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LaRouche appelle à renforcer le Génie militaire

mardi 16 mai 2006

Le comité politique de Lyndon LaRouche (LaRouche PAC) est en pleine mobilisation nationale pour obtenir des mesures législatives en vue de sauvegarder l’industrie automobile, ses capacités en machines-outils et ses équipements. Dans ce cadre, il a réuni les observations et recommandations suivantes :

  1. Alors que Dick Cheney était ministre de la Défense du gouvernement Bush père, il supervisa une transformation radicale de l’Armée dont les conséquences sont telles qu’aujourd’hui, de nombreux officiers de haut rang (d’active ou à la retraite) sonnent l’alarme : la structure militaire a été vidée de sa substance au point d’en être devenue pratiquement non fonctionnelle. La prolongation de la mission en Irak et un engagement militaire élargi dans le golfe Persique, visant l’Iran, risqueraient de lui infliger le coup de grâce.

    En tant que secrétaire à la Défense, Dick Cheney réduisit d’un tiers le nombre de divisions de l’Armée, qui est passé de 18 à 12, suite à la dissolution de l’Union soviétique. Ensuite, dans le cadre de l’opération Tempête du désert, les Etats-Unis envoyèrent 500 000 soldats dans le golfe Persique. Cheney engagea alors la firme Halliburton pour réaliser une étude (payée 10 millions de dollars) sur la « privatisation » et l’« externalisation » d’importantes fonctions logistiques de l’Armée. Après avoir considérablement affaibli les capacités de l’Armée, Cheney réussit finalement à faire accepter ces mesures par les chefs militaires. En fait, cette stratégie avait été développée par d’autres personnes plus influentes, comme George Shultz et Felix Rohatyn, mais c’est Cheney qui la mit en œuvre. Puis, lorsque le gouvernement Clinton arriva au pouvoir, l’ancien secrétaire à la Défense se vit offrir le poste de PDG d’Halliburton. En 2001, lorsqu’il entra à la Maison Blanche comme vice-Président, il fit de cette entreprise spécialisée dans l’infrastructure pétrolière le principal contractant du Pentagone.

  2. L’Armée dépend donc de plus en plus de ces entreprises militaires privées (PMCs). LaRouche propose de renverser radicalement cette tendance en revenant à une armée de 18 divisions, mais en renforçant uniquement les capacités dont on a urgemment besoin aujourd’hui.
  3. En premier lieu, il insiste sur l’importance du Corps des ingénieurs de l’Armée (ACE), ainsi que sur les autres unités de génie militaire, dont les capacités doivent être renforcées. Dans le cadre de la proposition législative formulée le 2 mai par LaRouche, prévoyant la création d’un organisme fédéral chargé de la mise en redressement judiciaire du secteur automobile et de la sauvegarde (ou reconversion) de ses capacités productives, le développement du génie militaire est intéressant de différents points de vue. D’abord, l’ACE doit jouer un rôle crucial dans l’expansion à grande échelle de l’infrastructure aux Etats-Unis - systèmes de gestion de l’eau, construction de voies ferrées rapides, expansion du réseau électrique, reconstruction des villes avec de nouveaux hôpitaux, écoles, etc. La gamme des travaux que l’ACE pourrait réaliser est pratiquement illimitée, à condition toutefois que le gouvernement fédéral émette le crédit à long terme et à faible taux d’intérêt nécessaire pour les projets d’infrastructure les plus urgents. Deuxièmement, le génie militaire aurait une mission importante vis-à-vis de l’étranger : la formation de corps de génie venant de pays amis et la participation à des grands travaux essentiels en Afrique, en Asie du Sud-Est, en Amérique latine, etc.
  4. Le Corps des ingénieurs, de même que l’administration des anciens combattants (VA) et le Service de santé publique (PHS), représentent une composante clé de la capacité d’intervention en cas de sinistre national. Le Département de la Sécurité intérieure est devenu un cauchemar bureaucratique qu’on pourrait supprimer ou réduire considérablement. Par contre, à l’époque de l’administration Clinton, quand l’Agence fédérale de gestion des crises (FEMA) jouissait d’un statut gouvernemental à part entière et était dirigée par un spécialiste compétent, son efficacité était incontestable. Une FEMA réactivée, coopérant avec l’ACE, la VA et le PHS, pourrait contribuer au premier élan d’une relance de l’économie américaine, renversant la dynamique de désindustrialisation, délocalisation et dérive post-industrielle de ces 40 dernières années.
  5. LaRouche souligne deux aspects psychologiques importants d’une telle expansion dans le domaine militaire, avec le retour à la vocation traditionnelle du génie militaire. Ils concernent deux catégories de la population particulièrement défavorisées. Dans les villes, la plupart des jeunes n’ont aucun avenir. Dans les zones les plus pauvres, ils ne connaissent que la drogue, le crime, une pauvreté écrasante, l’absence de scolarité, le chômage. Or ,dans le cadre des projets de l’ACE, ils pourraient devenir une ressource indispensable. Pendant le New Deal des années 30, l’ACE dirigeait le Civilian Conservation Corps (CCC), un programme destiné à offrir aux démunis des qualifications de base. Dès lors qu’ils avaient une mission, un emploi et le sentiment qu’il était bel et bien possible de sortir de la grande dépression, les jeunes répondirent positivement. L’autre élément de l’« Amérique oubliée » à qui il faut donner un sens de mission et d’avenir, ce sont les soldats de retour de la guerre d’Irak, dont la plupart ont entre 20 et 30 ans et souffrent de blessures handicapantes. Là aussi, ils pourraient être intégrés dans de grands projets d’infrastructure sous l’égide de l’ACE.
  6. Relancer ainsi la tradition d’un génie militaire contribuant au développement du pays, qui est celle du « système américain », ne coûterait, en fin de compte, rien. Actuellement, l’économie américaine est au bord du gouffre. Si on laisse sombrer le secteur automobile, avec ses équipements et ses qualifications, les Etats-Unis ne seront plus une nation industrielle. Par conséquent, il faut lancer un grand dessein infrastructurel, avec l’aide de ce secteur ainsi que celle du génie militaire, et l’accroissement net de la richesse réelle du pays suffira largement à couvrir les coûts initiaux.