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Un tunnel sous le détroit de Béring : le projet de LaRouche présenté à Moscou

mardi 1er mai 2007

Plusieurs centaines d’experts étaient réunis le 24 avril à Moscou pour une conférence internationale sur le thème d’une « Liaison de transport transcontinentale entre l’Eurasie et l’Amérique traversant le détroit de Béring ».

Plusieurs centaines d’experts étaient réunis le 24 avril à Moscou pour une conférence internationale sur le thème d’une « Liaison de transport transcontinentale entre l’Eurasie et l’Amérique traversant le détroit de Béring ». Lors de la première session, les participants ont pu entendre deux Américains défendre l’idée d’assurer la paix par le développement : l’ancien gouverneur d’Alaska Walter Hickel et Lyndon LaRouche, dont la contribution fut lue par Jonathan Tennenbaum, collaborateur de l’économiste américain pendant de nombreuses années. Dans le cadre des efforts des dirigeants russes autour de Vladimir Poutine pour reconstruire les relations avec les Etats-Unis en s’inspirant de la politique de coopération mutuelle poursuivie par le président Franklin Roosevelt, la contribution de LaRouche à la conférence de Moscou représente une percée politique. Son article sera d’ailleurs publié, en anglais et en russe, dans Forum International.

Cette réunion était la première de toute une série prévue sur les « Mégaprojets de l’Est russe », organisée par le Conseil pour l’étude des forces productrices de l’Académie russe des Sciences, en coopération avec le ministère du Développement économique et du Commerce, le ministère du Transport, la Société des chemins de fer de Russie et plusieurs gouvernements régionaux de Sibérie et de l’Extrême-Orient russe.

Pour ce qui du projet de liaison entre la Russie et l’Amérique du Nord via le détroit de Béring, la prochaine étape, selon le président du Conseil, l’académicien Alexander Granberg, concernera les études de faisabilité d’un couloir rail-route-oléoduc-gazoduc, long de 6000 kilomètres, reliant Iakoutsk en Sibérie orientale à Fort Nelson, au Canada. L’un des principaux défis du projet sera posé par les quelque cent kilomètres de tunnel sous le détroit de Béring. (En fait, à cause des îles, précisa Granberg, il s’agira plutôt de deux tunnels de cinquante kilomètres.)

Plusieurs orateurs russes ont mentionné les plans récemment adoptés par le gouvernement, devant faciliter la mise en oeuvre de projets comme le tunnel sous le détroit de Béring. L’un d’entre eux prévoit un programme de « développement de l’Extrême Orient et de la Région transbaïkale d’ici 2013 ». De son côté, le Premier ministre Mikahil Fradkov a annoncé différentes mesures visant à surmonter le sous-développement et le sous-peuplement de ces régions. Le 10 avril, lors d’une réunion présidée par le président Poutine sur le développement du rail dans les deux décennies à venir, le président de la Société des chemins de fer de Russie, Vladimir Iakounine, a présenté le projet de construction d’une ligne de 3500 kilomètres reliant la rive droite de la Lena au détroit de Béring. Le coût de l’ensemble du projet (voie ferrée à grande vitesse, autoroute, oléoducs et gazoducs, ainsi que des lignes électriques et des câbles de fibres optiques) est estimé, selon les experts, à 65 milliards de dollars et il devrait pouvoir assurer le transport de 3 % du fret mondial.

Le message de l’ancien ministre américain de l’Intérieur Walter Hickel, fervent partisan du projet, était clair : pourquoi faire la guerre, alors que nous pourrions l’éviter en réalisant de grands chantiers ? Arrêtons de nous battre et commençons à bâtir.

Jonathan Tennenbaum a présenté Lyndon LaRouche comme l’économiste américain surtout connu en Russie pour ses travaux sur la science de l’économie physique et sa défense des grands projets. Les références de LaRouche au legs de Mendeleïev, ainsi que le lien qu’il établit entre coopération autour de grands projets et politique permettant d’éviter la guerre ont suscité un intérêt très vif. S’exprimant ensuite en son propre nom, Jonathan Tennenbaum, connu pour sa part comme le co-auteur du Rapport spécial de l’Executive Intelligence Review sur le Pont terrestre eurasiatique, a élaboré le concept de « couloirs d’infrastructure ». Leur construction dans le grand Nord constituera le défi du XXIème siècle, dit-il, et pour y répondre, on pourrait envisager une chaîne de villes alimentée par des réacteurs nucléaires. Vu leurs compétences réciproques, ce serait un excellent projet pour une coopération russo-américaine.