Les éditoriaux de Jacques Cheminade

406

jeudi 18 avril 2002

Malgré le silence fait sur nos activités par les médias, malgré les campagnes de blocage lancées contre nos idées par le système politique français, malgré nos moyens très limités par rapport aux organisations politiques du sérail, nous avons pu réunir 406 parrainages en faveur de ma candidature présidentielle. Nous avons ainsi été le parti réellement indépendant à en obtenir le plus.

Il est donc juste aujourd’hui que je commence par remercier nos militants qui ont participé à cet effort et les maires qui l’ont courageusement soutenu.

Nous avons ainsi constitué un cœur plus grand, qui doit maintenant battre à l’unisson dans tout notre pays. Car celui-ci en a bien besoin. En effet, jamais une échéance électorale n’aura été plus consternante. Le système, dans lequel tout est fait - politiquement, financièrement et médiatiquement - pour maintenir les mêmes têtes en place, est en train de payer ainsi le prix de sa sclérose. Plus de 50 % des Français ne s’intéressent pas à cette élection ; la volatilité de l’électorat n’aura jamais été aussi grande et les « programmes » des deux « principaux » candidats sont jugés par près des trois quarts de la population comme très peu ou pas du tout différents !

Ce que la presse étangrère appelle « une troupe de vieux acteurs en tournée » poursuit sa ronde impuissante tandis qu’un monde qui s’embrase aurait besoin de la France. Là est le drame.

Absents, nous le sommes face à l’oligarchie financière et militaire américaine, absents au Proche-Orient, absents pour redéfinir une politique de justice sociale en France même. Un fascisme rampant s’étend dans le monde et nos responsables, qui parlent de tout et de rien à longueur d’antenne, ont perdu la voix sur l’essentiel.

Le pire est qu’ils se prétendent satisfaits d’eux-mêmes. Il suffit de les voir rejouer pour la millième fois le vieux rôle français de donneurs de leçon : faites ce que je dis, mais ne regardez pas ce que je fais.

A terme, malgré la déception de certains, je suis convaincu que ma non-participation forcée à ces jeux de cirque sera considérée comme une vertu. Il nous reste, en attendant, beaucoup à faire, en commençant par les législatives, pour continuer à tracer le chemin. Une guerre de guérilla ou une résistance se gagnent en perdant presque toutes les batailles, jusqu’au succès final, à condition de gonfler ses forces au fur et à mesure de ces batailles et de toujours continuer à étendre ses activités en donnant à réfléchir et à penser. C’est ce à quoi j’invite donc mes militants, mes amis, les maires qui nous ont soutenu et les Français conscients que le trop plein de ces élections masque un terrible vide.