LaRouche soutient la proposition de Beilin pour des accords de Madrid II

jeudi 17 août 2006

Le 13 août, Lyndon LAROUCHE a donné tout son soutien à la proposition de l’ancien ministre israélien Yossi BEILIN d’une convocation immédiate d’une conférence de « Madrid II » pour mettre en place des accords de paix globaux au Moyen-Orient comprenant la création d’un Etat palestinien pleinement souverain.. Plus tôt, LaRouche avait exprimé son soutien à la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU adoptée le 11 août.

Bien qu’il y ait des éléments critiquables dans la résolution 1701, notamment sa condamnation du Hezbollah comme étant à l’origine de la guerre et d’autres concessions à Israël, pour l’heure, le parti de la paix a réussi à calmer le jeu. Au plan international, l’opposition certaine du Président Jacques Chirac, renouant avec l’esprit de son veto à la guerre d’Irak aux Nations Unies a joué un rôle utile pour contrer les faucons, appuyant et donnant voix au chapitre à la nation libanaise et au monde arabe sur la scène internationale. L’unité sans faille de la quasi-totalité des forces politiques libanaises contre Israël et en faveur d’un plein rétablissement de la souveraineté du Liban, y compris sur la question épineuse du désarmement du Hezbollah, a aussi été cruciale.

Le fait que l’administration Bush soutienne cette résolution doit être mis au crédit des pressions exercées par les « réalistes » de la politique étrangère américaine, dont l’ancien Président Bush, Brent SCOWCROFT et d’autres. Le sénateur Chuck HAGEL et même Zbigniew BRZEZINSKI se sont opposés ouvertement à cette guerre déclenchée par Cheney et Netanyahou.

Cependant, la paix reste précaire. C’est pourquoi LaRouche a demandé une action immédiate dans la ligne des propositions de Beilin. Il faut agir à chaud « pendant que les choses sont en mouvement, » après la résolution 1701, car il reste beaucoup de forces ici ou là qui veulent reprendre la guerre. « Je connais Yossi Beilin, il dit ce qu’il pense. Il ne fait pas que promouvoir une solution avec deux Etats, qui est la seule chose qui fonctionnera, il sait que des fondations économiques solides sont nécessaires à une paix durable, » a déclaré LaRouche.

LaRouche a ajouté que le plus grand danger à craindre maintenant était l’irruption « d’une guerre asymétrique mondiale, avec le Moyen-Orient comme détonateur (...) Le danger de guerre n’a pas été éliminé tant que les événements s’intensifient en Irak et en Afghanistan. »

Les propositions de Beilin sont apparues dans l’édition du 13 août de Ha’aretz, dans un article intitulé « la commission « d’après matin. » » Sachant qu’une commission d’enquête sur les désastres de l’invasion du Liban de juillet 2006 sera réclamée, Beilin pense que c’est OLMERT lui-même qui doit en être à l’origine. Mais ce dont Israël a véritablement besoin, c’est une vigoureuse politique de paix :

« Une tentative de réunir une seconde conférence de Madrid serait une action politique susceptible d’être acceptée, au moins au début, par une grande majorité du public et de la Knesset. La première conférence de Madrid qui fut réunie en octobre 1991 a changé la face du Moyen-Orient et a permis, pour la première fois dans l’histoire, des négociations directes entre Israël et la Syrie, le Liban et une délégation jordanienne et palestinienne autour d’accords de paix. Les négociations menèrent exactement trois ans plus tard au traité de paix entre Israël et la Jordanie, un traité rendu possible par les accords d’Oslo signés par Israël et l’OLP. Les négociations avec le Liban étaient entièrement dépendantes de celles menées avec la Syrie et n’ont par conséquent mené nulle part. Les négociations avec la Syrie, qui ont cessé en 1996 et ont repris en 1999, furent stoppées lorsque les parties trouvèrent un accord sur tous les problèmes de l’agenda, excepté pour la ligne côtière du Kinneret au nord-est. »

« Il faut ajouter que le fossé qui existait à propos des statuts finaux des accords a grandement été réduit durant les 15 dernières années. Il y a un quasi consensus en Israël au sujet d’un Etat palestinien, et le premier ministre israélien est prêt à abandonner unilatéralement 90% de la Cisjordanie. Le document de Clinton, la « vision » de Bush, la feuille de route, les décisions du sommet de la Ligue Arabe en 2002, et l’initiative de Genève, tous nous présentent l’image claire d’un accord permanent entre Israël et la Palestine. Les négociations publiques et secrètes qui ont lieu avec la Syrie depuis 1991 esquissent les grandes lignes d’un accord israélo-syrien.

« En 1991, ce furent les Etats-Unis qui mirent tous leurs efforts pour persuader Israël de participer à une telle conférence. Cette fois c’est à Olmert de persuader le Président Bush que sortir la Syrie de l’Axe du Mal, faire la paix avec le Liban et en finir avec le conflit Israélo-palestinien sont des actions possibles qui-si elles fonctionnent- peuvent sauver le Moyen-Orient et aider à mettre en place la vision réformatrice à laquelle croit Bush » écrit Beilin.