Campagnes

Non à la France Sarko-maso

mercredi 23 février 2005

Profession de foi de Frédéric Bayle
candidat S&P à l’élection législative du 13 mars 2005
6e circonscription des Hauts-de-Seine (Neuilly-Puteaux)

Si la Révolution française enfanta Napoléon, les mouvements existentialistes de la fin du XXème siècle accouchent aujourd’hui d’un mélange de libéralisme anthropophage, de socialisme rose bonbon et de gauchisme crème anglaise.

Campagne de
Neuilly-Puteaux 
lisez nos Sarkopages !

C’est dans les décombres de la Vème République que ma génération a vu politiquement le jour. Avec Mitterrand, on devait enterrer l’héritage de Charles de Gaulle et Mendès-France : la défense de l’intérêt général, la vision d’une France souveraine, se donnant les moyens de bâtir le monde, capable d’inspirer une Europe productive et innovante.

Aujourd’hui, il ne reste presque rien de cette France, un peu plus avilie quand elle accueille Condoleeza Rice à Science-po, un peu plus elle-même quand elle se réclame du colbertisme ou met son veto à la guerre en Irak. Le système économique peut bien s’effondrer, le fascisme gangrener les Etats-Unis, un air léger caresse les oreilles des Français : « Tout va très bien, madame la marquise ». ça fredonne les années trente, c’est dissonant, et bientôt le tempo qui s’accélère amène déjà un autre refrain bien connu : « On a bien profitéeu, serrons-nous la ceintureeu, serrons ! serrons ! serrons ! c’est la java de sarkoléon ! »

Il faut le calme plat de cette mare politique pour que les clapotis frénétiques d’un canard agité fassent office d’ouragan : dans une République vivace, Nicolas Sarkozy n’existerait même pas, ou ferait-il partie, comme les Talleyrand d’autrefois, des hommes de caoutchouc qui manoeuvrent leur petite cour pour dicter leur petite carrière. Dans la circonscription de Neuilly-Puteaux, qu’il serait alors saugrenu de voir un petit duc traverser son domaine en chaise à porteur ! Un petit duc qui croit aimer l’Amérique parce qu’il soutient l’oligarchie du régime Bush, mais qui ne comprend pas la République américaine, celle de la Déclaration d’indépendance, de Lincoln, de Carey et Roosevelt.

Le défi est grand aujourd’hui pour celui qui prétend au poste de député de la République. La fuite en avant militaire de l’administration Bush n’a pour autre but que la fragmentation et le chaos de l’ Asie du Sud-ouest et, à terme, la déstabilisation de la Russie et de la Chine. La France anémiée par l’Europe des banques centrales se délocalise et se désindustrialise. Les pauvres et les jeunes s’appauvrissent, les riches financiers s’enrichissent sans produire autre chose que des produits dérivés.

Le malade vous paraît blême ? Qu’à cela ne tienne, il tient encore debout : « Une saignée ! » réclament certains, « une transfusion ! » proposent les autres, mais les potions magiques des charlatans n’y feront rien, seul un grand dessein pourrait changer la donne, un grand projet d’industrialisation de l’Eurasie pour les cinquante prochaines années. C’est là qu’apparaît comme indispensable la capacité des Etats à émettre du crédit public. Sacrifiée sur l’autel du traité de Maastricht, la France doit recréer une banque nationale, inspirée, cette fois-ci, de celle fondée par le colbertiste Alexander Hamilton aux Etats-Unis et par les expériences similaires qui eurent lieu en Europe après la guerre. Elle doit rejeter l’actuel système anglo-hollandais de banques centrales « indépendantes », qui sont en fait au service d’une synarchie financière.

Dans un ordre économique nouveau, notre existence en tant que nation dépend de son dévouement à développer les autres. L’Asie, la Russie, l’Afrique ont besoin d’infrastructures, de notre savoir-faire industriel et technologique. Si nous ne rétablissons pas la France de de Gaulle, c’est l’Empire qui nous guette : Sangsues du tiers monde, irons-nous jusqu’à nous dévorer nous-mêmes ?

J’entends déjà les bougonnements : « Vous rêvez, jeune homme, les caisses sont vides ! » « Qui êtes-vous pour dire ça, on ne peut rien faire ! ». Si la génération des soixante-huitards se vautre encore dans le fantasme du « fast sex, fast money », ma génération, celle qui à bac+5 échoue au fast food, se fait peu d’illusions quant à l’avenir qu’aujourd’hui on lui prépare.

Le système économique est mort, sa survie dépend de l’apathie d’une population prête à accepter de nouveaux Pinochet ou de nouvelles Thatcher. Quand les libéraux du dimanche soir préparent leur costume fasciste du lundi matin, le monde, les nations, ont besoin d’hommes et de femmes incarnant l’esprit de la Résistance, pour ressusciter la tradition républicaine de la Constitution française dont l’esprit est aujourd’hui bafoué. Jacques Cheminade en France, Lyndon LaRouche aux Etats-Unis représentent ce courant historique, et moi, à 26 ans, j’ai décidé de m’engager à leurs côtés.

Dans ce contexte, il serait malhonnête de vous appeler à voter pour moi, je vous demande plus : rejoignez notre combat !