Brèves

L’ambassade américaine cherche à contrer l’influence de LaRouche en Europe

mardi 31 octobre 2006

Le 31 octobre, Lyndon LaRouche tient une conférence Internet simultanément à Berlin et à Washington sur le thème « La crise mondiale à la veille de l’élection générale aux Etats-Unis ». Le même jour à la même heure, l’ambassade américaine parraine une conférence sur les mêmes élections de mi-mandat à la Fondation Friedrich-Ebert de Berlin.

Cet événement, présidé par Karsten Voigt, coordinateur des Relations germano-américaines au ministère allemand des Affaires étrangères, accueillera Peter Ross Range, le rédacteur de Blueprint, l’organe du Democratic Leadership Council (DLC), le courant des hommes d’affaires de droite au sein du Parti démocrate américain. Pour vous donner une idée de l’orientation de Blueprint, sachez que son édition de mai 2006 avait pour thème : « Comment vaincre le djihadisme » et comportait un article de Range lui-même sur « Le réveil européen ». Il y promeut le « manifeste d’Euston », un nouveau mouvement d’« impérialistes libéraux » européens inspiré en grande partie par la Henry Jackson Society de Grande-Bretagne. Range décrit ce manifeste comme « un point de ralliement pour les progressistes qui rejettent le réflexe anti-américaniste, anti-mondialiste et anti-interventionniste de la gauche ».

Aux Etats-Unis, un groupe de partisans de l’Euston Manifesto s’est coalisé autour de Telos, un magazine qui défend depuis quelques années la renaissance des doctrines de Carl Schmitt, le juriste attitré du Troisième Reich. Les théories juridiques fascistes de Schmitt étayent également la doctrine de l’« exécutif unitaire », si populaire dans l’entourage de Dick Cheney, invoqué pour justifier la torture et des pouvoirs dictatoriaux d’exception. Parmi les signataires américains du Manifeste, citons Daniel Bell, Daniel Goldhagen, Walter Laqueur, Will Marshall du DLC et Michael Ledeen, qui se réclame du « fascisme universel ».

Dans le même numéro de Blueprint, on trouve un article du journaliste danois Flemming Rose. En tant que rédacteur des pages culturelles du Jyllands-Posten, c’est lui qui avait pris l’année dernière la décision de publier les caricatures de Mahomet. Le troisième week-end d’octobre, Rose était à Boston pour participer à une conférence organisée par l’Ayn Rand Institute. Il y partageait le podium avec le directeur de l’ARI, Yaron Brook, qui avait lui-même proclamé le 16 octobre à Los Angeles que la meilleure manière de battre les « Etats islamiques totalitaires » serait de « tuer des centaines de milliers de leurs partisans ».

Par ailleurs, le ministre américain de la Justice Alberto Gonzalez était à Berlin du 23 au 25 octobre pour une conférence du Fonds Marshall allemand et une table ronde de journalistes : tout en affrontant les critiques des méthodes d’interrogation et de détention de terroristes présumés, il tenta de rallier un soutien pour la guerre au « terrorisme islamique ».