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La Chambre des députés italienne adopte une motion, inspirée par Lyndon LaRouche, appelant à la convocation d’une conférence monétaire internationale

mardi 12 avril 2005

Le 7 avril 2005 - Par une décision historique, la Chambre des députés italienne a adopté le 6 avril une motion invitant le gouvernement à promouvoir « une conférence internationale de chefs d’Etat et de gouvernement en vue de définir un nouveau système monétaire et financier plus juste ».

Cette motion avait été rédigée par le représentant en Italie du mouvement de Lyndon LaRouche, Paolo Raimondi, et le député Mario Lettieri, qui l’avait déposée en février 2004 au nom des cinquante co-signataires représentant presque tous les grands partis politiques de la Péninsule.

Le texte reflète les analyses et les propositions mises en avant par LaRouche, économiste et homme politique américain auquel les députés favorables à la motion ont fait référence à plusieurs reprises au cours des débats, reconnaissant en lui l’initiateur de la campagne en faveur d’un « nouveau Bretton Woods ».

Le vote a été précédé d’une âpre bataille, qui se solda par le rejet d’une tentative du gouvernement Berlusconi visant à rendre la motion inopérante. En effet, lorsque le débat reprit, après une pause de deux semaines, le représentant du gouvernement, le sous-secrétaire aux Affaires parlementaires Cosimo Ventucci, proposa de supprimer la partie du texte revêtant un caractère incitatif pour le gouvernement.

Cette manoeuvre de Ventucci fut rejetée par de nombreux députés de l’opposition, mais aussi de la coalition majoritaire. Deux députés en particulier, Alfonso Gianni, de Rifondazione Comunista (PRC), et Luigi d’Agro, de l’Union démocrate-chrétienne (UDC), prirent la tête des forces anti-mondialisation et pro-LaRouche.

Mario Lettieri et d’autres participants aux débats évoquèrent l’autorité morale dont fit preuve Jean-Paul II en matière de justice économique.

Après l’intervention de Ventucci, Alfonso Gianni prit la parole pour souligner que les changements proposés videraient la motion de sa substance. « L’essentiel de cette motion, dit-il, réside dans le fait qu’elle nous impartit de refaire Bretton Woods, c’est-à-dire de refaire une conférence internationale, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, afin de parvenir à un accord sur un nouveau système monétaire et financier. C’est le "cœur " de la motion ; si nous effaçons cela, comme le propose perfidement le gouvernement, il n’en restera plus rien ! »

« La date que tous les historiens étudiant l’économie internationale donnent comme début de la mondialisation moderne, l’ère que nous vivons, est justement celle correspondant à la fin des accords de Bretton Woods et de la convertibilité or-dollar. » Par conséquent, poursuivit Gianni, « au cœur de cette motion que je connais bien - et j’en connais aussi la source, des cercles de gauche du Parti démocrate américain - se trouve très exactement le défi suivant : soit nous mettons en place la conférence internationale pour rétablir la régulation, (...) soit nous n’aurons rien accompli ! » Gianni annonça ensuite qu’il ne soutiendrait pas le texte s’il comportait les changements proposés par le gouvernement. Sa détermination permit de retourner la situation. En effet, face à ce soutien inébranlable apporté à la convocation d’une conférence internationale, le gouvernement retira son objection.

Le député Marco Zacchera, porte-parole en matière de politique étrangère d’Alleanza Nazionale, se félicita de la décision finalement prise par le gouvernement et du consensus multipartite auquel on était ainsi parvenu.

« Aujourd’hui, nous avons honoré le Pape, déclara Zacchera. Combien de fois le Pape n’a-t-il pas dit que les dirigeants du monde devaient se rencontrer pour discuter de ces problèmes ? »

Lors du vote, cent quatre-vingt-sept députés ont approuvé la motion et seulement cinq l’ont rejetée ; cent cinquante-neuf se sont abstenus. Maintenant, en vertu des règles de la démocratie parlementaire italienne, le gouvernement est, en principe, tenu de respecter la résolution adoptée par la Chambre. Bien que dans la réalité, ce ne soit pas automatique mais dépende de la dynamique politique lancée, le vote du 6 avril est « le premier pas », comme beaucoup de députés l’ont souligné, dans le processus de discussion et de délibérations sur le système financier et économique international. Ce processus se poursuivra dans le cadre de commissions parlementaires au cours des semaines à venir.