Les éditoriaux de Jacques Cheminade

Une espérance pour la France

mardi 9 janvier 2007

Les éditoriaux de Jacques Cheminade sont publiés tous les quinze jours dans le journal Nouvelle Solidarité, sur www.solidariteetprogres.org ainsi que www.cheminade2007.org, et consitutent le principal regard du candidat à la présidentielle de 2007 sur l’actualité française et internationale.

Le paysage politique que nos élites veulent nous donner à voir est noir. Jean-Hervé Lorenzi, président du très officiel Cercle des économistes, énonce ainsi sa règle du jeu : « On entend souvent les hommes politiques critiquer la mondialisation, les décisions de la Banque centrale européenne ou l’ouverture des marchés à la concurrence... Or il ne sert à rien de discuter de choses sur lesquelles la puissance publique n’a pas de prise, il faut centrer le débat sur les domaines où elle peut agir. » Et de présenter, avec son compère Patrick Arthus, une ordonnance à deux volets sur ce que la droite et la gauche peuvent faire.

La bonne nouvelle est que l’arrogance de ce discours technocratique ne passe plus. Revenu d’une longue tournée en province auprès d’élus, de responsables d’associations, d’éducateurs, d’entrepreneurs et de professionnels de la santé, je peux dire que la prétendue compétence de notre classe dirigeante fait rire et désole en même temps. Ils savent bien que derrière leurs grands airs, les gens qui nous gouvernent ont peur de leur ombre et, bien plus encore, de ceux qui les parrainent et les financent.

Prenons le cas du phénomène Nicolas Hulot, le dernier promu des médias. L’on sait bien que c’est du vent : la star écolo gagne 30 000 euros mensuels pour quatre numéros d’Ushuaïa par an, plus 99 750 euros de produits dérivés de l’émission l’an passé. L’homme qui a promu les motos et les 4 x 4, dont la fondation est financée par L’Oréal et TF1 - eh oui ! la télévision de Nicolas Bouygues, l’intime de Nicolas Sarkozy - n’est pas du tout crédible pour défendre l’air pur et la société ouverte.

Quant à François Bayrou, courageux sur certains points, il révèle dans Le Parisien du 29 décembre, que la Banque centrale européenne, avec son instrument l’euro, est une société de bienfaisance luttant « contre la hausse des prix qui touche de plein fouet les petits revenus ». On ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Au même moment où, à Bruxelles, dont M. Bayrou ne voit venir aucune difficulté, Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l’Agriculture, déclare dans une interview publiée dans le londonien Financial Times « qu’il va y avoir une augmentation des agriculteurs à mi-temps » avec la suppression des subventions prévue en 2013.

Finissons sur une nouvelle qui redonne espérance : comme aux Etats-Unis, où les jeunes de 18 à 35 ans, animés par les jeunes larouchistes, ont permis la victoire des démocrates contre les partisans de Cheney et de Bush, en France, les jeunes reviennent en politique et tous les records d’inscription sur les listes électorales sont battus ! C’est à ce sursaut de civisme que j’ai dédié mon Projet contre les puissances de chantage du fascisme financier. Car qui vole son avenir aux jeunes - et tous les gouvernants l’ont volé depuis plus de trente ans - perd sa part d’humanité.