Brèves

LaRouche : en finir avec la présidence actuelle

mardi 11 octobre 2005

A l’occasion d’une interview radiophonique, le 5 octobre, Lyndon LaRouche a évoqué les nouvelles perspectives stratégiques au lendemain de l’inculpation du président du groupe républicain à la Chambre des représentants, Tom DeLay. En voici les grandes lignes :

« Nous devons nous débarrasser de la présidence actuelle, et de tout ce qui est associé à DeLay à la Chambre des Représentants. Au Sénat, surtout depuis le 23 mai de cette année et la défaite de l’"option nucléaire" de Cheney, nous voyons se développer un partenariat entre les démocrates et de nombreux républicains. Il pourrait y avoir une évolution similaire à la Chambre, à condition d’écarter tout ce que représente DeLay, l’homme de Cheney. Et il se pourrait bien qu’il soit sur un siège éjectable.

« Le sujet le plus important actuellement est la guerre d’Irak - mais pas dans le sens où on l’entend ou l’on en parle habituellement. C’est beaucoup plus grave : nous ne sommes pas loin du moment où les troupes américaines se verront obligées de partir sous le feu, en devant combattre pour couvrir leur retraite. La situation est en pleine désintégration. Pour les Etats-Unis, ce genre d’humiliation aurait des conséquences incalculables dans le temps.

« Or les Etats-Unis ne se retireront pas tant que Cheney reste à la vice-présidence. Je pense qu’il est possible de le faire partir. En effet, personne ne voudra discuter avec nous tant qu’il sera là, car personne ne nous fera confiance, alors que nous aurons besoin de beaucoup de confiance pour sortir nos troupes d’Irak en toute sécurité. Il n’est pas question de les garder sur place, il faut les sortir de là. La situation est déjà perdue.

« L’évacuation des troupes américaines est d’ores et déjà risquée. Le général Odom [ancien chef du renseignement militaire américain], qui est très respecté aux Etats-Unis, l’a publiquement affirmé. Tim Collins, un colonel britannique, a dit la même chose dans le Daily Telegraph. Dans l’Armée, on lance la mise en garde suivante : Nous sommes sur le point de nous faire chasser d’Irak - si nous avons de la chance.

« Ceci est donc le thème qui déterminera en grande partie l’évolution politique. Si changement il y a, il faut que ce soit dans le sens d’un retour à une politique rooseveltienne, ce que bien des républicains pourraient apprécier. Ils ne sont pas tous fous, ce ne sont pas tous des Tom DeLay. Mais il est absolument nécessaire de changer de cap, de lancer un programme de reprise. C’est tout à fait possible. Reste à savoir si nous allons le faire. »

Un peu plus tard, LaRouche a poursuivi :

« La crise provoquée par le scandale DeLay à la Chambre des représentants signifie que, si cette affaire fait boule de neige et que les proches de DeLay, comme Gingrich et autres, sont démasqués lors d’enquêtes au criminel, on assistera à un changement soudain à la Chambre des représentants. De plus, avec la question de l’Irak et de la réalité sur place, qui va s’imposer rapidement, un sentiment pro-destitution va se développer à la Chambre des représentants. Or c’est la Chambre qui doit initier la procédure de destitution. Cela ne signifie pas que Cheney sera destitué, mais s’il est clair que la Chambre est prête à envisager une telle éventualité, alors certaines personnes importantes, comme probablement l’ancien président Bush, pourraient aller voir Dick Cheney et lui dire, "Le Président aimerait obtenir votre démission". Et Cheney partirait alors, tout comme Nixon est parti. »

Le journaliste demanda alors à LaRouche pour quel motif le premier président Bush serait amené à agir de la sorte.

« Vous connaissez la façon d’opérer de la famille Bush, père et fils. Bush senior a gouverné avec un groupe de conseillers qui étaient assez compétents, et il a toujours accès à eux. Il souhaitait que son fils, en devenant président, conserve la même équipe de conseillers et qu’il les écoute. Mais le fils n’est pas vraiment capable d’écouter son père.

« Actuellement, la situation nationale est désespérée. Mais si Cheney part - c’est lui qui contrôle Bush - et que Bush voit qu’il a été vaincu, il changera de comportement et subira davantage l’influence de son père, ou des cercles qui l’entourent. »