Brèves

A Berlin, LaRouche relance le débat sur l’Eurasie

mardi 12 septembre 2006

Le 6 septembre, lors d’une conférence tenue simultanément à Berlin et à Washington et retransmise en Internet, Lyndon LaRouche a pu dialoguer avec des personnalités politiques, scientifiques et intellectuelles de nombreux pays européens et asiatiques, du monde arabe et des Etats-Unis. La plupart des participants avaient déjà lu un document préparatoire rédigé par LaRouche trois semaines auparavant (Dynamique et Economie), ainsi que d’autres de ses écrits sur la crise économique et financière internationale en cours et les alternatives viables, centrées en particulier sur l’Eurasie.

« Le cycle de l’histoire mondiale qui va s’achever au cours des mois à venir a commencé en avril 1945 avec la mort du président Franklin Roosevelt », déclara Lyndon LaRouche en guise d’introduction. Réfutant l’idée que l’on puisse prévoir l’histoire future en extrapolant à partir d’événements ou de tendances actuels, il a retracé de façon spectaculaire l’évolution du monde depuis la mort prématurée de ce Président américain, dont la vision pour l’après-guerre, basée sur la création d’une communauté d’Etats souverains au bénéfice des peuples du monde entier, fut trahie dès sa disparition.

LaRouche a défié ses auditeurs de comprendre que le largage des bombes atomiques en 1945, l’assassinat du président Kennedy, la guerre du Vietnam et les dérives du gouvernement Bush-Cheney font partie d’une seule et même intention politique. Il a clairement montré qu’en fait, peu importe aux faucons du vice-président Dick Cheney que l’Iran possède ou non des armes nucléaires. Leur intention est de faire sombrer l’ensemble de l’Asie du sud-ouest dans la guerre asymétrique et le chaos. Faute de tenir compte de cette réalité, toute tentative d’instaurer la paix dans cette région est condamnée d’avance.

Il expliqua ensuite que l’effondrement en cours est de nature physique - ce n’est pas une crise financière, mais une désintégration de l’économie physique réelle, qui s’est progressivement développée depuis le changement de paradigmes de la fin des années 1960, au détriment de la production. A cet égard, LaRouche a rappelé une fois de plus que la crise économique et financière mondiale ne pourra être réglée tant que les mêmes intérêts continueront de sévir à Washington. La grande tâche de son mouvement politique aux Etats-Unis consiste donc à ramener ce pays à sa véritable tradition républicaine.

La discussion qui suivit s’orienta sur une perspective positive pour les cinquante ans à venir. En effet, éviter l’effondrement mondial du système financier et économique et sortir de la crise stratégique qui s’aggrave à toute vitesse exigent une vision à long terme. C’est de ce point de vue qu’il faut aborder le développement intégré de l’Eurasie, avec Berlin comme pivot naturel de cette évolution. Différents participants russes et chinois ont évoqué l’Organisation de coopération de Shanghai, soulignant le poids et la portée de ce partenariat stratégique. LaRouche répondit par une sorte de défi : les problèmes de l’Asie ne pourront jamais se résoudre dans le seul cadre asiatique, car si le système international s’effondre, les pays n’auront aucune chance. La solution doit être globale et reposer sur une perspective d’une à deux générations, privilégiant la tradition européenne de la machine-outil comme locomotive de l’économie productive.

Un public international

Parmi les personnalités ayant adressé des messages, contributions ou questions, mentionnons, pour la Chine et la Russie : le professeur Ma Jiali, expert chinois de l’Inde ; le professeur Su Jin Ziang, directeur du Centre des études sur la mondialisation à l’Institut chinois des relations internationales contemporaines ; le professeur Louzyanine, de l’Institut de l’Extrême-Orient de l’Académie russe des Sciences ; Vladimir Borisovich Isakov, vice-président de la CIC de la Fédération russe ; Evgueni Primakov, ancien Premier ministre russe ; le professeur Kouznetsov, président de l’Académie russe des Sciences naturelles, et un de ses collègues, le professeur Blochakov ; Youri Krupnov, expert russe de l’énergie nucléaire ; le professeur Subbotin, de l’Institut Kourchatov de Moscou ; Dmitri Rundkvist, directeur du Muséum géologique Vernadski de Moscou, et Nina Gromyko, experte en éducation, de Moscou.

Pour le sous-continent indien et l’Asie du sud-ouest, nous citerons : le professeur Sayed Muhammed Selim, de l’université du Caire ; le général Mirza Aslam Beg, ancien chef d’état-major de l’Armée pakistanaise ; le Dr Mahmout Khallaf, général (cr) de l’Académie militaire Nasser ; le colonel Datta, de la Foreign Policy Association. Nous avons reçu en outre un message de l’ancien Premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad. Parmi les contributions allemandes, nous avons relevé celle de Philip Jenninger, ancien président du Bundestag de 1984 à 1988, et de Friedhelm Krüger-Sprengel, président honoraire de la Société internationale du droit militaire, à Bruxelles. De Washington, de nombreuses questions provenaient d’institutions du Parti démocrate et des bureaux du Congrès.

En Amérique ibérique, d’importants groupes d’auditeurs s’étaient réunis pour suivre le webcast, à Mexico, à l’université pédagogique du Honduras, dans deux universités de La Paz (Bolivie) ainsi qu’au Pérou, en Argentine et à Bogota.