Brèves

LaRouche analyse la décision des banques centrales sur l’or

jeudi 7 octobre 1999

L’importance de la décision prise le 26 septembre par 15 banques centrales européennes, y compris la Banque centrale européenne, la Banque nationale suisse et la Banque d’Angleterre, de limiter la vente et le leasing d’or par les banques centrales dans les cinq prochaines années, va bien au-delà d’une simple correction suite à la baisse du prix de l’or au cours de cette année.

Cette initiative est un réflexe institutionnel de la part des banques centrales qui réaffirment ainsi le rôle décisif du métal jaune dans les affaires monétaires globales, en vue des secousses financières sans précédent dans un avenir proche. L’augmentation du prix de l’or de presque 60 dollars en dix jours représente la réaction « des marchés » à cette réalité sous-jacente.

Ainsi, en limitant la vente d’or, les banques centrales admettent implicitement la nature systémique de la crise financière mondiale et reconnaissent que, sans préserver le rôle central de l’or monétaire, toute tentative de traiter cette crise serait vouée à l’échec.

Comme l’a souligné Lyndon LaRouche : « Il existe désormais une possibilité d’utiliser le métal jaune pour un système à réserve-or, comme c’était initialement le cas du système de Bretton Woods et tel qu’il s’opposait à l’étalon-or du dix-neuvième siècle. Cela traduit donc un minimum de bon sens, institutionnellement, chez les gouverneurs de banque centrale. Ils savent qu’avec la désintégration continue de la bulle spéculative, ils doivent s’assurer, à travers l’or monétaire, une position minimale commune, ou alors faire leur deuil de tout. »

Les gouverneurs de banque centrale d’Europe, emmenés par la Banque de France et la Bundesbank, ont oeuvré en coulisse en coordination étroite avec le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis Alan Greenspan, pour préparer le retournement spectaculaire de l’or, la semaine dernière. Le fait que Greenspan soutienne clairement, quoique tacitement, les gouverneurs des banques centrales européenns, s’était déjà manifesté dans les commentaires qu’il avait faits en mai dernier, à l’annonce par la banque d’Angleterre de la vente progressive de son or.

Greenspan avait alors déclaré au Congrès : « Nous devrions garder notre or. L’or représente toujours la forme ultime de paiement dans le monde. En 1944, pendant la guerre, l’Allemagne ne pouvait acheter des produits qu’avec de l’or. Personne n’accepte le papier-monnaie. L’or est toujours accepté. »

Parallèlement à cela, Hervé Hannoun, vice-gouverneur de la Banque de France, a déclaré le 15 septembre : « En réaffirmant que l’or demeurera un élément important de leurs réserves monétaires et en annonçant ensemble leurs intentions en matière de vente et de prêts d’or pour les cinq prochaines années, les banques centrales donnent un horizon clair au marché de l’or, contribuant ainsi une restabilisation du marché (...) L’or reste un élément de confiance à long terme dans la monnaie », tout en demeurant « encore aujourd’hui une assurance contre un déréglement majeur du système monétaire international. »

La récente chute libre du prix de l’or jusqu’à 253 dollars l’once, son plus bas niveau depuis 20 ans, avait été déclenchée sur ordre du gouvernement Blair, qui avait donné instruction à la Banque d’Angleterre d’adjuger 415 tonnes de ses réserves-or.

Par la suite, comme LaRouche l’a fait remarquer en mai dernier, le gouvernement de Tony Blair a délibérément fait baisser le prix de l’or pour le plus grand profit de ses bons amis de l’oligarchie. La Réserve fédérale est la banque centrale qui détient la plus grande quantité d’or au monde, avec quelque 8100 tonnes. L’ensemble des réserves des banques centrales membres de la Banque centrale européenne s’élève à 12 000 tonnes. Il semble que le front unifié américano-européen sur l’or ait le soutien du Japon, de la Chine et de l’Inde.

Un autre « signe des temps » de la rupture financière systémique est la démission probable de Michel Camdessus, le directeur du Fonds monétaire international (FMI). Bien que son mandat n’expire qu’en 2002, il pourrait démissionner dès ce mois-ci.