Articles variés

Mise en garde de Lyndon LaRouche :
Les « canons d’août » de Cheney menacent le monde*

mardi 2 août 2005

Fin juillet, Lyndon LaRouche a averti que le vice-Président américain Dick Cheney, en collusion avec l’entourage du Premier ministre britannique Tony Blair, pourrait profiter de la période estivale pour mettre en œuvre un plan de frappe militaire préventive contre l’Iran, incluant l’usage d’armes nucléaires. LaRouche fondait son évaluation sur différents éléments dont il venait de prendre connaissance, notamment le rapport d’un ancien responsable du renseignement américain publié dans la revue American Conservative. Selon cet expert, Dick Cheney aurait donné l’ordre au Commandement stratégique (StratCom) de l’armée américaine de mettre au point des plans d’urgence pour lancer une frappe conventionnelle et nucléaire tactique contre des centaines de cibles en Iran, plans qui seraient mis en œuvre en cas de nouvel attentat de type « 11 septembre » contre les Etats-Unis.

Comme l’Executive Intelligence Review le rapportait il y a plusieurs mois, dans le cadre de sa nouvelle doctrine de frappe globale (CONPLAN 8022), l’administration Bush avait déjà placé son arsenal d’armes nucléaires miniatures (mini-nukes) sous le contrôle des commandants de théâtre. Cette doctrine avait été conçue au début des années 1990 par Dick Cheney, Paul Wolfowitz et Lewis Libby, alors que Dick Cheney était le ministre de la Défense du président George H.W. Bush.

D’autres rapports parus depuis le début de l’année corroborent les plans militaires contre l’Iran :

  • Le 17 juin, dans un article paru dans The New Yorker sous le titre « The coming Wars », Seymour Hersh évoquait les plans du Pentagone pour des attaques aériennes et par commando contre l’Iran, avec un double objectif : détruire les prétendues installations souterraines abritant le programme d’armes nucléaires et instiguer une révolte populaire contre les mollahs.
  • Le 26 janvier, Richard Sale, correspondant d’UPI spécialisé dans le renseignement, faisait savoir que l’aviation américaine effectuait des missions provocatrices de reconnaissance au-dessus du territoire iranien, à partir de bases situées en Irak et en Afghanistan. Ces survols avaient pour but, écrivait-il, d’amener les Iraniens à activer leurs radars pour pouvoir les répertorier, en vue d’une campagne de bombardement contre au moins 14 cibles soupçonnées d’être des installations secrètes d’armes nucléaires. Toujours selon Sale, les Forces spéciales américaines et des commandos israéliens aidaient des réfugiés iraniens membres du Mujadhideen-e-Khalq (MEK), ainsi que des Kurdes irakiens, à conduire des incursions transfrontalières afin d’installer des détecteurs près des cibles.
  • Le 19 février, à Olympia (Washington), Scott Ritter, l’ancien Marine qui dirigea les équipes d’inspection de l’ONU en Irak pendant une bonne partie des années 1990, déclara en public qu’il s’attendait au lancement d’une campagne aérienne contre l’Iran, peut-être dès le mois de juin. Le président Bush, dit-il, avait déjà reçu et approuvé des plans d’attaque aérienne contre l’Iran.
L’option nucléaire

Dans le magazine The American Conservative du 1er août, Philip Giraldi (un officier de la CIA à la retraite) écrivait : « Suivant les instructions du bureau du vice-président Dick Cheney, le Pentagone a chargé le Strategic Command (StratCom) des Etats-Unis de préparer un plan d’urgence qui serait activé en cas de nouvelle attaque terroriste de type "11 septembre" contre les Etats-Unis. Ce plan inclut une attaque aérienne à grande échelle contre l’Iran, à l’aide d’armes nucléaires conventionnelles et tactiques. L’Iran compte plus de 450 cibles stratégiques majeures, y compris de nombreux sites soupçonnés de mettre au point des armes nucléaires. Nombre de ces cibles sont renforcées ou profondément enfouies dans le sol, et ne pourraient donc pas être détruites par des armes conventionnelles, d’où l’option nucléaire. Comme dans le cas de l’Irak, cette riposte ne serait pas conditionnée par une participation effective de l’Iran à l’acte terroriste dirigé contre les Etats-Unis. De nombreux officiers supérieurs de l’aviation prenant part à la planification sont, dit-on, épouvantés par les implications de ce qu’ils font - à savoir la préparation d’une attaque nucléaire non provoquée contre l’Iran - mais personne n’est prêt à risquer sa carrière en présentant des objections . »

Les récents attentats à Londres ont fourni à Tony Blair son propre « incendie du Reichstag » et il est à prévoir que la faction « impériale libérale » britannique se rangera pleinement du côté des faucons de Cheney à Washington.

Toutefois, comme l’a souligné Lyndon LaRouche, l’indice le plus convaincant de l’existence d’un plan visant à déclencher une attaque militaire en août est l’état d’esprit de Dick Cheney lui-même, confirmé par plusieurs témoins directs. Le vice-Président joue le scénario d’« Hitler retranché dans le bunker », version américaine, fustigeant les sénateurs républicains qui osent résister à ses violentes diatribes et traitant ceux qui refusent d’obéir à ses ordres - y compris des membres du Sénat - de « traîtres », voire pire.

Enfin, LaRouche a évoqué des rapports émanant de différentes sources hautement qualifiées du Congrès, de la communauté militaire et du renseignement, tous confirmant les points essentiels du récit paru dans l’American Conservative sur les plans de frappe nucléaire préventive concoctés par le docteur Folamour Cheney contre l’Iran. Ces sources soulignent qu’il ne s’agit pas de simples plans d’attaque éventuels, mais bien de l’intention politique réelle de Cheney. La folie de ces plans n’implique nullement qu’il ne les mettra pas en œuvre, au contraire.

L’étau se resserre

Le contexte immédiat de cette fuite en avant psychologique de Dick Cheney est marqué par deux facteurs : la révolte contre l’administration Bush qui s’étend au sein d’un groupe bipartisan de sénateurs et de députés et l’enquête menée par le procureur indépendant Patrick Fitzgerald sur le rôle de « deux hauts responsables du gouvernement » dans la divulgation de l’identité de Valerie Plame Wilson, une agente clandestine non officielle de la CIA.

Par ailleurs, à Londres, les maîtres synarchistes de Cheney se trouvent le dos au mur, car l’ensemble du système financier spéculatif mondial, qui représente leur pouvoir, est sur le point de s’effondrer. C’est le krach imminent du système mis en place après la dissolution de celui de Bretton Woods, qui représente la force motrice animant la politique de guerre et de chaos poussée par Cheney et bien d’autres. L’orchestration d’une attaque nucléaire préventive contre l’Iran suite à un nouvel incident de type « incendie du Reichstag » en dit long sur les motivations réelles de cette opération.

Le Plamegate

L’enquête de Fitzgerald, ouverte en décembre 2003, a déjà établi que le directeur de cabinet du vice-Président Dick Cheney, Lewis Libby, et le chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Karl Rove, ont parlé à des journalistes des véritables activités de Mme Plame. Son mari, l’ambassadeur Joseph Wilson, avait été envoyé au Niger en 2002 pour vérifier l’information selon laquelle ce pays aurait fourni à Saddam Hussein de l’uranium (yellowcake) pour fabriquer la bombe. Wilson était parvenu à la conclusion que l’information était frauduleuse, ce qui ne plut guère aux cercles autour de Cheney.

Au-delà de Karl Rove et de Lewis Libby, l’enquête de Fitzgerald porte aussi sur le White House Irak Group (WHIG), une équipe de propagandistes de haut niveau mise sur pied en août 2002 par le chef de cabinet du président Bush, Andrew Card, et regroupant, entre autres, Rove, Libby, Karen Hughes, Condoleezza Rice (à l’époque directrice du Conseil national de sécurité) et son adjoint et successeur Stephen Hadley.

Par ailleurs, Fitzgerald s’est plus récemment intéressé à un mémorandum du département d’Etat, daté du 10 juin 2003, dévoilant l’identité de Valerie Plame. Avant la fuite publiée dans la presse par Robert Novak, à la mi-juillet, ce mémo avait circulé parmi bon nombre de membres néo-conservateurs du gouvernement, dont John Bolton, que George Bush vient d’imposer, par prérogative présidentielle, comme ambassadeur américain aux Nations unies.

Jeffrey Steinberg

* En référence au livre de Barbara Tuchman, Guns of August (1962), devenu un classique, qui décrit les trente premiers jours de la Première Guerre mondiale. Début août 1914, l’Allemagne, entourée par des alliances européennes, est en pleine mobilisation pour mettre en oeuvre son plan visant à envahir la France et à occuper Paris en l’espace d’un mois. En réalité, le conflit s’éternisera pendant quatre longues années de « guerre des tranchées » sur le front de l’ouest et d’affrontement sur le front de l’est, s’étendant jusqu’aux Balkans. Plusieurs guerres ont ainsi commencé pendant les vacances du mois d’août. Le 1er septembre 1939, Hitler envahissait la Pologne.