Brèves

LaRouche à Berlin : les enjeux de la crise iranienne

mardi 7 mars 2006

Les motifs et les implications de la crise déclenchée par le programme nucléaire iranien ont fait l’objet du séminaire stratégique organisé le 2 mars à Berlin par l’Executive Intelligence Review. Une centaine d’invités étaient présents, dont des représentants de quinze ambassades, des universitaires, des journalistes, d’anciens responsables gouvernementaux et parlementaires et des chercheurs dans le domaine du nucléaire.

Le séminaire a été ouvert par Lyndon LaRouche, suivi par le colonel Jürgen Hübschen, ancien attaché militaire à l’ambassade d’Allemagne à Bagdad, Helga Zepp-LaRouche, présidente du BüSo, et le Dr Cliff Kiracofe, du Virginia Military Institute. C’est Muriel Mirak-Weissbach de l’EIR qui a lu le discours du professeur Mohammad Selim, d’Egypte, qui n’avait pu se rendre sur place. Un rapport de première main sur le combat politique aux Etats-Unis a été présenté par Michelle Steinberg, rédactrice de l’EIR à Washington. La discussion dura près de quatre heures.

LaRouche replaça la crise iranienne dans le contexte de la crise économique et financière systémique et internationale. La seule stratégie pouvant conduire à une paix durable, notamment en Asie de l’Ouest, consiste à revenir à une politique économique basée sur le véritable « système américain », adopté aux débuts de la République des Etats-Unis et qui permit à Franklin Roosevelt de sortir ce pays de la grande dépression et de créer le système de Bretton Woods. Des investissements à long terme sont nécessaires pour développer de nouvelles ressources en matières premières, ainsi qu’un réseau d’infrastructure moderne à travers l’Eurasie. Dans cette optique, le rôle de l’énergie nucléaire est capital.

L’Iran (comme d’autres pays) a donc légitimement le droit de mettre au point le nucléaire civil. Une attaque militaire contre l’Iran n’aurait rien à voir avec ce pays en tant que tel, dit LaRouche. L’Iran n’est pas la « cause », mais la « cible » d’une oligarchie financière synarchiste déterminée à détruire le concept d’Etat-nation au moyen de la « mondialisation impériale ». Pour stabiliser la situation, la première étape décisive consiste à chasser un Dick Cheney qui fait office de « pion de l’oligarchie synarchiste » au sein du gouvernement américain (voir article ci-dessous). Son départ renverserait la donne stratégique internationale.

Le colonel Hübschen évoqua les conséquences d’une éventuelle attaque contre l’Iran : l’OTAN se désintégrerait et les Etats-Unis se trouveraient dans l’obligation de retirer leurs troupes partout dans le monde, tout ceci accompagné d’une vague d’anti-américanisme sans précédent. L’alternative serait que l’Ouest, en particulier les Etats-Unis, traitent avec l’Iran sur un pied d’égalité, bâtissant un pont basé sur de véritables garanties de sécurité, une coopération économique et l’acceptation du Traité de non prolifération nucléaire (TNP) par toutes les parties concernées. Suite au discours du colonel Hübschen, LaRouche objecta que le TNP ne devait pas être considéré comme un texte sacro-saint, valable indéfiniment, mais comme une « relique du passé » qui sera supplantée dans le contexte d’un nouvel ordre économique et politique international.

Dans la session de l’après-midi, Helga Zepp-LaRouche a plaidé en faveur d’un véritable dialogue des cultures pour faire échec au choc des civilisations. Sur le plan intérieur allemand, il est nécessaire de mieux intégrer les musulmans dans la société et il faut pour cela résoudre le problème du chômage, ce qui implique de rompre avec le système de Maastricht et de la BCE. Un véritable dialogue des cultures présuppose la reconnaissance de principes universels, ainsi que l’abandon des paradigmes culturels adoptés par la génération du baby boom, comme le relativisme.

Le Dr Kiracofe, ancien conseiller à la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, évoqua la tradition américaine de politique étrangère coopérative, diamétralement opposée à la tendance actuelle incarnée par la « présidence impériale Bush/Cheney » et les néo-conservateurs. Cet argument fut repris, d’un point de vue arabe, par le Pr Selim.