Les analyses de Jacques Cheminade

Une campagne présidentielle désolante

mardi 3 avril 2007, par Jacques Cheminade

Les analyses de Jacques Cheminade sont publiées tous les quinze jours dans le journal Nouvelle Solidarité, sur www.solidariteetprogres.org ainsi que www.cheminade2007.org, et consitutent le principal regard du candidat à la présidentielle de 2007 sur l’actualité française et internationale.

Face à une campagne présidentielle à la dérive, asphyxiée par le régime des partis, nous devons nous rappeler que dans l’histoire, la vérité l’emporte toujours, pourvu qu’elle soit défendue. Ici, notre combat se poursuit donc pour la défendre, sur le champ de bataille principal, en évitant les querelles qui pourraient nous en distraire.

Ce champ de bataille est celui du futur de l’homme. Car nous sommes parvenus à un moment de l’histoire où les pouvoirs en place ne réunissent plus les conditions pour l’assurer et véhiculent un pessimisme irrationnel et destructeur : le point de vue de Zeus contre celui de Prométhée, le point de vue de Pétain contre celui de la France libre.

Par delà la personne des candidats, il faut voir la matrice de cette campagne. C’est tout d’abord une écologie dévoyée, qui n’est plus le domaine réservé des Verts mais s’est imposée partout. Dévoyée car, au nom de la « survie de l’humanité », on ouvre toutes grandes les portes à Al Gore et Nicolas Hulot, c’est-à-dire à une idéologie qui reprend l’offensive malthusienne du Club de Rome. L’imposture du réchauffement climatique planétaire sert ainsi, comme le voulaient au départ Margaret Thatcher et ses conseillers, de cheval de Troie à une logique criminelle de dépopulation. C’est ensuite, promu par les Pébereau et les Peyrelevade, l’impératif libéral de l’orthodoxie budgétaire, qui, au nom des coûts à court terme, empêche de mettre en oeuvre ce qui peut rapporter à long terme. Ce que condamnaient Jean Zay, Pierre Mendès-France et Charles de Gaulle se trouve promu. Tout cela est présenté comme « inéluctable » et quiconque s’y oppose est au mieux un utopiste, au pire un négationniste.
Enfin, pour éviter de poser les questions fondamentales - la paix, le retour à une politique de développement mutuel et de travail qualifié - les chaînes de télévision agitent ce que M. Robert Bellmer, directeur de Canal+, appelle « l’intrusion des mécanismes de télé-réalité dans les émissions politiques ». « J’ai une question à vous poser » ramène ainsi toujours à l’angoisse de la survie individuelle sans remettre en cause la règle du jeu destructrice du système.

Nous sommes soumis à un bourrage de crâne qui vise à l’anéantissement des fondements de la souveraineté des individus par l’abêtissement culturel et des Etats-nations par la mondialisation financière. La bande-son des candidats le révèle : musique électro de l’une, révélation de Ceronne pour l’autre, terrain préparé par une escouade de DJ - avec techno-rock ou Mechaly - pour les deux principaux candidats. Si dans un rassemblement collectif, la musique constitue « l’élément émotionnellement le plus riche », on voit bien quelles émotions sont visées et à quel emplacement.

C’est contre cela qu’avec notre mouvement de jeunes, nous organisons à la fois une résistance et l’alternative.

Mon projet politique doit être vu comme inspirateur de souveraineté, fil conducteur des enjeux et des échéances à venir. La France doit en effet jouer son rôle dans une réforme économique planétaire, dans l’esprit de Roosevelt, Mendès-France et de Gaulle, auprès des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine et de l’Inde, seule voie pour échapper aujourd’hui à la guerre de tous contre tous.