Attentats du 11 septembre 2001 : Biden lèvera-t-il le voile ?

mardi 7 septembre 2021

Chronique stratégique du 7 septembre 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Sous la pression d’élus du Congrès et des familles des victimes du 11 septembre, le président américain a donné six mois au ministre de la Justice pour déclassifier l’ensemble des documents des enquêtes sur les attentats du 11 septembre 2001. Dans le contexte de la débâcle occidentale venue ponctuer les vingt années de guerre en Afghanistan, cette décision, si elle est honorée jusqu’au bout, peut porter un coup dévastateur au parti de la guerre anglo-américain qui a parasité la politique étrangère américaine sous les administrations Bush jr, Obama et Trump.

Il est essentiel de faire le lien entre les mensonges et omissions qui entourent les attentats du 11 septembre et la fuite en avant vers les guerres sans fin, au Moyen-Orient et ailleurs, qui s’en sont suivies. Car cet événement, dont les États-Unis s’apprêtent à commémorer le 20e anniversaire, a transformé en profondeur la perception du monde des Américains, ouvert la voie à l’établissement d’un État policier de surveillance de masse, et modifié l’ensemble de l’ordre international.

C’est pourquoi il est très intéressant non seulement que Joe Biden continue de résister aux pressions du complexe militaro-financier en poursuivant le retrait des troupes d’Afghanistan, et qu’il ait finalement décidé de déclassifier les documents des enquêtes sur les attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Biden mis sous pression de déclassifier

Le 5 août dernier, le sénateur démocrate Bob Menendez de New York a introduit la loi S.2654, intitulée 9/11 Transparency Act, visant à garantir « que les familles du 11 septembre et le peuple américain aient une chance équitable d’apprendre ce que les enquêtes fédérales ont pu découvrir concernant les attaques ». « Mon projet de loi bipartisan et bicaméral, précise Menendez, est simple : il demande au directeur du renseignement national, au procureur général et au directeur de la CIA d’examiner les documents clés liés aux enquêtes fédérales sur le 11 septembre et de les déclassifier si nécessaire. La déclassification de ces documents pourrait aider à identifier tout autre co-conspirateur des attentats du 11 septembre et donner à ces familles un dossier plus solide à présenter au tribunal ».

Début août également, l’association 9/11 Families United a publié une lettre au président lui faisant savoir qu’il ne serait pas bien reçu lors de la cérémonie du 20e anniversaire s’il ne tenait pas sa promesse, faite lors de sa campagne présidentielle, de lever enfin le voile sur les nombreuses zones d’ombres.

Mis ainsi sous pression par les élus et par les familles des victimes des attentats de 2001, Biden a fini par signer le 3 septembre un décret « ordonnant au ministère de la Justice et à toutes les agences concernées de superviser un examen de déclassification des documents liés aux enquêtes sur le 11 septembre ».

Selon l’ordre exécutif, la première salve de déclassification devrait intervenir le 11 septembre prochain, la suivante 60 jours plus tard, ainsi de suite jusque dans 180 jours, où seront rendus publics les éléments des enquêtes établissant « un rapport entre des individus ou agences liées à des gouvernements étrangers et les attaques terroristes du 11 septembre ».

Nous sommes ravis de voir le président forcé de publier de nouvelles preuves sur les liens entre l’Arabie saoudite et les attaques du 11 septembre, affirme le communiqué de 9/11 Families United, publié à la suite de la décision de Biden. (…) Il semblerait qu’il s’agisse d’un réel point tournant.

Dans une autre lettre adressée à l’Inspecteur général de la Justice, Michael Horowitz, les familles écrivent :

Les circonstances font qu’il est probable qu’un ou plusieurs responsables du FBI aient commis des fautes avec l’intention de détruire ou de cacher des preuves pour éviter leur divulgation.

Le combat de LaRouche et des familles des victimes

Depuis de nombreuses années, les familles des victimes se battent, aux côtés de plusieurs élus du Congrès et de nos amis américains de l’organisation de Lyndon LaRouche, pour faire la lumière sur le 11 septembre.

Rappelons que dès janvier 2001, lors d’une conférence internationale, LaRouche avait mis en garde, compte tenu de la nature de l’administration Bush-Cheney qui prenait alors le pouvoir, contre le danger d’un événement de type « incendie du Reichstag » au cours de l’année, qui serait pris pour prétexte pour établir une dictature aux États-Unis et les entraîner dans une dynamique de guerres sans fin. Au moment-même des attaques contre le World Trade Center et le Pentagone, LaRouche était interviewé dans l’émission de radio de Jack Stockwell ; tout en rappelant que Ben Laden était une création des services anglo-américains depuis l’époque Carter-Brzezinki, il avait affirmé que de telles attaques ne pouvaient pas avoir été organisées depuis une grotte en Afghanistan, et que, vue les systèmes de surveillance aériens protégeant le territoire américain, elles avaient forcément nécessité une complicité intérieure.

En juillet 2016, les familles des victimes et l’organisation de LaRouche ont remporté une grande victoire en forçant le président Obama à déclassifier les fameuses « 28 pages », un chapitre entier du rapport de la commission d’enquête bipartisane sur le 11 septembre détaillant l’implication de l’Arabie saoudite dans les attentats du 11 septembre 2001. Le FBI, la CIA et Obama lui-même, pendant des longues années, s’étaient systématiquement opposés à l’idée que l’on puisse rendre public ce document. Mais les implications de ces révélations ont rapidement été remises sous le tapis.

A lire aussi

terrorisme / 11 septembre, les 28 pages qui démasquent...

En finir avec la dictature militaro-financière

Aujourd’hui, la conjonction de la fin de la guerre d’occupation de l’Otan en Afghanistan et de la publication de l’ensemble des documents sur le 11 septembre 2001 nous offre une grande occasion d’en finir avec la dérive totalitaire et militaire des vingt dernières années. A condition que Biden aille vraiment au bout de cette déclassification, et que non seulement l’implication de l’Arabie saoudite et du FBI soit dévoilée, mais que les responsabilités des autres agences, telle que la NSA, soient également étalées sur la place publique.

Parmi ceux qui se sont mobilisés aux côtés de l’organisation de LaRouche, William Binney, l’ancien directeur technique de la NSA devenu lanceur d’alerte suite à sa démission quelques semaines après les attentats de 2001, est l’un de ceux qui ont dénoncé les choix faits par les responsables de l’agence. Binney et son équipe avaient conçu un système révolutionnaire de traitement ciblé des données appelé ThinThread, qui aurait permis aux autorités de repérer des indices précurseurs et donc d’empêcher que les attentats du 11 septembre 2001 ne se produisent.

A lire aussi

Si on avait écouté les lanceurs d’alerte de la NSA, le 11 septembre n’aurait jamais pu avoir lieu

En 2001, la NSA avait délibérément saboté le programme ThinThread et adopté un système de surveillance des masses, au cœur d’une énorme machine constituée par les « Five Eyes » (les services secrets réunis des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle Zélande), et bien entendu les GAFAM, associés à la puissance financière de la City de Londres et de Wall Street – une machine qui a permis de dissuader ou de casser toute résistance contre l’ordre militaro-financier de Londres et de Washington, comme le montre l’acharnement contre Julian Assange, le créateur de WikiLeaks.

Vous venez de lire notre chronique stratégique « Le monde en devenir ». ABONNEZ-VOUS ICI pour la recevoir sans limitation. Vous aurez également accès à TOUS les dossiers de ce site (plus de 400 !)...