Campagnes

Appel à la constitution d’un Comité pour un
« Nouveau Bretton Woods »

mardi 9 mai 2006

A l’image des appels précédents de 1997 et de 2000, signés par des milliers de personnalités, parmi lesquelles des chefs d’Etats, des parlementaires, des syndicalistes, des chefs d’entreprises, des juristes, des représentants d’autorités religieuses, des militaires, etc. demandant une réorganisation du système financier international, la présidente de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, a rédigé un nouvel appel qui sera diffusé à l’échelle internationale. Cet appel sera publié, avec les noms des signataires, dans la presse et sur Internet.

 

« L’escroquerie d’Alan Greenspan, en cachant au monde les statistiques "M3" [c’est-à-dire l’accroissement de la masse monétaire, Ndt], visait de toute évidence à dissimuler le fait que l’accélération du taux d’accroissement des prix mondiaux des matières premières a positionné le monde actuel sur le même type de courbe hyperinflationniste que celle qui a sévi dans l’Allemagne de Weimar pendant la deuxième moitié de 1923, en suivant un « parcours de moindre action » similaire. Une comparaison entre l’accélération du taux d’accroissement actuel du prix des matières premières et le profil de l’Allemagne de 1923 indique la probabilité que, dans le cadre des politiques américaines et européennes actuelles, le système financier mondial s’acheminera vers un point d’effondrement au plus tard en septembre 2006, voire plus tôt ». C’est ce qu’écrit Lyndon LaRouche dans sa déclaration du 20 avril.

Quand LaRouche fait une prévision, la plupart des économistes et financiers compétents y portent la plus grande attention, parce qu’il s’avère avoir été le seul économiste dont les analyses se soient prouvées exactes pendant les dernières décennies, alors que ses critiques se sont discrédités.

Cette fois-ci, son évaluation a fait l’effet d’une bombe dans le monde politique washingtonien et dans d’autres capitales. En effet, le parallèle entre l’accélération de la hausse des prix des matières premières les plus importantes et l’hyperinflation de 1923 saute tellement aux yeux que le mécanisme habituel permettant d’évacuer la réalité ne fonctionne plus.

Les banquiers centraux sont devant un dilemme insoluble : s’ils continuent la politique de Greenspan de ces dix-neuf dernières années, c’est-à-dire l’expansion permanente des liquidités par un recours aux produits dérivés et à la spéculation des hedge funds (fonds de performance), des fonds de placement privés, etc, alors le prix de l’énergie et des matières premières explosera. S’ils tentent de réduire à nouveau les liquidités, comme ils le font actuellement par l’abandon du yen carry trade et par la hausse des taux d’intérêt, alors les « bulles » vont commencer à éclater, comme cela se produit déjà avec la bulle américaine de l’immobilier.
D’une façon ou d’une autre, que ce soit par un effondrement hyperinflationniste du système financier mondial, comme en novembre 1923, ou suite à une réaction en chaîne par l’éclatement des bulles de l’immobilier, des marchés d’actions et d’obligations, la faillite des hedge funds ou des fonds de pension privés, des fonds de placement ou des banques - les conséquences pour la population mondiale seraient catastrophiques. La partie la plus pauvre de la population serait la plus touchée, les classes moyennes y perdraient toute leur épargne. Si l’Etat n’a plus les moyens de financer son fonctionnement, la société sombre dans le chaos. La chute dans un nouvel âge des ténèbres en serait la conséquence.

Afin d’empêcher les effets néfastes pour la population qui résulteraient d’un effondrement incontrôlé du système financier mondial, nous autres signataires de cet appel demandons la convocation immédiate d’une conférence extraordinaire afin que soit mis en place un nouveau système financier mondial dans l’esprit des accords de Bretton Woods suscité par Franklin D. Roosevelt en 1944.

Nous, signataires de cet appel, rappelons que le Parlement italien a adopté la proposition de LaRouche par une résolution du 6 avril 2005, appelant le gouvernement italien à convoquer « une conférence internationale au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement pour définir globalement un nouveau système financier plus juste. »

La nécessité d’une telle réorganisation fondamentale n’est pas seulement plus urgente encore aujourd’hui, mais ses possibilités de succès sont aussi plus grandes. C’est grâce à une ironie de l’histoire. Lorsque l’Union soviétique commença à se désintégrer en 1991, l’administration néo-conservatrice de George Bush père décida de transformer la république américaine, en conformité avec le Projet pour un nouveau siècle américain (« Project for a New American Century »), en empire. Cette doctrine « du droit par la force » s’appuyait sur l’affirmation qu’aucune nation ou groupe de nations ne serait autorisé à mettre en cause la position dominante des Etats-Unis sur le plan politique, économique ou militaire.

Aujourd’hui, cependant, en brandissant sa politique unilatérale de « guerre préventive », le régime néo-conservateur de George Bush et de Richard Cheney a accéléré, par contrecoup, un processus de coopération parmi les nations d’Eurasie et d’Amérique latine qui autrement aurait pris des décennies. De nombreux chefs d’Etat d’importantes nations ont fait clairement comprendre leur décision de défendre l’intérêt général de leur population contre l’acharnement des institutions financières associées à la mondialisation. Ainsi, les possibilités de mettre sur la table un nouvel ordre économique plus juste ont énormément augmenté.

Ce serait néanmoins une dangereuse illusion de croire qu’une réorganisation effective d’un système financier mondial en banqueroute puisse réussir sans - ou contre - les Etats-Unis. Nous, signataires du présent appel, nous déclarons donc favorables à une coopération avec la « vraie » Amérique, fidèle à la Révolution américaine et à la Déclaration d’indépendance, cette Amérique associée aux noms d’Alexander Hamilton, John Quincy Adams, Abraham Lincoln, Franklin D. Roosevelt et Martin Luther King et dont Lyndon LaRouche est aujourd’hui devenu l’inspirateur. L’Amérique doit faire partie d’une nouvelle communauté de principe de Républiques souveraines, rassemblées par l’intérêt commun de l’humanité.

Afin de surmonter les échecs historiques qui sont la conséquence du changement de paradigme de ces quarante dernières années, et surtout depuis le démantèlement du système de taux de change fixes par le président américain Richard Nixon en 1971, qui a conduit le monde, après la dislocation de l’Union soviétique et sous l’effet d’une mondialisation féroce, au capitalisme prédateur d’aujourd’hui, nous devons prendre les mesures suivantes :

  • Un système de taux fixe doit faire immédiatement l’objet d’un accord.
  • La spéculation sur produits dérivés doit être déclarée illicite par un accord entre gouvernements.
  • Une réorganisation ordonnée, ou plutôt un rééchelonnement de la dette doit être mis en oeuvre.
  • De nouvelles lignes de crédit doivent être ouvertes à travers une politique d’émission de crédit public dans la tradition d’Alexander Hamilton et du « Système américain », rendant possible le plein emploi par l’investissement dans les infrastructures de base, la recherche et l’innovation technologique.
  • La réalisation du projet de « Pont terrestre eurasiatique », cœur d’une reconstruction de l’économie mondiale, n’est pas seulement la vision permettant un miracle économique, mais également ce qui peut devenir la base de la paix au XXIème siècle.
  • Un nouveau « traité de Westphalie » doit garantir l’accès aux matières premières et leur développement pour toutes les nations de cette planète au cours des cinquante prochaines années.

Signataires de cet appel, nous sommes convaincus que la « mondialisation », avec son capitalisme prédateur, a échoué tant sur le plan économique et financier que dans le domaine moral. A sa place, c’est l’homme qui doit retrouver la primauté, et l’économie doit d’abord et avant tout servir l’intérêt général. Le nouvel ordre économique doit garantir les droits inaliénables de toute l’humanité.

Signataires :
Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller.

Pour joindre votre signature, faire un copier coller et remplir les sections ci-dessous, puis nous renvoyer par courriel à : postmaster@solidariteetprogres.org

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