Brèves

La campagne d’Helga Zepp-LaRouche exaspère le FAZ

mardi 16 août 2005

Au centre de son programme politique, Helga Zepp-LaRouche, candidate à la chancellerie pour le Mouvement des droits civiques-Solidarité (BüSo), propose que l’Allemagne abandonne le traité de Maastricht et mette en œuvre la « Loi de stabilité et de croissance » de 1967. De toute évidence, sa campagne ne plaît pas aux intérêts financiers monétaristes et néo-libéraux que représente le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Dans deux articles parus en avril dernier, le FAZ avait déjà attaqué le rôle catalyseur du « couple LaRouche » dans la remise en valeur, aussi bien aux Etats-Unis d’Amérique qu’en Allemagne, de l’héritage de Franklin D. Roosevelt.

Dans son édition du 11 août, le quotidien de Francfort revient à la charge, cette fois-ci, toutefois, sans nommer les LaRouche. Cette dernière attaque a paru le jour même de la conférence de presse d’Helga Zepp-LaRouche et du rassemblement du BüSo devant le bâtiment de la Bundesbank à Francfort. Dans le contexte des contacts de l’écrivain allemand Thomas Mann avec le président Roosevelt, le FAZ écrit que : « Depuis les années 30, on croit communément, y compris à l’Ouest, que les marchés sont importants, mais ne connaissent plus de limites si jamais ils sont découplés du contrôle de l’Etat. C’est l’échec des marchés, et non celui de l’Etat, qui est vu comme la plus grande menace. » Dans les années 30 donc, on espérait aux Etats-Unis que Roosevelt puisse, par des interventions politiques résolues, relancer la croissance et l’emploi. Après le krach de 1929 et le désenchantement vis-à-vis de l’ordre libéral, écrit le FAZ, « le désir de voir un homme fort n’était pas présent seulement en Europe, mais aussi aux Etats-Unis ».

Là, le quotidien s’en prend à la principale cible de son attaque : « Quelque cinq ans après la fin de la Nouvelle Economie et l’éclatement de la bulle spéculative sur les Bourses, beaucoup sont encore très déçus. (...) Face à un chômage de masse persistant, à une croissance économique décevante et aux menaces grandissantes posées par la globalisation, certains croient à nouveau qu’un New Deal est nécessaire, dans le cadre duquel l’Etat déterminerait courageusement les lois de l’action. Il devrait non seulement renforcer l’orientation de la politique fiscale et monétaire, mais faire en sorte que l’écart entre pauvres et riches ne se creuse davantage. » Et le quotidien de Francfort de mettre en garde contre la « tentation d’un New Deal allemand ». Or, à notre connaissance, hormis Helga Zepp-LaRouche, aucun dirigeant politique allemand n’a jusqu’ici évoqué un « New Deal allemand ».