Communiqués

Non à l’utilisation d’armes nucléaires contre l’Iran

vendredi 15 décembre 2006

Déclaration de Jacques Cheminade

Je viens d’apprendre qu’au cours d’une conférence intitulée « L’Europe, le dossier iranien et la France », qui s’est tenue hier à l’Institut d’études politiques, organisée par Le Cercle, M. Pascal Bruckner a préconisé l’utilisation éventuelle d’armes nucléaires contre l’Iran.

Il l’a fait au cours d’un débat public qui aurait dû être honorable et responsable. Sa déclaration, au contraire, ne peut se comprendre que comme un soutien aux milieux les plus aventureux des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et d’Israël qui, face à l’effondrement du système financier et monétaire international, pratiquent une fuite en avant vers la guerre.

Le comportement actuel du gouvernement iranien n’est en aucun cas une bonne raison pour préconiser une politique de choc des civilisations et d’élimination des dispositifs et des populations de « l’ennemi ».

Il est clair que l’Iran en tant qu’Etat-nation signataire du Traité de non prolifération (TNP) et ayant globalement respecté ses prescriptions, a le droit de produire du nucléaire civil et de l’uranium enrichi en vue de compléter son cycle nucléaire civil. S’y opposer serait s’opposer aux principes du droit international et, en l’état actuel, au droit des gens.

L’aventurisme de M. Bruckner et de ceux qui soutiennent une vision belliqueuse des choses, ne fait que tomber dans le piège des néo-conservateurs américains et de Dick Cheney et revient à prendre des positions contraires aux intérêts de la paix et à ceux de la France.

Les négociations doivent continuer en vue de contrôler ce que fait l’Iran, y compris en collaborant avec lui à l’enrichissement de l’uranium pour en suivre les étapes, afin d’aider au développement technologique du pays tout en évitant les dérapages vers le militaire.

De toutes façons, l’on doit éviter dans la région toute politique du « deux poids, deux mesures », et l’on sait qu’un des Etats y possède déjà l’arme atomique et que l’Iran n’est pas le seul à vouloir produire de l’uranium enrichi.

La seule solution pour la région est de créer les conditions pour une paix entre Palestiniens et Israéliens, comme l’a souligné la Commission Baker/Hamilton, et de mettre en œuvre un plan de développement, de paix par le développement mutuel pour toute l’Asie du Sud-Ouest, comme Lyndon H. LaRouche et moi-même le préconisons.