Sommet de Vilnius : l’Otan en pleine fuite en avant

mardi 18 juillet 2023

Chronique stratégique du 18 juillet 2023 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Le sommet de l’Otan, qui s’est tenu les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie, a confirmé l’état de mort cérébrale – qu’un certain président français avait publiquement reconnu – de l’organisation atlantique, avec tous les dangers que cela représente : une fuite en avant militaire, en totale déconnexion de la réalité économique et sociale des pays membres.

Fuite en avant

Dès le lendemain de la clôture du sommet de l’Otan en Lituanie, des armes à sous-munitions se trouvaient déjà sur le terrain en Ukraine, après avoir été livrées de façon unilatérale par les États-Unis, malgré les nombreuses dénonciations venues de l’intérieur des États-Unis, et aussi d’un certain nombre des 123 pays qui ont signé la Convention sur les armes à sous-munitions depuis 2010. Dénonciations qui ont été ignorées par les hauts responsables américains – le président Biden, le secrétaire d’État Blinken, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan et d’autres.

Cette action des États-Unis résume à merveille le sens de « l’ordre fondé sur des règles », tant vanté par l’Occident : « nous faisons ce que nous voulons ».

Cependant, le plus grave est sans doute les troubles dissociatifs dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Otan planétaire semblent de plus en plus souffrir, entre les plans d’expansion nouvellement ratifiés et la réalité de la situation intérieure des pays membres de l’Alliance. Le 13 juillet, il a été annoncé que le président Biden avait autorisé la mobilisation de 3 000 réservistes , dans l’objectif de soutenir les opérations en cours en Europe, en même temps que des dizaines de milliers d’autres sont mobilisées par l’Otan.

Le commandant suprême des forces alliées, le général américain Christopher Cavoli, a annoncé son engagement à créer jusqu’à 12 corps d’armée, avec deux ou trois divisions, comptant 20 000 soldats chacune.

Déconnexion de la réalité

Au cours des dernières 24 heures, certains experts militaires de haut niveau sont intervenus, montrant à quel point il est irréel pour l’Otan de clamer qu’elle déploiera une force de 300 000 personnes.

Scott Ritter, ancien expert de l’ONU pour l’inspection d’armes et ex-U.S. Marine, a souligné le 13 juillet que l’Otan a actuellement une « force théorique » de 40 000 : « comment pourrait-elle l’accroître à 300 000, alors même qu’elle ne les déploie pas au même endroit en même temps ? », a-t-il demandé dans une interview en ligne avec Maverick Multimedia. Non seulement les munitions se font de plus en plus rares, mais commencent à manquer pour les entraînements de tir à balles réelles. La réalité est que l’Otan est un tigre en papier.

De son côté, le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe – évidemment un partisan de l’Otan – a confirmé le 12 juillet que les États-Unis se trouvaient non seulement à court de munitions, mais aussi de moyens pour les livrer.

Cette déconnexion de la réalité des dirigeants des pays membres de l’Otan rend cette organisation d’autant plus dangereuse. Car, plus que jamais, la tentation de se servir « d’armes miracles » (nucléaire ou IA) menace la survie de l’humanité.

A ce point des choses, il ne s’agit plus d’essayer de rendre l’Otan « compétente », mais de saisir l’opportunité de cette phase de folie flagrante pour se mobiliser pour la mettre hors état de nuire et la dissoudre.

Coalition internationale pour la paix

Chaque initiative compte, des responsables de la société civile qui manifestent depuis des décennies contre la guerre nucléaire, au moment des anniversaires des 6 et 9 août des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, à ceux qui viennent d’être activés pour prendre la tête de la lutte contre la menace d’une guerre nucléaire.

Au lendemain du sommet de Vilnius, à l’initiative de Helga Zepp-LaRouche, dirigeante de l’Institut Schiller, une nouvelle coordination mondiale, la « Coalition internationale pour la paix » a tenu sa sixième réunion hebdomadaire, avec la participation d’individus et de réseaux sur tous continents. Dans ses commentaires aux participants, Mme LaRouche a constaté que deux événements cruciaux se sont déroulés la semaine dernière : la conférence de l’Institut Schiller tenue les 8 et 9 juillet à Strasbourg (France), qui a réuni des individus et des forces pour forger une nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement ; et de l’autre côté, le sommet de l’Otan les 11 et 12 juillet. Elle a appelé la Coalition internationale pour la paix à croître rapidement et à créer une dynamique massive contre cette fuite en avant vers la guerre totale.

Des manifestations internationales auront lieu autour de la date du 6 août, jour anniversaire du bombardement nucléaire d’Hiroshima par le président américain Harry Truman, une occasion pour de nombreuses forces de se retrouver.

Quatre points forts (paraphrasés ici mais publiés bientôt) sont au cœur des revendications :

  1. Mettre fin aux livraisons d’armes à l’Ukraine
  2. Entamer des pourparlers de paix inconditionnels avec toutes les parties à la guerre
  3. Mettre fin à l’alliance de l’Otan
  4. Etablir une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations, mettant fin à la division du monde en « blocs » belligérants.
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