Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Krach du système américain

vendredi 24 novembre 2000

Ce que révèlent les élections présidentielles américaines est l’effondrement de tout un système politique fondé sur la tyrannie de l’argent et des médias, du marché et de l’oligarchie, qui n’a su présenter que deux candidats également désastreux. Aux yeux de tous, désormais, sa corruption se trouve étalée au grand jour : fraudes, menaces contres les électeurs noirs, bulletins trafiqués, sans autre objet que des rapports de force. Certaines machines électorales datent de 1892 et beaucoup des années 20, sans avoir jamais été modernisées depuis.

Tant Bush que Gore sont les produits d’une stratégie sudiste, mise en place depuis la présidence de Richard Nixon chez les républicains et celle de Jimmy Carter chez les démocrates. Wall Street a promu cette stratégie pour étayer ses intérêts financiers par un fondamentalisme religieux, afin de mettre en place une politique de réaction sociale. Entre lecture superstitieuse de la Bible et attachement non moins fondamental aux cours de Bourse, l’Amérique officielle exhibe donc aujourd’hui son échec.

Warren Christopher, l’ancien secrétaire d’Etat de la première administration Clinton, chargé par Al Gore de contrôler la procédure électorale en Floride, a lui-même parlé d’« irrégularités sérieuses et substantielles ».

Cela permet de comprendre ce qui a été fait à Lyndon LaRouche, l’homme qui défie le système. Il est tout de même ironique que le même Gore, qui se plaint maintenant de fraude à son détriment, ait hier brutalement et illégalement fait éliminer les élus larouchistes des primaires démocrates de l’Arkansas, pour cumuler sous sa bannière tous les délégués.

Aujourd’hui, le vice inhérent au système le discrédite lui-même, et il se trouve exposé aux yeux de tous.

Il faut s’en réjouir. Car, en même temps, le système financier et monétaire international, celui de Wall Street, et qui produit des Gore et des Bush, se trouve en voie d’effondrement. Par-delà le risque d’un nouveau fascisme, il s’agit d’une chance offerte à une autre politique, pour un retour à la justice et à une logique de développement mutuel, ce que propose LaRouche.

C’est l’affaire des Français et des Européens. L’esprit du Global New Deal que Roosevelt voulait entreprendre à la fin de sa vie, une nouvelle règle du jeu, un nouveau Bretton Woods sont à notre portée. A nous de rompre avec l’esprit de soumission et de répondre aux intérêts du travail et de la production - avec les yeux du futur.