Communiqués

Elever le débat en France

lundi 24 avril 2006

Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle française de 2007, a fait la déclaration suivante le 22 avril.

Lorsqu’il a besoin d’horizon, l’imbécile regarde son doigt. Le doigt de la France est aujourd’hui l’élection présidentielle de 2007. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, les deux favoris des médias, s’efforcent de ressembler à ce que la City de Londres et les banques anglo-américaines attendent d’eux, y ajoutant chacun sa french touch : l’autoritarisme bonapartiste pour l’un, le féminisme maternant pour l’autre. Ségo et Sarko forment ainsi le couple néo-libéral du moment, sans autre projet que de traiter des questions secondaires faute de relever les vrais défis.

Il se dit dans les allées du pouvoir que le « peuple français » ne s’intéresse pas à la politique étrangère. Même si c’était vrai (et ça ne l’est pas, car nous entrons dans un temps où le peuple devient plus averti que les « élites » qui le méprisent), il faudrait cependant avoir le courage et l’honnêteté d’évoquer les enjeux internationaux, puisque ce qui se décide en France en découle.

La presse de droite ne s’en prive pas, non pour éclairer mais pour faire peur. Le Point titre cette semaine : « Iran, la bombe au poing » et Le Figaro magazine voue son éditorial à « La bombe de Téhéran ». Philippe de Villiers enfourche sans scrupules le cheval des préjugés les plus bas et prétend voir non seulement des mosquées à Roissy mais partout en France, croyant avoir trouvé dans l’Islam un bouc émissaire qui assurera sa popularité. Il est vrai que Caroline Fourest et Charlie Hebdo aboient après la même caravane que le Vicomte... Dieudonné, à l’autre extrême, rentre dans le jeu de provocation et prétend servir les victimes non juives d’actes racistes en caressant dans le sens du poil les électeurs des banlieues.

Ces tentatives de manipulation, en rabaissant un débat que les favoris n’élèvent pas, empêchent les Français de voir ce qui compte et surtout de penser que la France peut jouer un rôle dans le monde.
Ce qui compte, c’est ici que nous le disons : la chute d’un système international qui n’est plus capable d’assurer le développement économique et la justice sociale. L’accélération de la hausse du prix des matières premières, conjuguée à la crise du marché du logement aux Etats-Unis et en Angleterre, est le révélateur d’une spéculation qui atteint ses limites. La politique de l’administration Cheney-Bush ne peut s’expliquer qu’ainsi : la fuite en avant dans une logique de guerre et de viol des libertés publiques face à la crise.

Le Nouvel Observateur préfère nous entretenir des « Frenchies qui se dopent au libéralisme en se rendant à l’étranger » et Jacques Marseille, dans Le Point, dénoncer « l’ultrapopulisme » bien plus dangereux que la « dictature ultralibérale ». Que l’Economist et toute la presse anglo-américaine réclament la soumission de la France n’a pas l’air de le gêner.

Ma candidature vise à poser les questions que les autres cherchent à masquer. Les attaques que je reçois prouvent qu’en parlant de ce qui compte, nous comptons plus que les chouchous des médias.