Le fiasco potentiel de la COP26 est une bonne nouvelle pour l’humanité

mardi 19 octobre 2021

Chronique stratégique du 19 octobre 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

La COP26, qui doit s’ouvrir à Glasgow le 31 octobre (jour d’Halloween), semble très mal engagée, comme en témoignent les plaintes et autres gémissements émanant de la famille royale britannique. Seuls onze des pays du G20 ont soumis leurs plans nationaux de réduction des émissions de carbone, et les présidents russe et chinois n’ont pas confirmé leur venue.

Royale irritation

Quelques jours seulement avant que des milliers de personnes ne se rendent à Glasgow, en Écosse, pour la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26), un sentiment de panique s’est installé parmi les membres de la famille royale britannique. Ils craignent que ce conclave si bien planifié, au cours duquel le monde était censé signer un pacte de suicide collectif – où l’on veut forcer les pays du monde à abandonner les énergies fossiles, qui représentent 70% de l’énergie totale consommée —, ne soit un échec cinglant.

Et pour ceux qui connaissent le penchant ultra-malthusien de la Maison de Windsor, les voir exprimer ouvertement leur frustration signifie qu’il reste encore de l’espoir pour l’humanité.

Le prince Charles, qui est l’un des principaux instigateurs des conférences sur le changement climatique depuis les années 1990, s’est plaint amèrement sur la BBC du fait que de nombreux pays « ne font que parler, et le problème est d’obtenir des actions sur le terrain, ce que j’essaie de faire depuis quarante ans ». Toujours sur la BBC, son fils le prince William a quant à lui souhaité que nous cessions de perdre du temps et de l’argent dans les voyages spatiaux : « Nous avons besoin de certains des plus grands cerveaux et esprits du monde pour essayer de réparer cette planète, et non pour essayer de trouver le prochain endroit où aller vivre ». Enfin, la Reine Elizabeth II est elle-même intervenue — ce qui est d’autant plus notable que sa parole est très rare : « Je ne sais toujours pas qui vient, a-t-elle grommelé. Aucune idée. Nous ne connaissons que les personnes qui ne viennent pas… C’est vraiment irritant quand ils parlent, mais qu’ils n’agissent pas. »

En effet, le président Xi Jinping a fait savoir qu’il ne se rendrait pas à Glasgow, et le président Poutine a également déclaré qu’il n’avait pas encore décidé s’il serait personnellement présent « en raison de la situation épidémique », mais qu’il « participerait aux travaux de la COP26 ». Aux dernières nouvelles, cependant, le Premier ministre australien Scott Morrison, qui avait d’abord annoncé son absence, a déclaré qu’il viendrait finalement — Commonwealth oblige ! De plus, onze seulement des pays du G20 ont soumis leurs plans nationaux de réduction des émissions de carbone à la COP26, à moins de deux semaines de l’échéance.

Le Premier ministre Boris Johnson fait l’objet de critiques de toutes parts. Le Guardian a publié le 16 octobre une tribune d’Andrew Rawnsley, le principal commentateur politique de l’Observer, intitulée « L’hôte de la COP26 doit être un maître de la diplomatie. Malheureusement, c’est Boris Johnson ». Et le sous-titre de poursuivre : « Alors qu’il a promis de sauver le monde, il reste très peu de temps pour sauver ce sommet critique de l’échec ». Rawnsley souligne que la Grande-Bretagne elle-même s’apprête à augmenter sa production de gaz et à ouvrir une mine de charbon au Pays de Galles.

Zéro carbone ou zéro pauvreté ?

Ainsi, c’est la soi-disant « Grande Réinitialisation » chère à la famille royale et aux milliardaires du club de Davos qui est en péril. En effet, l’émergence d’une inflation massive au cours des derniers mois, faisant planer la menace d’une vague d’hyperinflation destructrice, a ramené un principe de réalité. Et le « Green New Deal » apparaît de plus en plus pour ce qu’il est : une grande arnaque — meurtrière dans ses conséquences — visant à remplacer les combustibles fossiles par les énergies intermittentes et de basse densité énergétique que sont les éoliennes et les panneaux solaires.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang, à l’issue d’une réunion de la Commission nationale de l’énergie consacrée à la pénurie de charbon, a publié une déclaration qui a dû rajouter une couche à l’irritation de la Reine Elizabeth : « Étant donné la place prédominante du charbon dans la dotation en énergie et en ressources du pays, il est important d’optimiser l’agencement de la capacité de production de charbon, de construire des centrales électriques au charbon avancées en fonction des besoins de développement et de poursuivre l’élimination progressive des centrales au charbon obsolètes de manière ordonnée. L’exploration pétrolière et gazière nationale sera intensifiée ».

De même, l’Inde, qui produit 70 % de son énergie à partir de centrales à charbon, ne s’apprête pas à réduire sa consommation de charbon, bien au contraire. Et le ministère vietnamien de l’industrie et du commerce vient d’annoncer un plan visant à doubler la quantité d’électricité produite à partir de charbon d’ici à 2030.

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Le fantasme « zéro carbone » a donc du plomb dans l’aile. D’autant que les besoins énergétiques et alimentaires, principalement dans les pays émergents, sont plus importants que jamais. D’après le dernier rapport de la FAO, un septième de l’humanité ne mange pas à sa faim, et 42 millions de personnes dans 43 pays sont « sur le seuil de la famine », comme l’a souligné David Beasley, le directeur du Programme alimentaire mondial. Persister dans la décarbonisation de l’économie mondiale reviendrait à signer leur arrêt de mort !

L’Institut Schiller et la fondation Climate Intelligence (CLINTEL) ont publié le 15 octobre une déclaration commune intitulée : « Il est temps de se réveiller ! Le danger pour l’humanité n’est pas le climat, mais l’acceptation d’une politique perfide qui se sert du climat pour nous détruire ! » La déclaration a été traduite en plusieurs langues et distribuée sur tous les continents de la planète, dans l’objectif de dénoncer l’escroquerie criminelle du Green New Deal et de défendre une alternative véritablement humaine. Nous vous encourageons à la lire et à y apporter votre signature.

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