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L’Iran dans le collimateur, comme LaRouche l’avait prévu

mardi 1er février 2005

Lors d’une conférence à Dubai les 5 et 6 janvier, Patrick Clawson, vice-président du Washington Institute for Near East Policy (WINEP) et néo-conservateur notoire, a déclaré que l’administration Bush était tout à fait prête à attaquer les sites d’« armes nucléaires » iraniens. Clawson, qui laissa clairement entendre qu’il parlait au nom de l’administration Bush-Cheney, faisait partie de la délégation américaine à une conférence parrainée par le Gulf Research Center sur le thème, « L’avenir des relations entre les Etats-Unis et le GCC [Gulf Cooperation Council] : après les élections américaines ».

Selon un participant arabe à la conférence « il ne s’agissait pas d’une conférence mais d’une notification, par les gens de Bush, de leur intention d’attaquer l’Iran. Il y avait plusieurs scénarios d’attaque, allant de la frappe militaire à la déstabilisation politique (...) [comprenant] des opérations clandestines sur le territoire iranien. Les Américains voulaient simplement savoir si nous y étions opposés ou si nous l’approuvions. Ils ne voulaient ni débats ni discussions, uniquement des réactions . »

Les propos de Clawson viennent conforter les déclarations du vice-président Dick Cheney sur l’Iran ainsi que l’article de Seymour Hersh dans le New Yorker, qui identifiait le programme nucléaire iranien comme étant « la cible numéro un » de la politique étrangère de Bush-Cheney II.

Tout au long de la campagne électorale de 2004, Lyndon LaRouche a averti qu’une réélection du tandem Bush-Cheney signifierait une guerre perpétuelle à travers l’Eurasie, l’Iran étant l’une des premières cibles. Informé de la conférence de Dubai, LaRouche a souligné, le 25 janvier, qu’il avait lui-même « prévu ce scénario ; que si Bush était réélu, on commencerait aussitôt avec les attaques contre l’Iran et des cibles similaires. C’est exactement ce que reflètent les discours sur les "avant-postes de la tyrannie" . (...) Le rapport sur Dubai correspond à la même politique que celle exposée par Seymour Hersh. A présent, les gens commencent à comprendre et se demandent si tout cela est vrai. Bien sûr que c’est vrai&nbbsp; ! C’est bel et bien leur intention. (...) L’état mental [de Bush] ne s’améliore pas, bien au contraire . »

Des officiels de l’administration Bush, restés anonymes, ont révélé au journaliste Richard Sale que l’US Air Force effectue déjà des survols de l’espace aérien iranien dans le but d’amener les Iraniens à faire fonctionner leurs radars et permettre ainsi aux pilotes américains d’inventorier la défense anti-aérienne en vue d’une future attaque (UPI du 26/1/2005). C’est précisément ce qui avait été fait au-dessus de l’Irak plusieurs mois avant l’invasion de mars 2003. Le commandant de l’aviation iranienne, le général Karim Qavami, et les médias iraniens ont confirmé l’information de Sale.

Selon certaines sources fiables, des Kurdes irakiens ont été déployés en Iran pour des missions d’espionnage, dans le cadre d’une opération plus large visant à mettre sur pied une infrastructure clandestine en Iran, notamment à l’aide d’agents du renseignement israélien. Dans ce contexte, on ne s’étonnera pas des efforts pour faire retirer l’Organisation des moudjahidines du peuple (MKO) de la liste des organisations terroristes dressée par le département d’Etat. Depuis des décennies, le MKO mène une campagne de terreur contre le régime iranien. Dans une chronique publiée dans l’International Herald Tribune du 28 janvier, la dirigeante du MKO, Maryam Rajavi, écrivait : « Les gouvernements occidentaux ne doivent pas soutenir la théocratie au pouvoir. Et cela signifie retirer l’étiquette terroriste qu’on a collée à l’Organisation des moudjahidines du peuple. (...) Ce groupe est la principale force d’une coalition d’opposition plus large, le "Conseil national de la Résistance" [qu’elle préside], qui a révélé les projets nucléaires, terroristes et de missiles . »

Selon des sources à Washington, le MKO est déjà utilisé pour des activités d’espionnage en Iran, dans l’optique d’une future frappe. Tout comme le Congrès national irakien de l’escroc CHALABI, la base politique du MKO est minimale, pour dire le moins, mais les néo-conservateurs la considèrent néanmoins comme un instrument permettant d’« amener la démocratie en Iran ».