. Quant à l’accompagnement à l’orientation par des professeurs principaux, les volumes horaires de 54 heures annuelles pendant 3 ans ne sont pas financés par le ministère de l’Education et sont donc souvent sacrifiés dans les lycées les plus dépourvus. Nos enseignants sont les plus mal payés de l’Union européenne et nos scientifiques, à l’âge de 34-35 ans, ne sont rémunérés qu’à 1,37 fois le SMIC, après 7 ans d’études post-bac !

Chez nous, nos grandes banques ferment massivement leurs agences. La BNP fera payer ses conseillers. Chez nous, il est prévu que l’usine Ford de Blanquefort soit remplacée par un très grand bâtiment d’Amazon, avec très peu d’emplois. Chez nous se créent des « dark kitchens », petites usines à nourriture calibrées pour des livraisons par des serveurs-livreurs d’Uber Eats ou de Deliveroo, le numérique étant utilisé pour contrôler ces nouveaux forçats des repas.

« Sortir de l'asservissement par la dette. »

C’est ce qui se passe dans le monde qui crée les conditions de cette destruction. Les Banques centrales, au nom de l’oligarchie, ont pris de fait le contrôle des Etats. Christine Lagarde s’exclame ainsi que « l’annulation de la dette est inenvisageable ». Aujourd’hui, ce sont les grands fonds gestionnaires, Blackrock, Vanguard et State Street, gérant 18 000 milliards de dollars, qui font la loi, promouvant des sociétés coquilles vides, ayant pour unique but de faire des acquisitions avec de l’argent emprunté ! Bref, une nef des fous qui ne crée plus les moyens de vivre pour les passagers qu’elle a embarqués et leur dit qu’ils ne doivent plus se reproduire.

Nous devons nous ressaisir. En évoquant les « intérêts fondamentaux de la nation » de l’article 410-1 de notre Code pénal. Car ce sont bien « l’indépendance de notre nation » et « les éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique et de son patrimoine culturel » qui sont en train d’être détruits.

Organisons une résistance positive et offensive, qui redonne priorité à la recherche, l’agriculture, l’industrie, l’hôpital, l’école et le laboratoire. Ils nous disent que c’est difficile, que c’est complexe. Bien entendu, la liberté, l’égalité et la fraternité ne sont jamais faciles, mais elles sont nos atouts face au péril. Cela s’appelle concrètement barrages, nucléaire citoyen du futur, espace, service public et droit du travail. Nous ne voulons pas un gouvernement de financiers comme celui de Mario Draghi en Italie. Nous ne voulons pas que se répète le duel Macron-Le Pen, une Le Pen elle aussi tombée dans les bras des financiers et des européistes, comme son collègue italien Salvini.

La France a besoin d’une union nationale, convergence d’alliances allant au combat pour la cause du travail humain. La dynamique de l’élection présidentielle est l’occasion à saisir. Ne la laissons pas sombrer dans un tourbillon de candidatures. Etre grand, c’est épouser une grande querelle.

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